Accueil / Culture

Mawazine 2025 : l’hommage holographique à Abdel Halim Hafez déclenche la polémique

Temps de lecture :

Mawazine 2025 : l'hommage holographique à Abdel Halim Hafez déclenche une vive polémique Hologramme de Abdel Halim Hafez au festival Mawazine 2025 © DR

Ce qui devait être un hommage technologique à une légende de la chanson arabe a tourné à la controverse. Le concert holographique d’Abdel Halim Hafez, présenté le 23 juin 2025 lors de la 20e édition du festival Mawazine, a suscité l’indignation de la famille de l’artiste. Dans un communiqué virulent, celle-ci dénonce une « atteinte grave à sa mémoire » et qualifie le spectacle de « mascarade artistique ».

Le concert ambitionnait de faire revivre l’interprète de Gabbar et Zay el Hawa grâce aux dernières technologies. Mais la réalisation, jugée décevante, a rapidement semé la confusion chez le public. L’image holographique de l’artiste, perçue comme floue, incomplète et peu fidèle, a suscité des réactions de gêne, voire des rires, lorsque l’hologramme est apparu avec seulement « la moitié du corps visible ».

Lire aussi: Mawazine 2025 : l’hologramme d’Abdelhalim Hafez enflamme le Théâtre Mohammed V

Une représentation « cartoonesque et déformée du chanteur »

La famille d’Abdel Halim Hafez ne cache pas sa colère. Elle déplore une représentation « cartoonesque et déformée » du chanteur et affirme n’avoir jamais autorisé l’utilisation de son image. « Non seulement ils l’ont représenté de façon irréaliste, mais en plus ils l’ont fait apparaître en demi-corps, provoquant moqueries et malaise », déplore-t-elle.

Les ayants droit affirment n’avoir été ni consultés ni informés du projet. Selon eux, une seule société détient, par contrat officiel, les droits exclusifs liés à l’image, à la voix et au nom de l’artiste, et celle-ci n’aurait jamais été sollicitée. Un projet similaire avait d’ailleurs été refusé en 2021 pour les mêmes raisons. La famille annonce engager des poursuites au Maroc et en Égypte.

Lire aussi: Festival Mawazine : polémique autour du concert en hologramme de Abdel Halim Hafez

Maroc Culture assure que tout est en règle

Face à ces accusations, l’association Maroc Cultures, organisatrice du festival, défend la légalité de l’événement. Dans un communiqué, elle affirme que « toutes les démarches légales ont été rigoureusement respectées » et qu’une autorisation a été obtenue auprès de l’organisme officiellement détenteur des droits d’exploitation de l’artiste. Le recours à l’hologramme, précise-t-elle, s’inscrit dans une volonté de valoriser le patrimoine musical arabe par des innovations respectueuses du droit.

Malgré ces justifications, le concert a été largement mal accueilli. De nombreux spectateurs ont exprimé leur déception sur les réseaux sociaux, d’autant plus vive que la performance holographique d’Oum Kalthoum lors de l’édition précédente avait été saluée pour sa qualité.

Lire aussi: Afrojack ouvre Mawazine 2025 à Rabat

Ce débat relance la question sensible de l’exploitation posthume des figures artistiques. Pour la famille d’Abdel Halim Hafez, l’hommage s’est transformé en scandale. « Ce qui s’est passé est une honte et une tache dans l’histoire du festival », déclare-t-elle, accusant les organisateurs d’avoir manqué de respect à l’art arabe et à ses icônes.

@festivalmawazine

#عبد_الحليم_حافظ #mawazine

♬ son original – Mawazine

@festivalmawazine

#عبد_الحليم_حافظ #mawazine

♬ son original – Mawazine

Dernier articles
Les articles les plus lu

Marrakech lance les Summer series : un été de musique live au cœur de la ville ocre

Culture - Du 17 juillet au 30 août 2025, Marrakech accueille les Summer series au Blast avec 14 soirées live mêlant têtes d’affiche et jeunes talents.

Mouna Aghlal - 10 juillet 2025

Festival «Maroc des contes» : l’eau, la parole et la mémoire à l’honneur

Culture - À Rabat, le festival «Maroc des contes» célèbre la parole, l’eau et la mémoire, avec le Panama à l’honneur et les traditions orales à l’avant-scène.

Hajar Toufik - 10 juillet 2025

Quand l’Aïta se réinvente sur scène

Culture - Porté par Wydad et Khalil, "Aïta mon amour" revisite un répertoire ancestral marocain en y insufflant modernité, sincérité et une profonde émotion féminine.

Hajar Toufik - 9 juillet 2025

Première réussie au Maroc pour Jordan Rakei à Jazzablanca

Culture - Jazzablanca a vibré avec Jordan Rakei et Emel, fusionnant soul, jazz et sonorités nord-africaines pour une soirée musicale intense et pleine d’émotions.

Hajar Toufik - 8 juillet 2025

Saad Lamjarred en concert au Mazagan : un retour très attendu sur scène au Maroc

Culture - Saad Lamjarred revient sur scène au Maroc lors des Mazagan Concerts 2025, avec un show exceptionnel et des duos inédits à El Jadida.

Rédaction LeBrief - 8 juillet 2025

Le Maroc et l’OMPI scellent un accord pour la protection juridique du patrimoine culturel

Culture - Le Maroc a signé à Genève un accord avec l’OMPI pour renforcer la protection juridique de son patrimoine culturel, incluant le caftan et le zellige.

Mouna Aghlal - 7 juillet 2025
Voir plus

Mawazine 2025 : l’heure du bilan

Culture - Mawazine 2025 fête ses 20 ans entre concerts réussis, controverses médiatisées et défis organisationnels.

Hajar Toufik - 30 juin 2025

Casa Music Week : retard, désorganisation, discrimination

Culture - L’édition 2025 de la Casa Music Week, événement très attendu par les amateurs de musique urbaine et pop au Maroc, ne laissera pas que de bons souvenirs.

Rédaction LeBrief - 23 juin 2025

Aux frontières du réel et de la fiction dans le roman social : le cas « Houris »

Tribune - L’affaire entourant Kamel Daoud et son roman Houris illustre les tensions qui surgissent lorsque fiction et réalité s’entrelacent.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

Appropriation d’un caftan fassi : le Maroc saisit l’UNESCO contre l’Algérie

Culture - Le Maroc a déposé une plainte officielle auprès de l'UNESCO, accusant l'Algérie d'appropriation culturelle.

Hajar Toufik - 21 mai 2024

Maroc : carrefour des arts

Culture - Une année haute en couleurs ! D'ailleurs, le Maroc ne rate pas une occasion de faire briller les siennes sur la scène culturelle. 

Mbaye Gueye - 31 décembre 2024

L’Morphine : clashé, attaqué, mais jamais effacé

Culture - L'Morphine n'est pas lisse, il est brut. Pas cynique, mais lucide. Il fait du rap comme d'autres font des berceuses rébarbatives.

Sabrina El Faiz - 27 juin 2025
pub

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire