Mohamed Boudrika © DR
Mohamed Boudrika, ancien président du Raja de Casablanca et ex-député du Rassemblement national des indépendants (RNI), rejoint en prison son frère Abdellah, lui-même condamné dans une affaire de spoliation immobilière. L’ancien président de l’arrondissement de Mers Sultan à Casablanca a été condamné, mardi 1er juillet 2025, par le tribunal de première instance de Casablanca à cinq ans de prison ferme.
Condamné pour «faux et usage de faux», «escroquerie» et «émission de chèques sans provision», Boudrika devra également s’acquitter d’une amende de 6,5 millions de DH (MDH). Le tribunal l’a aussi interdit d’émettre des chèques pendant un an. Cette sanction intervient après une longue procédure judiciaire entachée de multiples rebondissements, mêlant affaires immobilières douteuses, scandales financiers, et un mandat d’arrêt international.
Mohamed Boudrika : de la fuite à l’extradition
Tout commence véritablement le 16 juillet 2024, lorsque Mohamed Boudrika est arrêté à l’aéroport de Hambourg en Allemagne, suite à un mandat d’arrêt international émis par la justice marocaine. À ce moment-là, il se rendait à Hambourg pour rencontrer Josef Zinnbauer, à l’époque entraîneur du Raja, dans l’espoir de le convaincre de prolonger son contrat avec le club.
Cette arrestation marque la fin d’une cavale de plusieurs mois durant lesquels Boudrika multipliait les expédients pour justifier son absence prolongée du territoire national. Il prétendait avoir subi une opération cardiaque à Londres et effectuait des convalescences successives aux Émirats arabes unis, tout en assurant à la presse qu’il n’était pas en fuite.
Parallèlement, Boudrika était au cœur d’une enquête judiciaire lourde : il avait déjà été condamné par contumace en mars 2024 à un an de prison avec sursis et à une amende dans une affaire d’émission de chèques sans provision. Le 30 décembre 2022, il avait également écopé de quatre ans avec sursis, d’une amende de plus de 8,8 MDH, et de restitutions financières à la partie civile. Ces condamnations faisaient suite à des chèques signés pour un montant total atteignant 93 MDH via la société BM MATCO, dont il était le représentant légal.
Mais les accusations ne s’arrêtent pas là. Mohamed Boudrika est aussi impliqué dans une affaire d’escroquerie immobilière : il aurait commercialisé des biens fictifs sur plan, sur des terrains ne lui appartenant pas, via plusieurs sociétés dont il est actionnaire. Ce dossier, très documenté, a été traduit en allemand et transmis aux autorités judiciaires fédérales allemandes pour accélérer sa procédure d’extradition. Le Maroc a déployé des efforts remarquables pour constituer un dossier solide et complet, rassemblant témoignages, procès-verbaux, expertises techniques et preuves notariales, afin d’obtenir son retour au pays.
Après plusieurs mois de détention en Allemagne, Boudrika a enfin été extradé le 24 avril dernier, puis incarcéré à la prison de Aïn Sebaâ (Oukacha) à Casablanca.
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La chute politique d’un élu déchu
Face au tribunal ce 1er juillet, Mohamed Boudrika a livré un témoignage poignant sur les conséquences de son arrestation et de cette affaire sur sa vie. Il a décrit un effondrement total, affirmant : «Depuis mon arrestation, j’ai eu l’impression d’avoir été condamné à mort». Il a exprimé son désarroi quant à la dégradation de sa réputation politique, sportive et professionnelle, soulignant que même un acquittement ne pourrait effacer l’impact dévastateur de cette procédure.
Longtemps considéré comme un pilier du football national, notamment à travers son rôle emblématique à la tête du Raja, Mohamed Boudrika a vu son influence et sa carrière décliner dramatiquement.
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Sur le plan politique, la carrière de Mohamed Boudrika s’est brutalement interrompue avec sa déchéance du mandat parlementaire en janvier 2025. La Cour constitutionnelle a déclaré son siège vacant en raison de son absence prolongée et injustifiée pendant une année législative entière, suivant une requête du président de la Chambre des représentants. Cette décision a été notifiée aux plus hautes autorités, mettant ainsi un terme officiel à son rôle au sein du Rassemblement national des indépendants (RNI).
Enfin, en mai 2025, le tribunal administratif de Casablanca a acté sa révocation de la présidence du conseil d’arrondissement de Mers Sultan, à la suite d’une mise en demeure restée sans réponse et d’une requête du gouverneur de la préfecture. Cette révocation a sanctionné son abandon de poste depuis janvier 2024, qui a perturbé le bon fonctionnement de l’arrondissement et porté préjudice aux intérêts de ses habitants.
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