Croissance économique : la Banque mondiale revoit à la baisse ses perspectives mondiales

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Maroc : une croissance de 3,6 % prévue en 2025 Siège de la Banque mondiale. DR

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Selon la dernière mise à jour de « Perspectives économiques mondiales », la Banque mondiale prévoit une croissance de 3,2% de l’économie marocaine. Elle envisage en plus un ralentissement de la croissance mondiale, qui pourrait s’établir à 4,1% en 2022 et 3,2% en 2023, contre 5,5% en 2021. Une détérioration qui interviendrait en raison de l’essoufflement du rattrapage de la demande et du retrait des mesures de soutien budgétaire et monétaire à travers le monde.

Le taux de croissance de l’économie du Maroc atteindra 3,2% en 2022, et ce, en raison du ralentissement de la production agricole. C’est ce qui ressort de la dernière mise à jour des « Perspectives économiques mondiales »de la Banque mondiale (BM). L’institution financière internationale souligne que le produit intérieur brut (PIB) du pays a augmenté de 5,3% au cours de l’année écoulée (2021), après s’être contracté de -6,3% en 2020. Une vigoureuse reprise économique a été également constatée au deuxième semestre de 2021 dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA), avec un retour du taux de production à son niveau pré-Covid dans plusieurs pays. Les performances économiques ont été cependant inégales dans la région, selon la gravité et les effets de la pandémie, note l’institution de Bretton Woods.

Lire aussi :L’économie marocaine sous la loupe de la Banque mondiale

Croissance mondiale

Au niveau mondial, la BM prévoit un ralentissement de la croissance économique «sous l’effet de l’essoufflement du rattrapage de la demande et du retrait des mesures de soutien budgétaire et monétaire». Ainsi, elle établit cette croissance à4,1% en 2022 et à 3,2% en 2023, contre 5,5% en 2021. «Après un fort rebond en 2021, l’économie mondiale entre dans une phase de ralentissement prononcé dans un contexte marqué par la menace de nouveaux variants de la Covid-19 et une montée de l’inflation, de la dette et des inégalités de revenus qui pourraient mettre en péril la reprise dans les économies émergentes et en développement», note la Banque mondiale. En effet, poursuit la même source, la propagation rapide du variant Omicron risque de faire durer la crise sanitaire plus longtemps. De ce fait, les effets de cette dernière menacent de bouleverser davantage l’activité économique à court terme.

Pour la région MENA, plus les secteurs à forte intensité de contacts se redressent etles réductions de production pétrolière s’estompent, la croissance devrait s’accélérer à 4,4%en 2022, soit plus que le taux prévu en juin 2021, avant de ralentir à 3,4% en 2023, estiment les experts de l’institution basée à Washington. Ces derniers avancent aussi que l’écart de revenu moyen par habitant entre les pays de la région et les pays avancés devrait se creuser sur la période de prévision.

Aggravation des inégalités

La BM indique également que la hausse des cours du pétrole et du gaz naturel ainsi que l’augmentation de la production devraient profiter aux exportateurs d’énergie, précisant que les perspectives à court terme se sont également améliorées pour les importateurs de brut. «Les nouvelles flambées de Covid-19, l’agitation sociale, le niveau élevé de la dette dans certains pays et les conflits pourraient freiner l’activité économique dans la région MENA», ajoute toutefois l’institution internationale. Elle a averti que «cette divergence croissante des fortunes est particulièrement troublante compte tenu de la possibilité d’un mécontentement social dans les pays en développement».

L’incertitude croissante due à la propagation rapide des infections Omicron contribue fortement à l’exacerbationdes inégalités et risque d’impacter encore plus l’activité économique déjà affectée par les goulets d’étranglement de la chaîne d’approvisionnement, soutient la même source. Des goulets d’étranglement qui placentles nations les plus pauvres «au dernier rang de la chaîne d’approvisionnement mondiale, car les pays les plus riches les surenchérissent pour les biens rares». Résultats :de gravespénuries de matières premières et une volatilité des prix des produits de base.En plus de ces facteurs, «les phénomènes météorologiques extrêmes dus au changement climatique aggravent les risques d’insécurité alimentaire, ce qui pèse encore davantage sur la santé et la nutrition» dans les pays pauvres.

Lire aussi :La Banque mondiale révise la croissance du Maroc à la hausse

Des taux de croissance divergents

Par ailleurs, la Banque mondiale estime que malgré le ralentissement de la croissance économique des pays riches, ces derniers peuvent «ramener la production et les investissements à leur tendance prépandémique». En revanche, pour les économies émergentes et en développement, pour lesquelles la Banque prévoit une chute de croissance de 6,3% l’an dernier à 4,6% cette année et à 4,4% en 2023, le retour au niveau prépandémique serait plus difficile. «Pour de nombreuses économies vulnérables, le recul est encore plus important», a déclaré la BM, notant que «la production des économies fragiles et touchées par les conflits sera inférieure de 7,5% à sa tendance prépandémique, et la production des petits États insulaires sera inférieure de 8,5%».

Enfin, comme dans ses rapports précédents, l’institution financière internationale a de nouveau appelé les nations à donner la priorité à l’équité en matière de vaccins contre le coronavirus pour mettre la pandémie «sous contrôle». L’offre de vaccins augmente sensiblement, mais les nouveaux variants et la distribution inégale des vaccins sont des obstacles majeurs à la reprise économique, souligne la BM. Et de conclure qu’il faut également continuerde faire pression pour accélérer les efforts d’allègement de la dette afin de soutenir les pays à faible revenu et les aider à survivre la crise actuelle.

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