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Discours de la Marche Verte : la vision progressiste du Roi

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À l’occasion du 47ᵉ anniversaire de la Marche Verte, le roi Mohammed VI a tenu, dimanche 6 novembre, un discours aux portées majeurs. Le Souverain a d’abord dressé le bilan du plan de développement des provinces du Sud. Le discours a également porté une importance particulière au projet de Gazoduc Nigeria-Maroc. Retour sur ces deux grands axes avec le politologue Driss Aissaoui.

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Le 6 novembre 1975, Feu le roi Hassan II annonçait le départ de la plus grande marche pacifique de l’histoire. La Marche Verte à laquelle avaient participé 350.000 Marocains. Une opération qui a permis la libération de nos provinces du Sud et la réintégration par nos compatriotes sahraouis de la mère-patrie. Elle a ainsi mis fin à près de trois quarts de siècle de colonisation et d’occupation.

À cette occasion, le roi Mohammed VI a adressé un discours à la Nation, au moment où le processus de consolidation de la marocanité du Sahara est entré dans une phase cruciale. Le Souverain est revenu sur les réalisations socio-économiques dans les provinces du Sud. Cette région qui vibre aujourd’hui au rythme d’un développement durable, inclusif et intégré.

Pour Driss Aissaoui, le discours prononcé hier est celui d’un Roi développeur, didactique, franc et direct. «C’est un discours pragmatique d’un Roi venu dresser un bilan du programme annoncé en 2015 et mis effectivement en application à partir de 2016», a-t-il analysé, précisant que le Souverain a choisi le langage de l’expert qui évalue un programme d’action et de développement des provinces sahariennes.

Lire aussi : Marche Verte : les grandes lignes du discours royal 

Provinces du Sud : le Roi se réjouit des résultats positifs

Le premier axe du discours a porté sur la dynamique économique au Sahara, notamment en ce qui concerne les opportunités d’investissement qu’offre le programme de développement dans les provinces du Sud, qui enregistre de grandes avancées.

Lancé en 2015 et doté de plus de 77 milliards de DH (MMDH), ce programme atteint aujourd’hui un taux d’engagement proche de 80% de l’enveloppe budgétaire allouée. «Nous nous réjouissons des résultats positifs atteints», a indiqué dimanche le Roi.

«Le 47e  anniversaire de la Marche Verte fut l’opportunité de faire le point sur le processus de développement des provinces sahariennes, notamment l’effort des autorités publiques avec des indices d’engagement de grande valeur», affirme le politologue.

Le Souverain a souligné que «ce programme a été conçu pour initier une véritable dynamique économique et sociale dans la région et a pour vocation de stimuler, dans ces territoires, la création d’emplois, d’y assurer un climat propice à l’investissement, de les pourvoir des infrastructures et des équipements qui leur sont nécessaires».

C’est un bilan positif et glorieux que le Roi a dressé

Dans le détail, le Roi mis l’accent sur les différents projets de ce programme, qualifié de « plan Marshall ambiteux »,  citant d’abord la voie express Tiznit-Dakhla sur 1.055 km, d’ores et déjà en phase d’achèvement, puis la connexion de la région au réseau électrique national, les réseaux de communication qui ont bénéficié d’un plan de renforcement et d’extension, et le projet de stations d’énergie solaire et éolienne, mené à son terme.

Le Souverain a également mentionné le projet du grand port Dakhla Atlantique, dont les travaux de construction démarreront prochainement, après la finalisation des études et des formalités administratives, rappelant, par ailleurs, qu’un ensemble de projets ont été menés à bien dans le cadre de la filière de mise en valeur et de transformation des produits halieutiques et qu’ainsi des milliers d’emplois ont été créés et proposés aux habitants de la région.

Lire aussi : Exclusif – Abderrahim El Hafidi : l’ONEE accompagne l’essor des provinces du Sud 

Concernant le domaine agricole, le roi Mohammed VI a annoncé que «plus de six mille hectares aménagés à Dakhla et à Boujdour ont été mis à la disposition de jeunes agriculteurs de la région. De surcroît, la plupart des projets prévus dans les filières du phosphate, de l’eau et de l’assainissement affichent des taux de réalisation avancés».

À cela s’ajoute de nombreux acquis en matière sociale et culturelle, dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la formation. «C’est un bilan positif et glorieux que le Roi a dressé. C’est le bilan d’une grande réussite», a souligné notre interlocuteur.

Il faut dire que la région jouit d’un fort potentiel et de plusieurs avantages. D’autant plus qu’elle est considérée comme un hub commercial entre le Maroc et l’Afrique. D’ailleurs, l’importance de l’investissement privé a été mentionnée dans le discours royal.

«Le Roi a saisi cette occasion pour lancer un appel ardent au secteur privé afin qu’il s’implique fortement dans la dynamique d’investissement, dont les provinces sahariennes sont demandeuses. Il a dit que l’approche du Royaume pour la défense de la marocanité du Sahara « procède d’une vision intégrée qui, joint à l’action politique et diplomatique, la promotion du développement socioéconomique et humain de la région», poursuit Driss Aissaoui.

Le Gazoduc Nigéria-Maroc, plus qu’un projet bilatéral

Le deuxième axe du discours s’est focalisé sur le projet de Gazoduc Nigeria-Maroc. Pour le Roi, il s’agit d’un moyen de développement et d’intégration régionale de grande importance et qui «représente plus qu’un projet bilatéral entre deux pays frères».

«Il nous plaît de constater l’état présent d’avancement de ce grand projet, conformément à l’accord signé en décembre 2016», a déclaré le monarque, tout en rappelant «la signature récente à Rabat du mémorandum d’entente avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et, à Nouakchott avec la Mauritanie et le Sénégal», qui «marque un jalon essentiel dans le processus de réalisation du projet».

Lire aussi : Gazoduc Nigeria-Maroc : le projet prend forme

«L’intégration régionale entre les provinces sahariennes et l’Afrique subsaharienne est abordée par le projet de gazoduc Nigéria-Maroc qui bénéficiera à pas moins de 15 pays de la CEDEAO. C’est un projet de grande envergure qui intéresse non seulement les pays concernés, mais aussi les pays de l’OPEP qui souhaitent contribuer à son financement, et c’est le même type d’intérêt que certains pays européens ont manifesté comme l’Angleterre et l’Allemagne. C’est surtout un projet d’intégration dynamique, porteur d’avenir, qui apportera une offre généreuse d’électrification des pays concernés. C’est une belle ouverture de l’ouest de l’Afrique sur le bassin méditerranéen», conclut Driss Aissaoui.

Enfin, le roi Mohammed a confirmé la préoccupation constante du Royaume d’agir «toujours, de concert avec nos frères du Nigeria et l’ensemble des partenaires», en toute transparence et responsabilité, pour que ce projet soit concrétisé dans les meilleurs délais.

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