Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Société / Épargne : l’argent et les habitudes des Marocains à la loupe

Épargne : l’argent et les habitudes des Marocains à la loupe

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Face au choc de l’inflation et à la baisse du pouvoir d’achat, on constate un ralentissement de l’épargne chez les Marocains. Le contexte actuel a fortement impacté l’aspiration des ménages à mettre de l’argent de côté et la dernière étude du Groupe Sunergia le confirme. Elle apporte également un éclairage sur les comportements et les motivations de l’épargne. Focus.

Temps de lecture : 4 minutes

Si la crise sanitaire et le confinement avaient compliqué la situation des Marocains en termes d’épargne, les ménages éprouvent encore plus des difficultés à mettre de l’argent de côté dans un contexte économique fragile. La flambée des prix est la conséquence d’une part de l’envolée des prix de l’énergie, mais également de ceux de l’alimentation. Résultat : la baisse du pouvoir d’achat qui s’est traduite par une diminution de la capacité d’épargne des ménages.

Seuls 32% des Marocains épargnent

Selon l’étude du Groupe Sunergia, 32% des Marocains interrogés arrivent à épargner, contre 68% qui se disent incapables de mettre de l’argent de côté. En comparaison avec la dernière enquête, il s’avère que la part des ménages capables d’épargner a fortement diminué, car ils étaient 44% à pouvoir le faire en 2021. La même proportion des répondants a d’ailleurs été enregistrée chez les hommes et les femmes.

Sans surprise, ce sont les catégories aisées qui mettent le plus facilement de côté. L’étude précise que les catégories socioprofessionnelles A et B épargnent davantage (42%), alors que le niveau d’épargne baisse chez la CSP C (39%) et 28% chez les D et E.

Autre enseignement de l’étude : les personnes qui épargnent sont davantage les jeunes de 18 à 24 ans. Ils représentent 45% des sondés.

Lire aussi : Crise économique : le moral des ménages est au plus bas

Faire face aux imprévus

La principale motivation qui pousse les Marocains à «mettre de côté» est la constitution d’une épargne de précaution. Ils sont en effet 51% à épargner pour faire face aux cas d’urgence, comme la santé. D’autres (13%) sont dans une logique d’investissement dans la perspective de réaliser un projet.

Toujours selon l’enquête, 11% des sondés mettent de l’argent de côté par plaisir. De même, les Marocains sont 11% à privilégier le financement des études de leurs enfants pour assurer leur avenir, alors que 10% disent que leur épargne est dédiée au voyage.

Plus rarement, 9% des Marocains déclarent épargner pour l’acquisition d’un bien immobilier, alors que 4% des répondants affirment vouloir acheter une voiture.

Lire aussi : Inflation et salaires : le citoyen en difficulté

Les effets de la crise financière

 Les Marocains se montrent pessimistes quant à leur capacité à épargner. Un pessimisme qui touche plus particulièrement les ménages les plus modestes et c’est la crise financière qui a contraint ces derniers à renoncer à mettre de l’argent de côté, comme le laisse entendre l’étude.

Autrement dit, les Marocains ont beau vouloir mettre de l’argent de côté, mais ils le font moins, certainement parce qu’ils ne le peuvent pas si facilement.

En effet, 79% des personnes interrogées affirment être dans une situation financière qui ne le permet pas. Un taux qui est davantage plus élevé chez les hommes (85%), des personnes âgées de 35 à 44 ans (89%), des ruraux (88%) et des personnes issues des CSP D et E (84%).

10% refusent le principe de l’épargne. Ils affirment plutôt qu’ils «aiment profiter de la vie et se faire plaisir». 2% pointent l’impact de la hausse des prix. Les autres (2%) mettent en avant le fait qu’ils ne disposent pas de revenus stables.

Au final, le montant moyen d’épargne des Marocains n’est pas rentré dans le champ de cette étude. Mais globalement, l’effondrement de la capacité des ménages à épargner peut avoir plusieurs raisons. Résultat de la crise certes, ces données ne semblent d’ailleurs pas surprenants et signifient surtout que le Maroc vit un appauvrissement d’une partie de sa population.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

épargne

Population, santé, habitat : le HCP livre sa radioscopie 2024

Le document qui vient d'être publié par le Haut-Commissariat au plan (HCP) est d'une extrême utilité pour connaître l'évolution sociale des …
épargne

Quelle soutenabilité pour les systèmes de retraite ?

Le système de retraite, confronté à d'importants défis tels que la durabilité de ses réserves et sa capacité à remplir ses fonctions économi…
épargne

Et si les jeux vidéo menaient vos enfants au suicide ?

Selon les données de Statistica.com, le marché du jeu vidéo devrait faire un bond en avant au Maroc et devrait générer un chiffre d’affaires…
épargne

Aïd Al-Fitr : un engagement envers les traditions familiales et culturelles

Pour Aïd Al-Fitr de cette année, le gouvernement a décrété un congé exceptionnel le vendredi 12 avril 2024, conformément à l'article 3 du dé…
épargne

Réforme de la Moudawana : comment satisfaire tout le monde?

LeBrief : Avant de commencer notre interview, en accord ou en désaccord avec notre précédent article, pensez-vous qu’il faille censurer cert…
épargne

Réforme de la Moudawana : vers un déclin démographique ?

Les maisons de retraite ne désemplissent pas à l’étranger. Et à nouveau, c’est vers l’Afrique, ce continent plein de jeunes, que l’Europe et…
épargne

Administrateurs : marche nationale pour mettre fin à 20 ans de souffrance

Le bureau exécutif de l'Union nationale des administrateurs marocains (UNAM) a organisé, le mardi 2 avril, une conférence de presse sous le …
épargne

Fécondité au Maroc : entre reprise légère et influences socio-économiques

Une étude récente menée par le Policy Center For The New South (PCNS) a mis en lumière l'évolution des tendances de fécondité au Maroc au co…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire