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Un Black Friday en temps de crise économique et d’inflation

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Black Friday : l’inflation a-t-elle vraiment impacté les achats ?Black Friday © DR

Tant attendu, le « Black Friday » ou le « vendredi noir » est le rendez-vous incontournable des chasseurs de bons plans. À la fin du mois de novembre de chaque année, la quasi-totalité des marques mondiales affichent des réductions qui vont jusqu’à 80%. Mais quelle est l’origine du Black Friday ? Et comment se déroule-t-il en cette année marquée par l’inflation ?

Le Black Friday (vendredi noir) marque le grand jour des soldes à l’échelle internationale, lançant la saison des achats de fin d’année. Célébré le dernier vendredi du mois de novembre de chaque an, les magasins affichent des soldes attractifs partout dans le monde. Lorsqu’on parle du Black Friday, on évoque des images d’acheteurs frénétiques qui se précipitent vers les magasins ou vers leurs ordinateurs pour dénicher le plus de « bonnes affaires ».

Cette année, cet évènement commercial devrait être plus discret que d’habitude. En raison de l’inflation, les dépenses liées aux produits non essentiels devraient diminuer. Sans oublier la Coupe du monde qui se déroule en cette période de soldes et qui captive toute l’attention de la population mondiale.

Au Maroc, comme pour plusieurs autres pays du monde, la crise économique se fait de plus en plus sentir sur le pouvoir d’achat des ménages. Ce dernier continue sa tendance baissière depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, déclenchée en février 2022. En outre, les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et du changement climatique se répercutent aussi sur les portes-feuilles des Marocains. Pour rappel, les derniers résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), ont montré que 81,5% des ménages déclarent une dégradation de leur niveau de vie lors de ces derniers mois.

Lire aussi : Crise économique : le moral des ménages est au plus bas

Quelles sont les origines du Black Friday ?

L’expression du « Black Friday » remonte aux années 50. Les enseignes américaines l’ont adoptée pour désigner le début des achats de Noël qui commencent immédiatement le vendredi après Thanksgiving, soit le quatrième jeudi de novembre. Les familles se réunissent autour d’une dinde (Thanksgiving Turkey) en remerciant Dieu pour l’année écoulée et les bonnes choses qui leur sont arrivées. Quand les estomacs sont bien remplis, les Américains se dirigent vers les magasins pour dénicher les « bons plans ».

https://www.youtube.com/watch?v=eWdiqRqblBM

Toutefois, il existe plusieurs versions sur la véritable origine du « Black Friday ». En effet, ce concept apparaît pour la première fois en 1951. La presse avait utilisé cette expression pour désigner la lassitude des employés ce vendredi qui suit le Thanksgiving. Une autre théorie explique qu’en 1961, à Philadelphie (la plus grande ville de Pennsylvanie), on a utilisé l’expression de « vendredi noir » pour décrire l’état des routes encombrées par les consommateurs qui allaient rendre visite au père noël et faire leurs achats pour les fêtes de fin d’année. Par conséquent, les policiers ont employé ce terme pour souligner le nombre d’heures supplémentaires que cela engendrait. Ces derniers n’avaient même pas le droit de prendre un congé.

En 1970, les commerçants ont tenté de changer le « Black Friday » par le « Big Friday ». Cependant, l’expression n’a pas eu autant d’échos et a vite était oubliée.

Lire aussi : Épargne : l’argent et les habitudes des Marocains à la loupe

Au Maroc, Black Friday ou White Friday ? On achète !

Cette année est particulière. Le prix d’un article soldé dans certains magasins garde presque son même prix initial. À Casablanca par exemple, de nombreuses marques ont lancé leurs articles soldés du Black Friday plus tôt que prévu. Cela suggère qu’elles aient des stocks à écouler après des taux de ventes décevantes au cours des premiers mois de 2022. Même si les affiches des « réductions de 50%, 60% et jusqu’à 80% » attirent les acheteurs vers la boutique, ces derniers prennent la porte dès qu’ils jettent un œil sur les prix.

Abir Massous, ingénieure en industries agricoles et alimentaires et qui se déplace entre le Maroc et la France, se confie à la rédaction de LeBrief sur ce sujet. «Les réductions de fin d’année et du Black Friday sont généralement les plus attendues. Mais cette année, j’ai l’impression que les prix au Maroc n’ont carrément pas baissé par rapport aux coûts initiaux. J’ai fait la comparaison entre le prix des mêmes articles dans les magasins en France et au Maroc, et j’avoue que les soldes au Maroc sont une grosse arnaque. J’ai trouvé les mêmes bottes à 77 euros (852,14 DH) en France et à 1.200 DH au Maroc», soulève-t-elle.

S’agissant des sites d’achats en ligne au Maroc, nous avons contacté Badr Bouslikhane, directeur de Jumia, pour comprendre les tendances d’achats en cette période de soldes. «Le panier moyen cette année a même augmenté par rapport à l’année dernière. Donc l’inflation n’a pas vraiment impacté les taux d’achats sur les sites de Jumia (…) ce qui a changé dernièrement ce sont les priorités des clients en termes de produits achetés. Le choix des acheteurs se porte sur les produits essentiels ou bien sur les produits liés à la Coupe du monde (télévisions, produits électroniques, etc)», explique-t-il.

Enfin, même en cette période marquée par l’inflation, les Marocains continuent de faire leur shopping et profiter des « soldes ». Le Black Friday reste, malgré tout, un jour très attendu pour dénicher les bonnes affaires, que ce soit dans les boutiques ou les sites d’achat en ligne.

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