Temps de lecture : 4 minutes

Accueil / Économie / Crise économique : la dégradation du moral des ménages s’aggrave

Crise économique : la dégradation du moral des ménages s’aggrave

Temps de lecture : 4 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 4 minutes

L’Indice de confiance des ménages (ICM) s’est établi, au cours du quatrième trimestre de 2022, à 46,6 points. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) a révélé que le moral des ménages a atteint son plus bas niveau depuis le lancement de cette enquête au début des années 2000. En effet, l’inflation mondiale a frappé de plein de fouet le pouvoir d’achat des Marocains.

Temps de lecture : 4 minutes

La crise économique a lourdement affecté le pouvoir d’achat des ménages au Maroc. Cette année, les prix des produits alimentaires et non alimentaires ont atteint un niveau record. Les dépenses continuent d’augmenter plus vite que les salaires. Un décalage qui alimente la frustration des citoyens qui s’attendent à ce que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour limiter les répercutions.

Selon les résultats de l’enquête permanente de conjoncture auprès des ménages, publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le moral des Marocains s’est fortement dégradé au quatrième trimestre 2022 (T4-2022). L’Indice de confiance des ménages (ICM) a enregistré, au cours du T4-2022, 46,6 points au lieu de 47,4 points enregistrés au T3-2022 et 61,2 points au T4-2021. Les calculs de l’ICM sont corrélées à la perception du chômage, de la situation financière, de l’évolution du niveau de vie et de l’opportunité à effectuer des achats de biens durables. Ainsi, la baisse de l’ICM au Maroc s’explique par la détérioration de tous les indicateurs qui le composent.

Lire aussi : Cherté de vie : le citoyen se révolte

Le niveau de vie des ménages au plus bas

Avec en toile de fond une crise économique mondiale, engendrée par le conflit russo-ukrainien et le réchauffement climatique, les prix des produits de première nécessité deviennent trop élevés.

Au cours du T4-2022, 83,1% des ménages déclarent une altération de leur niveau de vie lors des 12 derniers mois. Alors que 11,8% affirment un maintien au même niveau et 5,1% une amélioration. Ces taux traduisent la flambée des prix des produits alimentaires et non alimentaires, ainsi que ceux des carburants. De plus, le solde d’opinion sur l’évolution du niveau de vie est resté négatif, à moins 78 points, contre moins 74,6 points enregistrés au T3-2022.

Par ailleurs, 52% des ménages estiment que leurs revenus couvrent leurs dépenses. Tandis que 45% déclarent s’endetter ou puiser dans leur épargne.

Dans une interview accordée à LeBrief, Mohamed Rahj, expert en économie et en fiscalité, a expliqué que le pourvoir d’achat «continuera de baisser en 2023. Aujourd’hui, on vit dans une situation d’incertitude, marquée par la flambée des prix de la majorité des produits. Donc c’est tout à fait normal que le moral des ménages diminue».

Lire aussi : Inflation et salaires : le citoyen en difficulté

Les attentes des ménages

Au cours des 12 prochains mois, 52,4% des ménages s’attendent à une détérioration de leur niveau de vie, 38,2% à un maintien au même niveau et 9,4% à une amélioration. Au T4-2022, 85% contre 5,4% des ménages s’attendent à une hausse du chômage au cours des 12 prochains mois. En outre, 79,9% contre 9,6% des familles marocaines considèrent que le moment n’est pas opportun pour effectuer des achats de biens durables.

D’après l’enquête du HCP, 98,9% des ménages sondés disent que les prix des produits alimentaires ont augmenté au cours des 12 derniers mois. 76,8% d’entre eux s’attendent à ce que les prix continuent de croître cette année aussi.

Enfin, il convient de rappeler que le salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) a connu une revalorisation de 5% en septembre 2022 dans les secteurs de l’industrie, du commerce et des professions libérales. Elle a ainsi permis au SMIG de franchir le seuil des 3.000 DH. Cependant, cette hausse n’a pas été à la hauteur des attentes. Face à cette situation économique critique, «les ménages sont en train de revoir les priorités de leur consommation, en se dirigeant, de plus en plus, vers l’essentiel», souligne Mohamed Rahj.

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 4 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

HCP

Culture agricole : rien ne va plus pour les melons et les pastèques

Ce n’est vraiment pas un temps à être agriculteur. Ces dernières années, ils ont été parmi les premières victimes des changements climatique…
HCP

Acte de mariage dans les hôtels : les règles changent

Depuis des années, de nombreux hôteliers imposent aux clients nationaux la présentation d’un acte de mariage pour accéder à leurs établissem…
HCP

Campagne agricole 2023/24 : quelles solutions en temps de crise?

Environ 1,1 million de quintaux de semences céréalières certifiées ont été distribués à des tarifs subventionnés pour cette année. Les prix …
HCP

Fraises marocaines : comment l’UE s’est prise à son propre jeu

Les fraises marocaines suscitent une méfiance chez les consommateurs espagnols, alimentée par la désinformation et les préoccupations sanita…
HCP

Genre et éducation : un regard sur les disparités scolaires au Maroc

Les écarts de genre dans les résultats scolaires au Maroc révèlent une dualité marquée : d'une part, les filles excèdent les performances de…
HCP

Santé : maintien de la pression et appel au dialogue

Ils sont venus de toutes les régions du Royaume. Des milliers de personnes se sont rassemblées en fin de matinée pour participer au sit-in n…
HCP

Tarification du carbone : clé de voûte de la lutte contre le changement climatique

Dans le contexte actuel de l'économie mondiale, la corrélation entre les activités économiques et les émissions de gaz à effet de serre (GES…
HCP

L’entrepreneuriat vu par l’Observatoire marocain des très petites, petites et moyennes entreprises (OMTPME)

L’emploi des jeunes reste un défi majeur en Afrique et le Maroc ne fait pas exception à la règle. Face à la capacité limitée du marché de tr…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire