Accueil / Économie

Crise économique : le moral des ménages est au plus bas

Temps de lecture

Crise et incertitude : l’alerte des ménages marocainsImage d'illustration © DR

L’Indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi, au cours du troisième trimestre de 2022, à 47,4 points. D’après le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le moral des ménages a atteint son plus bas niveau depuis le début de l’enquête en 2008. La crise économique nationale a frappé de plein fouet le pouvoir d’achat des ménages au Maroc. Le point avec Mohamd Rahj, expert en économie et en fiscalité.

La crise économique se fait de plus en plus sentir sur le pouvoir d’achat des ménages. Ce dernier continue sa tendance baissière depuis le début de la guerre russo-ukrainienne, déclenchée en février 2022. Mais pas que ! Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et du changement climatique se répercutent encore sur les Marocains.

Selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le moral des ménages s’est intensément dégradé au troisième trimestre 2022 (T3-2022). L’Indice de confiance des ménages (ICM) a enregistré, au cours du T3-2022, 47,4 points au lieu de 50,1 points enregistrés le trimestre précédent et 65,5 points au même trimestre de 2021. Les composantes de l’ICM sont corrélées à la perception du chômage, de la situation financière, de l’évolution du niveau de vie et de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables. De ce fait, la baisse de l’ICM au Maroc s’explique par la détérioration de tous les indicateurs qui le composent.

Lire aussi : Marchés publics : les mesures proposées pour atténuer la flambée des prix

Le niveau de vie des ménages se détériore

Les différentes crises mondiales ont certainement impacté le budget de l’État marocain et celui des ménages. Au cours du T3-2022, 81,5% des ménages déclarent une dégradation de leur niveau de vie lors des 12 derniers mois, tandis que 11,6% affirment un maintien au même niveau et 6,9% une amélioration. Cela est expliqué par la flambée des prix des produits alimentaires et non alimentaires, ainsi que ceux des carburants.

En effet, l’Indice des prix à la consommation s’est élevé de 1% pendant le mois de septembre, par rapport au mois précédent. Cette hausse s’explique par l’augmentation de 1,7% de l’indice des produits alimentaires et de 0,6% de l’indice des produits non alimentaires. De plus, l’indicateur d’inflation sous-jacente a également connu, lors du mois de septembre, une hausse de 0,8% par rapport au mois d’août 2022 et de 7% par rapport au mois de septembre 2021. Le solde d’opinion sur l’évolution du niveau de vie est resté négatif, à moins 74,6 points, contre moins 73 points enregistrés au trimestre précédent.

Contacté par la rédaction de LeBrief, Mohamed Rahj, expert en économie et en fiscalité, nous explique : «Un grand nombre de ménages ont perdu leurs sources de revenu à cause de la crise liée à la Covid-19, que ce soit dans le secteur formel ou informel. À cause de l’augmentation générale des prix, le pouvoir d’achat a été frappé de plein fouet et les ménages sont devenus victimes de cette hausse».

Lire aussi : Le PLF 2023 adopté en Conseil de gouvernement

Les ménages s’attendent à pire

S’agissant de l’évolution du niveau de vie au cours des 12 prochains mois, 49,8% des ménages s’attendent à une dégradation du niveau de vie, 41,9% à un maintien au même niveau et 8,3% à une amélioration.
Par rapport à la loi de finances 2023, «les syndicats qui ont demandé au moins le maintien du pouvoir d’achat, cela n’a pas été respecté. L’une des rares mesures prises dans ladite loi ne concerne que les salariés et non pas les autres ménages qui ont un revenu léger», précise notre expert.

Enfin, Mohamed Rahj conclut que le pourvoir d’achat «va continuer à baisser, que ce soit lors du quatrième trimestre ou lors de l’année 2023. Aujourd’hui, on vit dans une situation d’incertitude, marquée par la flambée des prix de la majorité des produits. Donc c’est tout à fait normal que le moral des ménages diminue». 

Dernier articles
Les articles les plus lu

Collectivités territoriales : un excédent global de 10,2 MMDH à fin 2024 (TGR)

Économie - L'exécution des budgets des collectivités territoriales (CT) fait ressortir un excèdent global de 10,2 milliards de dirhams (MMDH).

Mbaye Gueye - 14 février 2025

Une nouvelle ligne aérienne entre Barcelone et Essaouira

Économie - Vueling renforce sa présence au Maroc en lançant une nouvelle ligne entre Barcelone et Essaouira.

Hajar Toufik - 14 février 2025

Coopération Maroc-Suisse en propriété intellectuelle

Économie - Le Maroc et la Suisse unissent leurs forces pour propulser l'innovation et la protection des créations intellectuelles.

Hajar Toufik - 14 février 2025

Pêche à Tanger : les débarquements chutent, la valeur grimpe

Économie - Le port de Tanger a enregistré un recul de 22 % des débarquements de la pêche côtière et artisanale en janvier 2025, totalisant 166 tonnes.

Ilyasse Rhamir - 14 février 2025

Dakhla : la pêche en hausse, les revenus s’envolent

Économie - Le volume des captures issues de la pêche côtière et artisanale au port de Dakhla a atteint 3.161 tonnes en janvier 2025.

Ilyasse Rhamir - 14 février 2025

L’ONMT et Welcome Travel Group s’allient pour dynamiser le tourisme Italien au Maroc

Économie - L’ONMT et Welcome Travel Group unissent leurs forces pour offrir au Maroc une visibilité inédite sur le marché italien.

Hajar Toufik - 14 février 2025
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024
Voir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire