Viande bovine © DR
Récemment, le gouvernement a décidé de suspendre l’importation de viandes bovines, caprines et ovines, qu’elles soient congelées ou réfrigérées. Une mesure censée contribuer à la baisse des prix, qui avaient atteint des niveaux inédits de plus de 100 DH. Si la suspension est passée relativement inaperçue, c’est sûrement parce qu’elle dissimule un véritable fiasco.
Une décision attendue, selon la FNAC
Le gouvernement espérait, avec ces importations, réduire les coûts sur le marché intérieur et favoriser un rééquilibrage des prix, grâce à des avantages accordés aux importateurs. Parmi ces avantages figuraient notamment des exonérations de TVA et de droits à l’importation, mesures destinées à rendre le produit plus compétitif et accessible.
Contacté pour apporter un éclairage sur ce qui était initialement prévu comme une solution pour la baisse des prix, Ouadi Madih, président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), affirme que l’idée était de voir déduire ces coûts sur le prix final de la viande, contribuant ainsi à une diminution des tarifs abusifs. Cependant, cette logique n’a pas permis d’instaurer un véritable cadre de régulation des prix. «On avait prévu une opération qui, malheureusement, ne rentre pas dans un cadre bien défini, ce qui a conduit à un fiasco». Selon lui, malgré la bonne intention affichée par le gouvernement, la procédure mise en place reste lacunaire sur plusieurs points cruciaux.
En premier lieu, il évoque la question de la fixation d’un prix ou de l’imposition d’une marge bénéficiaire pour les importateurs, qui n’a pas d’ailleurs pas été abordée. «L’astuce des exonérations fiscales et douanières ne suffit pas à réguler une offre qui, en étant subventionnée, ne répond pas aux mécanismes habituels de la concurrence. Ce manque de contrôle sur le prix final a, en partie, empêché l’atteinte de l’objectif escompté», explique notre interlocuteur, précisant que cette situation est similaire à celle survenue lors de Aïd Al Adha, étant donné que les prix des moutons importés se sont avérés, paradoxalement, élevés.
Autre argument avancé par Ouadi Madih pour justifier cette suspension : l’existence de difficultés techniques dans la conservation des viandes congelées et réfrigérées, notamment en ce qui concerne le respect de la chaîne du froid. Le président de la FNAC explique que l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a imposé aux importateurs de disposer d’un entrepôt frigorifique afin d’éviter toute rupture de la chaîne de froid lors de l’importation. Toutefois, la problématique ne se limite pas à la simple présence d’un réfrigérateur dans les entrepôts de l’importateur. «La chaîne du froid doit être rigoureusement maintenue depuis l’arrivée de la viande sur le territoire national jusqu’à sa mise en vente au consommateur final. Or, force est de constater que le contrôle de cette chaîne s’arrête au niveau de l’entrepôt frigorifique, sans surveillance quant aux conditions de conservation ultérieures dans les points de vente», poursuit Ouadi Madih.
À ce titre, un constat alarmant est fait quant au manque d’infrastructures adaptées. Ouadi Madih fait savoir qu’actuellement le Royaume ne dispose que de huit entrepôts frigorifiques au niveau national, dont trois appartiennent à l’État et cinq au secteur privé. Un nombre limité entrave la capacité à garantir la qualité et la sécurité des viandes importées sur l’ensemble du territoire.
Enfin, la question de la transparence vis-à-vis du consommateur est également soulevée. Dans la majorité des points de vente, hormis quelques grandes surfaces, les prix de la viande importée ne sont pas affichés de manière claire. D’après Ouadi Madih, cela nuit à la confiance des consommateurs, qui, habitués aux produits locaux, se montrent réticents à adopter un produit dont l’origine et le mode de conservation restent mal expliqués.
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