El Grande Toto enflamme la scène de Mawazine lors de la soirée de clôture © DR
Le festival Mawazine-Rythmes du Monde, longtemps considéré comme l’un des événements culturels les plus attendus et incontournables du calendrier annuel au Maroc, semble peu à peu perdre de son éclat. Si certains festivaliers restent fidèles, d’autres regrettent que l’événement ne soit plus tout à fait ce qu’il était, évoquant une baisse de qualité. La 20ᵉ édition, qui s’est achevée le week-end dernier à Rabat, a offert dix jours de concerts mêlant artistes nationaux et internationaux, mais elle a aussi été marquée par des controverses et des critiques d’ordre organisationnel.
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Boudchart, El Grande Toto et la ferveur du public
Encore une fois, le festival a confirmé son rôle de plateforme majeure pour les talents marocains et internationaux. Parmi les moments les plus marquants, le concert d’Amine Boudchart sur la scène Nahda a été un triomphe. Le chanteur marocain, adulé pour son mélange de musique traditionnelle et de modernité, a rassemblé une foule massive, estimée à près de 200.000 personnes. Son interprétation des classiques avec une touche contemporaine a enchanté un public venu nombreux, qui n’a cessé de chanter en chœur. Ainsi, Boudchart a démontré que la musique marocaine authentique a toute sa place sur la scène mondiale.
L’autre succès majeur a été la prestation d’El Grande Toto, qui a marqué une première historique en montant sur la scène OLM Souissi. Le rappeur, véritable phénomène dans le rap marocain, a partagé la scène avec la star américaine Lil Baby lors de la soirée de clôture. Leur performance énergique et leur fusion des styles ont captivé un public très diversifié, illustrant l’internationalisation du rap marocain.
Au-delà des artistes confirmés, Mawazine a su attirer des publics variés, avec des concerts gratuits et payants, permettant à tous de profiter d’une programmation éclectique.
Polémiques : hologramme de Abdelhalim Hafez et playback de Sherine
Cette 20ᵉ édition n’a pas été épargnée par des polémiques qui ont fait grand bruit dans les médias et sur les réseaux sociaux. La projection holographique de Abdelhalim Hafez, légende de la chanson arabe, était annoncée comme un hommage innovant à l’icône égyptienne. Malgré les critiques et les controverses qui ont rapidement entouré ce projet ambitieux, le concert holographique de Abdelhalim Hafez a bel et bien eu lieu, suscitant une forte émotion parmi le public. Par ailleurs, la famille de l’artiste a exprimé son mécontentement, menaçant d’actions judiciaires pour usage non autorisé de l’image.
Parallèlement, la chanteuse égyptienne Sherine a suscité la colère du public à cause de l’usage du playback durant sa prestation. De nombreux spectateurs ont dénoncé sur les réseaux sociaux un concert «décevant», où l’absence de voix live a été très remarquée. Cette accusation de playback a alimenté le débat sur les exigences de qualité et d’authenticité attendues lors d’un événement aussi prestigieux que Mawazine. Beaucoup estiment en effet que les artistes invités devraient garantir des performances live irréprochables pour honorer le public qui paie souvent cher ses billets.
Par ailleurs, les autres concerts se sont déroulés sans incidents notables. La programmation, riche et éclectique, a offert une diversité musicale appréciée par un large public, mais aucun autre événement n’a véritablement marqué les esprits ou suscité de réactions particulières.
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Organisation : des billets en main, mais l’accès refusé
Sur le plan organisationnel, Mawazine 2025 a rencontré plusieurs dysfonctionnements qui ont suscité la frustration de nombreux festivaliers. Plusieurs spectateurs, en possession de billets et de cartes d’accès valides, ont rapporté avoir été empêchés d’accéder aux sites des concerts, confrontés à de longues files d’attente et à un personnel parfois dépassé par l’afflux de public. Cette situation a engendré un important mécontentement, certains dénonçant un manque de communication claire concernant les procédures d’entrée ainsi qu’une gestion insuffisante de la foule, notamment aux points de contrôle.
Ces problèmes d’accès ont été particulièrement visibles aux points d’entrée des scènes principales, où des milliers de personnes se pressaient, notamment lors des concerts les plus attendus. Certains festivaliers ont passé plusieurs heures dans des queues sous cette forte chaleur, parfois sans savoir s’ils pourraient finalement assister aux performances. Cette situation a été exacerbée par la revente illégale de billets à des prix exorbitants, ce qui a contribué à fausser l’organisation et à priver de nombreux vrais fans de leur place.
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