Maroc-Espagne : un nouveau souffle pour la coopération économique

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C’était la première étape de la Rencontre de haut niveau (RHN) entre le Maroc et l’Espagne, qui s’étale sur deux jours, à l’initiative de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), de la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE) et du Conseil économique Maroc-Espagne (CEMAES).

Mercredi, les représentants gouvernementaux et acteurs économiques originaires des deux pays se sont donnés rendez-vous à Rabat. Des retrouvailles entre voisins et partenaires de longue date pour donner un nouveau souffle aux relations économiques hispano-marocaines, auxquelles s’offrent d’énormes possibilités de coopération dans divers domaines. Il s’agit d’ailleurs de la première rencontre de ce type organisée par les deux pays depuis huit ans. Un contexte que les hommes d’affaires ont voulu mettre à profit pour sceller la réconciliation bilatérale, notamment dans le domaine économique.

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Vers un partenariat rénové

C’est à l’hôtel Marriott de Rabat que les délégations patronales des deux pays se sont réunies, en présence du ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour et de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’Économie et des finances, à l’occasion du Forum économique Maroc-Espagne.

Un rendez-vous tant attendu par les opérateurs économiques des deux bords qui, à cette occasion, ont exprimé leur volonté de développer la coopération et de multiplier les investissements.

Lors de ce Forum, il a été question de booster les échanges économiques, notamment par la mise en place d’un cadre des affaires favorables à la promotion des investissements.

«C’est le moment d’investir au Maroc». C’était d’ailleurs le message du président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, en ouverture de ce Forum, soulignant que les complémentarités économiques et la proximité entre les deux pays permettent aujourd’hui de construire de vrais écosystèmes industriels intégrés, durables et innovants, dans plusieurs secteurs stratégiques.

Le président du patronat a cité plusieurs domaines, comme l’automobile, l’aéronautique, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture, le textile ou encore la transition énergétique. Il a également évoqué l’enjeu de la sécurité alimentaire, qui peut être au cœur de ce partenariat économique rénové.

Dans son discours, Chakib Alj a également dressé en quelques chiffres le bilan du partenariat d’exception entre les deux pays. «L’Espagne est, depuis plus de 10 années, le premier partenaire commercial du Maroc. Nos échanges se sont élevés à environ 17 milliards d’euros en 2021, malgré une conjoncture délicate, et s’inscrivent constamment en hausse avec des taux de croissance annuels à deux chiffres», a-t-il indiqué. Et de poursuivre : «17.000 entreprises espagnoles ont des relations commerciales avec le Maroc et presque 800 y sont établies».

De son côté, Ryad Mezzour, qui a prononcé un discours en langue espagnole, a souligné l’importance de développer de nouvelles joints ventures et appareils productifs croisés par les opérateurs économiques marocains et espagnols.

Le ministre a également indiqué «que les entreprises marocaines et espagnoles qui envisagent un investissement ou un co-investissement peuvent s’appuyer sur la plateforme industrielle marocaine comme tête de pont pour desservir nombre de marchés mondiaux».

Quant à Nadia Fettah, elle a affirmé «qu’une alliance économique de nouvelle génération avec le Maroc, permettrait à l’Espagne de bénéficier du point d’entrée le plus efficace pour se projeter sur le continent africain en s’appuyant sur la stabilité institutionnelle et macroéconomique du Royaume».

Pour sa part, la ministre espagnole de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme, Reyes Maroto, a relevé «que les deux pays ont atteint des chiffres historiques dans leur relation, notamment en matière de commerce extérieur». Il s’agit selon elle d’une trajectoire qu’il faut garder et faire croître dans l’avenir.

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800 millions d’euros pour des projets communs

Ce forum a été clôturé par les chefs de gouvernement des deux pays, Aziz Akhannouch et Pedro Sanchez. Intervenant à cette occasion, le chef du gouvernement a commencé par souligner que le Maroc et l’Espagne sont deux nations aux liens enchevêtrés. «Nous sommes riches de nos échanges dynamiques et sans cesse renouvelés. Certes, notre relation a connu des moments d’incompréhension, mais nous avons à chaque fois trouvé les voies et les moyens de les dépasser», a-t-il lancé.

Selon lui, cette RHN constitue une occasion de célébrer l’excellence des relations entre les deux pays, qui sont, dit-il «l’illustration de l’exemplarité à plusieurs niveaux».

En outre, Akhannouch a relevé que l’Espagne est aujourd’hui le premier partenaire commercial du Maroc, sur les importations comme les exportations, notant que le Maroc est le troisième partenaire commercial de l’Espagne en dehors de l’Union Européenne, après la Chine et les États-Unis et la première destination des exportations espagnoles en Afrique et dans le monde arabe.

Pour sa part, Pedro Sanchez a annoncé le chiffre de 800 millions d’euros. Il s’agit d’un montant qui sera destiné à des projets communs réalisés par des entreprises espagnoles au Maroc, dans le cadre d’un nouveau protocole de financement.

Parallèlement, le président du gouvernement espagnol a salué le niveau des échanges commerciaux entre les deux pays, soulignant la nécessité d’éliminer les obstacles au commerce et à l’investissement, en faisant de la sécurité juridique l’outil clé pour renforcer nos relations économiques entre les deux pays.

La visite de deux jours de Pedro Sanchez et ses ministres prend fin ce jeudi. L’agenda de ce deuxième jour est d’ailleurs chargé et il se conclura par la signature de 24 accords, qui concernent des secteurs comme l’énergie, la gestion de l’eau, l’investissement et la recherche scientifique.