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Tempo - Les chroniques Sport de LeBrief
Hajar Toufik Publié le 15/04/25 à 10:57
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Contre-attaque

La fête attendue a viré au fiasco. Ce derby Raja-Wydad, d’ordinaire un choc électrisant, s’est, cette fois-ci, joué dans un stade qui a sonné cruellement creux. Censé marquer la réouverture du Complexe Mohammed V, l’événement n’a laissé qu’un goût amer. Aucun chant, aucun tifo, aucune ferveur. Les tribunes de Donor sont restées muettes. Les ultras du Raja comme du Wydad ont boycotté la rencontre, transformant ce qui fut l’un des derbys les plus spectaculaires au monde en un match anonyme, sans âme.

Ce n’est pas qu’un simple boycott. C’est le fruit d’une rupture profonde entre supporters et dirigeants. Une fracture née d’un sentiment de mépris et d’injustice. Les fans se sentent mis à l’écart. Dans un communiqué commun, les groupes ultras ont clarifié leur position : une réouverture tardive du complexe soit après la fin de toute course au titre, des interdictions de déplacement injustifiées, des huis clos à répétition, un traitement jugé indigne… Trop, c’est trop.

Et la grogne ne s’arrête pas là. Les supporters dénoncent aussi la marginalisation de Casablanca dans la carte du football national. Exclue de la Coupe du monde 2030, privée de matchs phares lors de la CAN 2025, et ignorée dans la programmation des matchs de l’équipe nationale. Une ville qui a tant donné au football marocain se retrouve reléguée au second plan.

Aujourd’hui, les ultras rendent la monnaie à leur manière. Dans un moment où le pays a besoin d’unité pour réussir ses grandes échéances sportives, leur silence volontaire dans les tribunes résonne comme un coup de tonnerre. Cette contre-attaque est une alerte que les dirigeants ne peuvent plus se permettre d’ignorer. À bon entendeur !