Drapeau marocain géant à Dakhla. © DR
Le mois d’avril 2025 marque une nouvelle étape décisive dans le processus de règlement du différend autour du Sahara. Près de deux décennies après la présentation officielle de l’initiative marocaine d’autonomie en avril 2007, cette proposition s’impose désormais comme la seule voie réaliste et crédible vers une solution durable, écrit Mohammed Loulichki. Soutenue par un large consensus international, notamment par les États-Unis et la France, celle-ci bénéficie aujourd’hui d’un contexte diplomatique sans précédent favorable à sa consécration.
Le plan d’autonomie est le fruit d’une maturation historique
L’idée d’une autonomie pour le Sahara n’est pas nouvelle. L’étude rappelle qu’elle a émergé dès 2001 sous l’impulsion de James Baker, ancien envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies, face à l’échec du plan de règlement de 1990, informe le professeur. Dès lors, le Maroc a répondu positivement aux invitations du conseil de sécurité à explorer une «solution politique mutuellement acceptable», en proposant un projet d’autonomie structuré et conforme aux standards internationaux.
Cette initiative a été élaborée au terme d’un processus de large concertation nationale et internationale, traduisant l’engagement du Royaume à favoriser une solution négociée. Elle prévoit la délégation de compétences spécifiques aux organes de la région du Sahara, tout en préservant la souveraineté marocaine sur les domaines régaliens tels que la sécurité, la défense et les relations extérieures.
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Depuis son lancement, l’initiative d’autonomie a bénéficié d’un soutien international croissant. Les États-Unis, la France et l’Espagne, trois membres influents du groupe des amis du secrétaire général pour le Sahara, ont été parmi les premiers à reconnaître la pertinence de cette approche, rappelle la même source. Plus récemment, le 8 avril 2025, Washington a réitéré son soutien à la proposition marocaine, appelant l’envoyé personnel de l’ONU, Staffan de Mistura, à travailler exclusivement sur cette base.
Dans une dynamique complémentaire, Paris a également affiché son appui à travers un message du président Emmanuel Macron au roi Mohammed VI, exhortant les parties à avancer vers une solution politique durable. Cette convergence franco-américaine ouvre une fenêtre d’opportunité historique pour clore un conflit vieux de plusieurs décennies, estime-t-il.
Vers une «véritable autonomie» : un impératif de négociation
Le concept de «véritable autonomie» s’est progressivement imposé dans le langage diplomatique. Lors de récentes rencontres à Washington, tant le secrétaire d’État américain que d’autres hauts responsables ont insisté sur la nécessité d’une autonomie «authentique» sous souveraineté marocaine. Mohammed Loulichki souligne que ce terme traduit l’attente d’une solution sérieuse, crédible et négociée, ouverte à des ajustements au gré des discussions entre les parties.
Le Maroc, fidèle à l’esprit de son initiative de 2007, se montre prêt à enrichir son offre dans un cadre de négociation. Cependant, toute avancée suppose un engagement sincère et réciproque de la part de l’Algérie et du Polisario, longtemps enfermés dans une posture de rejet catégorique.
Face aux tensions persistantes, notamment entre Alger et Rabat, les États-Unis apparaissent aujourd’hui comme le seul acteur capable d’engager une médiation crédible. Leur poids diplomatique, combiné à leur capacité d’influence sur la Russie au sein du Conseil de sécurité, pourrait s’avérer décisif pour faire aboutir un projet de résolution affirmant clairement l’autonomie comme issue politique unique.
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Le conseiller présidentiel américain Massad Boulos a récemment déclaré que la résolution du différend saharien est devenue une priorité pour l’administration américaine, rapporte le chercheur de l’UM6P. Il a également exprimé l’espoir de voir s’établir de meilleures relations entre le Maroc et l’Algérie, soulignant l’importance d’une solution pour stabiliser la région.
Dans ce sens, Mohammed Loulichki juge que la réussite de cette dynamique exige cependant plus que des déclarations d’intention. Elle nécessite des gestes politiques forts : rétablissement des relations diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc, ouverture des frontières et engagement actif dans un dialogue régional. Il ajoute que la relance de l’union du Maghreb arabe pourrait en constituer le cadre naturel, favorisant une coopération structurée en matière de sécurité, de développement économique et de gestion des flux migratoires.
Toutefois, du côté du Polisario, une transformation profonde est également requise. «Le mouvement devra abandonner définitivement la lutte armée et accepter de se convertir en une formation politique civile capable de s’insérer dans un cadre démocratique régional, comme l’ont fait les FARC en Colombie», selon la même source.
Une transformation en perspective
L’année 2025 pourrait devenir celle d’un tournant historique dans le règlement du conflit du Sahara. La dynamique actuelle, portée par les États-Unis et la France, crée une opportunité unique pour avancer vers un Maghreb apaisé, solidaire et résolument tourné vers l’avenir.
Saisir cette chance nécessitera du courage politique, un esprit de compromis et une vision tournée vers l’intérêt des peuples plutôt que la perpétuation des rivalités stériles. Le monde observe, et le Maghreb, plus que jamais, a besoin d’une paix durable pour libérer son immense potentiel.
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