Image d'illustration. DR
L’économie marocaine est encore impactée par le stress hydrique qui touche le Royaume depuis quelques années. Il se traduit par une baisse de la production agricole, qui reste inférieure à la moyenne historique, et cela se répercute sur la croissance économique. Selon une étude de Fitch Solutions, la croissance économique du Maroc devrait atteindre 5% en 2025, contre 3,3% en 2024. Toutefois, cette prévision a été révisée à la baisse par rapport aux 5,6% initialement anticipés.
Cette croissance devra reposer sur la performance dynamique des secteurs non agricoles, soutenue par une politique accommodante, des investissements solides et un afflux important d’investissements directs étrangers (IDE), notamment dans l’automobile, l’aéronautique et les énergies renouvelables. Ces facteurs devraient permettre à l’économie marocaine de maintenir une trajectoire de croissance robuste en 2025.
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Fitch Solutions attire l’attention des banques marocaines opérant sur le continent, particulièrement dans la zone subsaharienne, sur les risques climatiques menaçant la stabilité financière. Ces risques englobent les catastrophes naturelles, la transition énergétique et la volatilité des marchés.
L’étude prévoit également une nouvelle baisse du taux directeur de 25 points de base (bps) en 2025, après une réduction de 50 bps en 2024. Ce taux atteindrait ainsi 2,25% d’ici fin 2025, favorisant une réduction du coût du crédit et stimulant l’investissement privé. Quant aux taux d’intérêt bancaires, déjà à un niveau bas de 5,1% en moyenne fin 2024, ils devraient continuer à encourager le financement des entreprises et des ménages.
Facteurs de soutien à la croissance
Cette capacité de l’économie marocaine à maintenir cette trajectoire est due en grande partie à sa position géographique. En effet, elle lui confère un avantage stratégique, se traduisant par un climat des affaires attractif et des investissements majeurs en infrastructures, notamment dans la perspective de la co-organisation de la Coupe du monde 2030 avec l’Espagne et le Portugal. En 2024, les IDE nets ont progressé de 55,4% en glissement annuel, une tendance qui devrait se poursuivre en 2025.
Selon l’étude, la consommation privée restera dynamique grâce à une politique budgétaire expansionniste, marquée par une hausse de 11,5% des dépenses publiques, notamment des salaires du secteur public. De plus, une inflation maîtrisée à 1,6% en moyenne préservera le pouvoir d’achat des ménages. Les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE), soutenus par une conjoncture favorable en Europe, devraient également contribuer à la consommation intérieure.
Emploi et commerce extérieur
Toutefois, la faible performance du secteur agricole, qui emploie environ 30% de la population active, maintiendra le taux de chômage à un niveau élevé, limitant ainsi la progression des revenus et freinant l’expansion de la consommation.
Sur le plan des échanges commerciaux, la contribution nette des exportations à la croissance sera neutre. La reprise économique en Europe et un tourisme en plein essor, avec un afflux de 17,8 millions de visiteurs attendu en 2025, devraient dynamiser les exportations marocaines. La Coupe d’Afrique des Nations en décembre 2025 viendra renforcer cette dynamique. Cependant, la baisse de la production agricole réduira les volumes exportés et augmentera les importations alimentaires, limitant ainsi les gains commerciaux.
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En outre, une éventuelle extension des droits de douane américains sur les biens stratégiques, incluant les semi-conducteurs, aurait un impact limité sur l’économie marocaine. En effet, les exportations de semi-conducteurs vers les États-Unis ne représentent qu’environ 0,5% des exportations totales du pays et seulement 0,2% du PIB.
Malgré des perspectives positives, certains risques subsistent. Une production agricole encore plus faible que prévu pourrait ralentir la croissance, en aggravant le chômage et les besoins d’importation. Les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient, pourraient entraîner une hausse des prix du pétrole et raviver les pressions inflationnistes.
Enfin, un ralentissement économique plus marqué en Europe, conjugué à des restrictions commerciales américaines, pourrait affecter les exportations marocaines, en particulier dans les secteurs automobiles et textile.
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