Une plage © depositphotos
Chaque été, les plages marocaines attirent des milliers d’estivants venus chercher détente et fraîcheur sur le littoral. Mais cette parenthèse estivale est depuis des années entachée par un phénomène devenu source de mécontentement généralisé : l’occupation anarchique des plages par des loueurs de chaises et de parasols.
Installés sans autorisation et souvent sans respect des règles d’urbanisme ou de sécurité, ces opérateurs informels s’approprient des portions entières du sable, empêchant les citoyens de profiter librement du domaine public maritime. Une situation qui pousse les autorités locales, appuyées par le ministère de l’Intérieur, d’agir fermement pour remettre de l’ordre.
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Plages : les autorités rétablissent l’ordre
Depuis plusieurs semaines, une série de mesures drastiques a été engagée à travers différentes régions du pays. À M’diq-Fnideq, la préfecture a tout simplement décidé de ne délivrer aucun permis de location pour la saison en cours. À Saïdia, la province de Berkane a suivi le même exemple. À Agadir, c’est le wali de la région de Souss-Massa qui a imposé de nouvelles règles afin de mieux encadrer l’accès à la plage, renforcer la sécurité et interdire toute occupation illégale. À travers ces décisions, un message clair a été envoyé : l’ère de l’anarchie sur les plages est terminée.
Pendant des années, les estivants étaient confrontés à une véritable privatisation sauvage du sable par des loueurs qui installaient leurs parasols, chaises et tables dès les premières heures du matin, bien avant l’arrivée du public. Résultat : à leur arrivée, les familles ne trouvaient plus d’espace libre pour poser leurs affaires, sauf à accepter de louer du matériel. Et à des prix loin d’être symboliques : la location d’un parasol coûtait en moyenne 20 DH, et pouvait grimper jusqu’à 30 DH les week-ends. Les chaises se louaient entre 10 et 15 DH, tandis qu’une table pouvait coûter de 20 à 30 DH. Une addition qui alourdissait sensiblement le budget des familles, souvent contraintes de céder face à l’absence d’alternative.
Le ministère de l’Intérieur n’est pas resté en marge de ce mouvement. Conscient de l’ampleur des abus, il a émis des directives strictes à l’endroit des autorités locales. Il est désormais interdit d’installer parasols et chaises sans autorisation, et tout déploiement de matériel se fera uniquement à la demande du client, dans des emplacements définis. Les contrevenants s’exposent à des sanctions immédiates, allant de la confiscation du matériel à des poursuites administratives. Plus encore, les présidents des collectivités territoriales ont été formellement avertis : la gestion du domaine public maritime ne relève pas de leur compétence. Toute tentative de délivrance de permis ou d’autorisations sur ces zones pourra faire l’objet d’enquêtes.
Ce rappel à l’ordre a pour objectif de mettre un terme à des pratiques illégales mais longtemps tolérées, parfois par complaisance, parfois pour des raisons électoralistes. Plusieurs élus locaux ont été accusés de fermer les yeux sur l’occupation du littoral, voire de faciliter l’installation de certains loueurs contre des soutiens politiques.
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Un soulagement pour les estivants
Après des années de colère, les estivants commencent enfin à voir le bout du tunnel. Jusqu’ici, ils étaient souvent contraints de débourser des sommes élevées pour louer un simple parasol ou une chaise, parfois sous la menace de ne pas pouvoir s’installer du tout s’ils refusaient de passer par ces loueurs informels. Des tensions et conflits éclataient régulièrement entre baigneurs et exploitants, dénonçant l’arrogance et les pratiques abusives de ces derniers. Aujourd’hui, la situation semble amorcer une évolution vers plus de justice et de liberté.
«C’est un vrai soulagement. Maintenant, on peut venir avec notre parasol, trouver une place, et profiter de la mer avec nos enfants, sans stress ni chantage», confie un père de famille.
Du côté des autorités, la mobilisation demeure forte. Cette campagne de libération du domaine public maritime couvre l’ensemble du littoral nord, ainsi que les plages de l’Est et du Sud. L’objectif est double : réguler l’activité commerciale sur les plages et réaffirmer le caractère public et inaliénable du littoral.
Ces mesures redonnent espoir à ceux qui dénoncent depuis longtemps une privatisation déguisée du sable au profit de quelques opérateurs influents. Le retour à un usage libre et équitable des plages apparaît désormais comme une nécessité sociale, environnementale et juridique.
Reste à savoir si cette campagne de répression s’inscrira dans la durée. Pour l’heure, les estivants profitent pleinement, et les plages respirent à nouveau.
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