Place Jemaa El Fna à Marrakech DR
Tout porte à croire qu’un nouveau record sera battu encore cette année. Avec des perspectives dépassant les 20 millions de visiteurs d’ici à fin 2025, le Maroc semble bien parti pour franchir un nouveau cap en matière de fréquentation. Certes, le secteur est en pleine transformation, mais il est aussi confronté à de nouveaux défis, notamment en ce qui concerne les retombées économiques réelles de cette croissance.
Tourisme : une forte croissance attendue pour cette année
Le secteur touristique poursuit son ascension en 2025 avec un début d’année particulièrement dynamique. À fin mars, le Royaume a accueilli 4 millions de visiteurs, soit une hausse de 22% par rapport à la même période en 2024. Selon le consultant en tourisme Zoubeir Bouhout, cette tendance devrait se confirmer sur l’ensemble de l’année, avec des prévisions qui dépasseraient les 20 millions de touristes.
Les destinations les plus dynamiques restent Marrakech et Agadir, mais Rabat, Casablanca et même Dakhla — malgré son éloignement — enregistrent aussi une croissance soutenue. Pourtant, derrière ces performances en nombre d’arrivées, certains indicateurs économiques suscitent l’inquiétude. Si janvier a connu une hausse de 27%, février de 22% et mars de 17%, la baisse progressive du rythme de croissance est en partie due à la coïncidence avec le mois de Ramadan.
Plus préoccupant encore : les recettes touristiques en devises ne suivent pas la même courbe. À fin mars 2025, elles atteignent 24,6 milliards de DH (MMDH), en hausse de seulement 2,4 %, alors que le nombre d’arrivées a progressé de 22%. En février, cette distorsion était déjà visible avec un recul de 5% des recettes malgré une forte hausse des visiteurs.
Cette situation met en lumière un problème structurel : les touristes dépensent peu au Maroc. En 2024, le pays a accueilli 17,4 millions de visiteurs, contre 15,78 millions pour l’Égypte. Pourtant, cette dernière a généré 14,4 milliards de dollars de recettes touristiques, tandis que le Maroc se situe entre 10 et 11 milliards. «On les a devancés en arrivées, mais ils nous ont dépassés en recettes», observe Bouhout. Selon un rapport de l’ONU Tourisme, le touriste dépense en moyenne 1.000 dollars en Égypte, contre seulement 650 dollars au Maroc, qui figure à la 52e place mondiale, loin derrière l’Égypte, classée 40e.
Pour inverser la tendance, plusieurs pistes sont à envisager. Zoubeir Bouhout appelle à une refonte de la politique touristique, axée sur l’amélioration de l’offre. Il préconise notamment de renforcer l’infrastructure haut de gamme, avec plus d’hôtels de luxe et de zones d’animation, afin d’encourager les touristes à prolonger leur séjour et à consommer davantage. Il insiste aussi sur la nécessité d’élargir les liaisons aériennes vers des marchés à fort potentiel, comme les États-Unis, le Canada, la Chine, le Brésil ou encore l’Inde, où émerge une nouvelle clientèle de voyageurs à fort pouvoir d’achat. «Le Maroc doit capter cette nouvelle demande mondiale s’il veut rester compétitif», conclut-il.
Tourisme et investissement : le Maroc attire plus que jamais
Une saison touristique prolongée à Marrakech
La région touristique de Marrakech connaît une dynamique exceptionnelle en ce printemps 2025, selon Mustapha Amalik, secrétaire général de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT). En attendant la publication des chiffres officiels, tout laisse penser qu’avril battra un record de fréquentation. Cette performance s’explique par la coïncidence de plusieurs facteurs favorables, notamment les vacances de Pâques et l’organisation de l’événement technologique GITEX Africa, qui ont fortement contribué à remplir les établissements hôteliers de la ville ocre.
La tendance positive devrait se poursuivre au mois de mai, qui s’annonce également très prometteur pour le secteur. D’après Amalik, bien qu’une accalmie soit attendue en juin, la reprise s’opérera dès le mois de juillet, marquant ainsi le début de la haute saison touristique. Cette dernière devrait s’étendre de façon inédite jusqu’à la mi-janvier 2026, soutenue par la tenue de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) au Maroc.
Contrairement aux années précédentes, où l’activité touristique commençait à ralentir dès la mi-novembre, le calendrier exceptionnel de cette année modifiera considérablement la courbe saisonnière. En effet, les préparatifs de la CAN, prévus dès novembre, permettront de maintenir un flux touristique important jusqu’au début de l’année suivante. Marrakech bénéficiera ainsi d’une prolongation inédite de son pic d’activité.
Cette conjoncture constitue une aubaine pour les opérateurs touristiques de la région, qui misent sur cette période prolongée de forte affluence pour renforcer la position de Marrakech comme destination majeure sur le continent. Les professionnels du secteur espèrent que cette dynamique se traduira aussi par des retombées économiques durables pour l’ensemble des acteurs locaux. Soucieux d’anticiper, ils appellent déjà à une mobilisation pour préparer au mieux cette haute saison prolongée.
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