Visite de Rachida Dati : un nouvel élan pour la culture maroco-française

Dans la continuité de la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, la ministre française de la Culture, Rachida Dati, a entrepris un déplacement d’ampleur au Royaume. C’est à bord d’un jet privé, puis en voiture, qu’elle a parcouru plus de 3.000 kilomètres aller-retour depuis Rabat pour rejoindre les provinces du Sud, devenant ainsi le premier membre du gouvernement français à se rendre officiellement au Sahara. Un moment historique, marqué par une volonté affichée de renforcer les liens culturels entre les deux nations.

Rachida Dati en visite dans les provinces du Sud

Une tournée historique dans les provinces du Sud

En visite officielle au Maroc, la ministre française de la Culture, Rachida Dati, a entrepris une tournée dans les provinces du Sud, accompagnée de son homologue Mohamed Mehdi Bensaïd. Ce déplacement, marqué par des annonces majeures, illustre la volonté des deux pays de renforcer leur coopération culturelle.

La visite a débuté à Tarfaya, où Rachida Dati s’est rendue à la forteresse historique de Casamar et au Musée Antoine de Saint-Exupéry, rendant hommage à l’aviateur et écrivain français qui y exerça entre 1927 et 1928. À cette occasion, elle a annoncé la création d’une collection numérique dédiée aux liens entre Saint-Exupéry et le Sahara. Cette initiative sera intégrée aux 563 musées numériques développés par La Villette, dont six au Maroc.

📍Tarfaya | En 1927, Antoine de Saint-Exupéry est nommé chef de l'aérodrome de Cap Juby, à Tarfaya. La ville abrite désormais un petit musée de la poste aérienne en hommage à l’auteur du Petit Prince.

👉 J'ai annoncé que le @MinistereCC sera au rendez-vous de la modernisation et… pic.twitter.com/PW1N9j3kZ6

— Rachida Dati ن (@datirachida) February 18, 2025

Puis Rachida Dati a pris la direction de Laâyoune, où elle a visité la grande médiathèque et échangé avec les membres de l’association porteuse du projet de création d’une Alliance française dans la ville. Une demande officielle en ce sens lui a été remise pour transmission à la Fondation Alliance Française, visant à renforcer la présence culturelle et linguistique francophone dans la région. Elle a également assisté à une rencontre avec de jeunes danseurs de breakdance, marquée par la signature d’une convention entre l’Ambassade de France et la Fédération royale marocaine des sports aérobics, fitness, hip-hop et disciplines assimilées.

📍Laayoune | La création d'une alliance française avait été annoncée lors de la visite d’État d'@EmmanuelMacron au Maroc en octobre dernier. 3 mois après, je suis venue soutenir ce projet, symbole de la coopération entre nos deux pays. Il sera un formidable outil pour développer… pic.twitter.com/BzoOkGaonu

— Rachida Dati ن (@datirachida) February 18, 2025

Enfin, Dakhla était la dernière étape de cette tournée dans les provinces du Sud, où Rachida Dati a inauguré l’antenne panafricaine de l’Institut supérieur de management et de communication (ISMAC), qui accueillera ses premiers étudiants en 2025. En présence du nouveau président du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et de nombreux professionnels de l’audiovisuel, elle a annoncé l’accompagnement pédagogique de cette nouvelle antenne par le CNC et plusieurs écoles de cinéma françaises.

📍Dakhla | Dernière étape de cette journée dans le Sud du Maroc.

👉 J'ai inauguré le lieu provisoire qui accueillera la nouvelle antenne de l'Institut supérieur des métiers de l'audiovisuel et du cinéma (ISMAC) à vocation panafricaine. 40 étudiants marocains et issus du… pic.twitter.com/xs6i8L24oC

— Rachida Dati ن (@datirachida) February 18, 2025

L’essor du gaming au Maroc

De retour à Rabat ce mardi, la ministre a pris part à une rencontre à l’Université internationale de Rabat (UIR) consacrée au programme de formation « Video Game Creator ». Elle a salué les avancées du Maroc dans l’industrie du gaming, un secteur en plein essor qui attire de plus en plus de jeunes talents, tant marocains qu’étrangers.

Présent à ses côtés, Mohamed Mehdi Bensaïd a souligné l’importance du partenariat franco-marocain dans ce domaine, mettant en avant le rôle du programme « Video Game Creator », développé en collaboration avec ISART DIGITAL, classée deuxième meilleure école mondiale de développement de jeux vidéo.

Cette initiative, portée par l’UIR et l’Ambassade de France, vise à doter les jeunes Marocains des compétences nécessaires pour positionner le pays comme un acteur clé du gaming. Le ministre a d’ailleurs insisté sur les opportunités économiques offertes par cette industrie, nécessitant une main-d’œuvre qualifiée pour en exploiter pleinement le potentiel.

Plusieurs accords signés

Plusieurs accords de coopération ont été signés, ce mardi à Rabat, entre des responsables marocains et leurs homologues français portant sur la coopération bilatérale dans le domaine culturel. Ces engagements couvrent divers domaines allant des archives audiovisuelles à la conservation du patrimoine, en passant par la coproduction cinématographique et la collaboration en matière d’archéologie et de bibliothéconomie.

Un premier volet important concerne les archives audiovisuelles et cinématographiques. À cet effet, Mohamed Mehdi Bensaïd et Rachida Dati ont signé une Déclaration d’intention visant à structurer la coopération dans ce domaine. La Cinémathèque marocaine et l’Institut national de l’audiovisuel (INA) ont ainsi paraphé une première annexe, garantissant un échange réciproque d’archives destinées à la recherche, avec un travail de contextualisation et d’analyse critique, enrichi par des projections et un séminaire annuel. En parallèle, l’INA accompagnera la valorisation des archives marocaines à travers un plan de formation spécifique, incluant des résidences culturelles et des opportunités de stages.

Une seconde annexe a été signée entre la Cinémathèque marocaine et la Bibliothèque nationale de France (BnF), pour assurer un partage d’expériences en matière de conservation de documents audiovisuels et la constitution d’une collection patrimoniale destinée à la projection et à la diffusion. Une troisième annexe a été conclue avec l’Institut français pour organiser des événements autour des films restaurés et mettre en place une collaboration technique et financière, afin de restaurer le film La Falaise de Faouzi Bensaïdi, figurant parmi les 100 œuvres prioritaires à préserver.

La coopération cinématographique a également été renforcée avec la signature d’un accord entre le Centre cinématographique marocain (CCM) et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) français. Cet accord vise à favoriser les échanges professionnels et la coproduction, notamment à travers l’organisation de rencontres dédiées, dont la première édition se tiendra au Festival de Cannes 2025.

Le patrimoine culturel n’a pas été en reste, avec la signature d’un accord entre la direction du Patrimoine culturel et le Centre des monuments nationaux français. Cet accord prévoit le développement d’une stratégie patrimoniale et touristique pour 30 sites majeurs au Maroc, avec pour objectif d’améliorer l’expérience de visite grâce à des équipements modernes, des supports numériques et des expositions interactives.

Trois conventions de partenariat ont aussi été conclues pour renforcer la coopération scientifique et archivistique. La première a été signée entre l’Institut national des sciences de l’archéologie et du patrimoine (INSAP) et l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). Elle porte sur la collaboration en archéologie préventive, l’échange d’informations et la mise en place de programmes communs, notamment à Dakhla et Es-Semara.

La seconde convention, conclue entre les Archives du Maroc et le service interministériel des Archives de France, vise à apporter une expertise française sur la législation archivistique, les normes de conservation et la mise en place d’un système d’information archivistique, ainsi que des standards pour la construction de bâtiments dédiés

Enfin, une troisième convention a été signée entre la Bibliothèque nationale du Royaume du Maroc (BNRM) et la Bibliothèque nationale de France (BnF). Elle porte sur l’organisation de formations pour les professionnels marocains, le développement d’expositions virtuelles et le renforcement de la coopération au sein du Réseau francophone numérique.

Un partenariat culturel stratégique

La visite de Rachida Dati s’est achevée par une conférence de presse conjointe avec son homologue à Rabat. Elle y a réaffirmé que la relation culturelle entre la France et le Maroc constitue un pilier essentiel de leur histoire commune et un levier pour renforcer leurs liens futurs, notamment à travers la jeunesse.

Cette mission s’inscrit dans la continuité de la récente visite d’État du président Emmanuel Macron au Maroc. L’objectif est de concrétiser les engagements pris en matière de coopération culturelle. Parmi les accords signés figurent des initiatives dans les domaines des industries culturelles, du patrimoine, des musées, de la francophonie et de l’intelligence artificielle, avec une projection commune vers l’Afrique.

✈️ Arrivée à Rabat pour un déplacement placé sous le signe de la création artistique et des industries culturelles, trois mois après la visite d’État du Président @EmmanuelMacron. L’enjeu est la mise en œuvre de l’ambitieuse feuille de route entre nos deux pays dans le domaine… pic.twitter.com/AMHgdEadj1

— Rachida Dati ن (@datirachida) February 17, 2025

À l’occasion, Dati a insisté sur l’importance du soutien aux industries culturelles et créatives marocaines, en particulier dans les secteurs du cinéma et du jeu vidéo, qu’elle considère comme des moteurs de croissance et de création d’emplois. Elle a également annoncé qu’une dizaine d’entreprises culturelles marocaines participeront en juillet au forum « Entreprendre dans la culture » à Paris.

Enfin, la ministre a mis en avant la profondeur historique de la coopération culturelle maroco-française, illustrée par des accords récents sur les archives et le patrimoine. Elle a finalement exprimé son souhait de renforcer la collaboration entre la France, le Maroc et les pays africains dans des domaines tels que le cinéma et l’édition.