Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Accélération de l’économie marocaine: la Banque mondiale mise sur les réformes structurelles

Accélération de l’économie marocaine: la Banque mondiale mise sur les réformes structurelles

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

Pour s’engager sur une trajectoire de croissance compatible avec les ambitions du Nouveau modèle de développement (NMD), un agenda de réforme fort et transversal sera essentiel, recommande la Banque mondiale. Dans son dernier rapport sur la croissance économique du Maroc, l’institution financière revient sur la conjoncture actuelle et les prévisions futures.

Temps de lecture : 4 minutes

Dans le but de parvenir à une croissance généralisée et à la création d’emplois, la mise en œuvre soutenue d’un programme de réformes diversifiées sera essentielle, indique le Rapport de suivi de la situation économique au Maroc de la Banque mondiale (janvier 2022).

Le rapport analyse les performances de croissance de l’économie marocaine au cours des dernières décennies. «Jusqu’à présent, l’accumulation de capital fixe a été le principal moteur de la croissance, avec des gains de productivité limités et une contribution insuffisante de la main d’œuvre, malgré une situation démographique favorable.» 

Diversifier les sources de croissance

Le rapport présente, en effet, des simulations reflétant l’impact de diverses options politiques sur la croissance économique du pays. Selon ces simulations, la mise en œuvre soutenue d’un vaste programme de réformes, visant à fortifier le capital humain, la participation économique et la productivité des entreprises, sera cruciale pour atteindre les objectifs de croissance fixés par le Nouveau modèle de développement. Un tel programme favorisera le déblocage du potentiel de productivité, permettra aux jeunes et aux femmes d’accéder au marché du travail et améliorera le profil de formation des travailleurs.

Pour Jesko Hentschel, directeur des opérations pour le Maghreb à la BM : «À l’avenir, l’économie marocaine devra diversifier ses sources de croissance pour continuer à créer des emplois et réduire la pauvreté. Le Nouveau modèle de développement prévoit notamment la mise en œuvre de réformes à grande échelle visant à dynamiser l’investissement privé, stimuler l’innovation, inclure les femmes sur le marché du travail et augmenter le capital humain».

Chômage, pauvreté, croissance, recettes touristiques,…

Le rapport analyse également la performance de l’économie marocaine en 2021 qui a montré un taux de croissance projeté de 5,3?%. Une performance exceptionnellement forte du secteur agricole, un recul temporaire de la pandémie, la relance de la demande extérieure en matière d’exportations industrielles et agricoles, ainsi que des politiques macroéconomiques favorables constituent les principaux moteurs d’une reprise marquée mais inégale après la crise de la Covid-19. La reprise en cours commence à inverser l’impact social de la pandémie.

Croissance économique : la Banque mondiale revoit à la baisse ses perspectives mondiales

Le rebond cette année de la production agricole a entraîné une baisse rapide du chômage dans les zones rurales, alors que dans les zones urbaines, les indicateurs du marché du travail n’ont commencé à rebondir qu’au troisième trimestre 2021. Après avoir culminé à environ 6,4% en 2020, les taux de pauvreté pourraient attendre jusqu’à 2023 avant de revenir aux niveaux de 2019, et ce, malgré les effets des programmes de transferts monétaires du gouvernement initiés pendant le confinement.

Une reprise marquée des recettes publiques permet au gouvernement de réduire son déficit budgétaire, les autorités s’étant principalement appuyées sur les marchés intérieurs pour couvrir leurs besoins de financement.

Ralentissement de la croissance du PIB à 3,2?% en 2022

Cependant, la hausse des prix de l’énergie et l’effondrement des recettes touristiques ont excédé les entrées supplémentaires générées par la bonne performance des exportations manufacturières et des envois de fonds des travailleurs, entraînant une augmentation du déficit du compte courant du pays. Une politique monétaire expansionniste et un soutien en trésorerie fourni par la Banque centrale ont aidé le secteur financier marocain à braver la tempête, mais le taux de prêts non productifs, qui reste élevé, pourrait encore augmenter, poursuit le rapport.

Par ailleurs, la gestion des vulnérabilités macro-financières sera essentielle pour une reprise durable. Après des récoltes exceptionnelles en 2021, la production agricole devrait se contracter légèrement à l’avenir, contribuant à un ralentissement de la croissance du PIB à 3,2?% en 2022, avant une reprise progressive attendue. En d’autres termes, le Maroc devra surmonter sa dépendance excessive envers l’accumulation du capital comme principale source de croissance. En effet, diverses simulations suggèrent que, pour doubler son PIB par habitant d’ici 2035, le Royaume devra augmenter considérablement les contributions de la productivité, du travail et de la formation de capital humain à la croissance économique. Des objectifs possibles que si le NMD se traduit par des réformes structurelles soutenues et à multiples facettes, conclut la Banque mondiale.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

Al Omrane Expo 2024 : une plateforme pour faciliter l’accès au logement

Le président du Directoire du Groupe Al Omrane, Housni El Ghazoui, a annoncé la mise en place d’une nouvelle plateforme d’aide à l’acquisiti…

Industrie X.0 : préparer le Maroc pour le futur de la technologie

Depuis la première révolution industrielle, où le charbon et la vapeur offraient un avantage compétitif, la technologie a constamment transf…

La SGMB sous le giron de Saham : «rien ne change pour le client»

Le 12 avril, le groupe Saham annonce l'acquisition de la Société générale marocaine des banques (SGMB), propriété du groupe français Société…

Salaire moyen : le Maroc est-il compétitif ?

Selon une étude récente de Ceoworld, le Maroc serait bien placé dans le classement des salaires moyens. Il serait premier africain, 6ème pay…

HCP : une croissance solide face à une inflation en recul

Dans sa dernière note de conjoncture, le Haut-Commissariat au Plan (HCP) offre une perspective détaillée et analytique de l'économie nationa…

Le Maroc compte sur ses importations de céréales pour combler la production nationale

Le communiqué officiel de Bank Al-Maghrib, du 19 mars dernier, peint un tableau sombre sur les perspectives agricoles du pays. L'institution…

Cannabis thérapeutique : pourquoi le Maroc a sa place de leader ?

Et c’est parti pour un tour. Longuement en discussion, le projet de loi a été voté, et en 2021 le cannabis à visée pharmaceutique peut désor…

Les banques françaises se retirent du continent laissant place à l’essor des banques marocaines

Dans un climat de spéculation croissante, la Société Générale semble prête à céder sa place historique au Maroc, une décision qui pourrait r…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire