Temps de lecture : 5 minutes

Accueil / Économie / Comptes nationaux : la croissance s’effondre au 4e trimestre 2022

Comptes nationaux : la croissance s’effondre au 4e trimestre 2022

Temps de lecture : 5 minutes

Gros plan

Temps de lecture : 5 minutes

Le Maroc a vu sa croissance s’effondrer au 4ᵉ trimestre de 2022, à 0,5% seulement. En cause, un début de campagne agricole difficile en raison du retard des pluies, mais pas que. Détails du contenu de la note d’information sur la situation économique nationale au 4ᵉ trimestre 2022, publiée ce vendredi par le Haut-Commissariat au plan (HCP).

Temps de lecture : 5 minutes

Selon le Haut-Commissariat au plan (HCP), l’économie nationale a connu un ralentissement important au 4ᵉ trimestre 2022, avec une croissance de seulement 0,5% par rapport à 7,6% au même trimestre de l’année précédente. Cette baisse est due à une augmentation de 2,3% pour les activités non agricoles et une baisse de 15,1% pour celles du secteur agricole. Bien que la croissance ait été tirée par la demande extérieure, elle a été enregistrée dans un contexte marqué par une forte inflation.

Lire aussi : Inflation : au-delà des chiffres, quel remède ?

Chute du secteur primaire et ralentissement des secteurs secondaire et tertiaire

Dans le détail, durant le dernier trimestre de l’année 2022, la valeur ajoutée du secteur primaire a enregistré une baisse de 15% en volume, corrigée des variations saisonnières, après une augmentation de 19,1% au même trimestre de l’année précédente. Cette baisse est due à une forte baisse des valeurs ajoutées de l’agriculture de 15,1% au lieu d’une hausse de 17,8% et de la pêche de -12,3% au lieu d’une hausse de 53,4% en 2022. Ceci conforte Ahmed Lahlimi dans sa position quand il dit que le problème de l’inflation est lié à un problème d’offre et qu’il ne peut être résolu par la politique monétaire de Bank Al-Maghrib.

La valeur ajoutée du secteur secondaire a également connu une baisse de 2,4%, notamment en raison de la baisse des valeurs ajoutées de l’industrie d’extraction de 16%, du bâtiment et des travaux publics de 4,6% et des services publics d’électricité, gaz, eau, assainissement et déchets de 4,5%. Dans le même temps, la valeur ajoutée des industries manufacturières a augmenté de 0,4% par rapport à 5,1% une année auparavant.

De plus, la valeur ajoutée du secteur tertiaire a ralenti, passant d’une croissance de 6,9% au même trimestre de l’année précédente à 4,9%, avec une baisse de croissance des activités de transport et d’entreposage de 7,1% au lieu de 16,1%, des services financiers et des assurances de 5,5% au lieu de 5,9% et des services d’éducation, de santé et d’action sociale de 3,1% au lieu de 3,5%. Ces baisses ont été compensées par des hausses enregistrées par les services d’hébergement et de restauration qui ont augmenté de 55,4% au lieu de 52,5% et les autres services de 2,4% au lieu de 1,8%. En fin de compte, la valeur ajoutée des activités non agricoles a connu un net ralentissement, passant de 6,6% (2021) à 2,3% au 4ᵉ trimestre 2022.

Lire aussi : CMC : vers une croissance de 5,4% en 2023

Hausse des prix courants et diminution de la demande intérieure

Ainsi, avec une hausse de 2,9% des impôts sur les produits nets des subventions, le produit intérieur brut (PIB) en volume a augmenté de seulement 0,5% au 4ᵉtrimestre 2022, contre 7,6% l’année précédente. Les prix courants ont augmenté de 5,3% au 4ᵉ trimestre 2022, contre 4,9% au même trimestre de l’année précédente. En outre, la demande intérieure a diminué de 1,7% au 4ᵉ trimestre 2022, contribuant négativement à la croissance économique de 1,9 point, contre une contribution positive l’année d’avant. Ce qui est tout à fait normal dans un contexte d’inflation.

En fait, c’est un cercle vicieux. Lorsqu’il y a une augmentation des prix des biens et des services, cela conduit à une dégradation du pouvoir d’achat des ménages. Par conséquent, cela a un effet néfaste sur leur capacité à consommer et à investir. Cette diminution de la demande affecte alors les entreprises qui, dans un deuxième temps, vont réduire leurs investissements, aggravant ainsi la situation en réduisant à nouveau la demande intérieure. Cela peut également entraîner une réduction des emplois, ce qui aura un impact négatif sur les revenus des ménages, réduisant ainsi leur capacité à consommer et à investir. Ce cercle vicieux peut ainsi se perpétuer. Parallèlement, la réduction de la demande intérieure se traduit par une diminution des importations, ce qui permet de limiter l’impact négatif sur le PIB.

Autre effet observé par les statisticiens du HCP, la croissance des dépenses de consommation finale des ménages a été ralentie, passant de 7,9% au 4ᵉ trimestre 2021 à seulement 0,8%, contribuant à hauteur de 0,5 point à la croissance plutôt que 4,7 points auparavant. De même, la croissance de la consommation finale des administrations publiques a été ralentie, passant de 6,1% à 4,4% avec une contribution à la croissance de 0,8 point au lieu de 1,2 point. Les échanges extérieurs de biens et services ont connu une forte croissance au 4ᵉ trimestre 2022, les exportations augmentant de 19,7% et les importations de 9,1%. Cette croissance a contribué positivement à la croissance économique à hauteur de 2,4 points.

Lire aussi : Hausse du taux directeur : quel impact sur les taux de crédit ?

Enfin, le revenu national brut disponible a connu un ralentissement, passant d’une croissance de 13% au 4ᵉ trimestre de l’année précédente à 7,6% au 4ᵉ trimestre 2022. L’épargne nationale s’est élevée à 28,5% du PIB, tandis que l’investissement brut a représenté 30,5% du PIB. Le besoin de financement de l’économie nationale a été réduit, passant de 3,9% du PIB à 2,1% par rapport au 4ᵉ trimestre 2021. C’est peut-être le point positif à retenir de cet arrêté des comptes nationaux au 4ᵉ trimestre 2022.

Lire aussi : BAM : quelles projections macroéconomiques pour les mois à venir ?

Laissez-nous vos commentaires

Temps de lecture : 5 minutes

La newsletter qui vous briefe en 5 min

Chaque jour, recevez l’essentiel de l’information pour ne rien rater de l’actualité


Et sur nos réseaux sociaux :

inflation croissance HCP

Pêche et aquaculture en UE : le Maroc sur le podium des fournisseurs

Les exportations marocaines de produits de la pêche et de l'aquaculture vers l'Union européenne (UE) occupent une place de premier plan. Et …
inflation croissance HCP

Industries : une de perdue, dix de retrouvées

La cessation de la production de marques emblématiques telles que Knorr, Omo, Omo Matic, Surf et Zed au Maroc a suscité des réactions à trav…
inflation croissance HCP

Bananes, fraises, prunes… Quels fruits importe le Maroc ?

Aujourd’hui nous nous attarderons sur les bananes, mangues ou poires qui ont orné nos tables lors de l’année 2023. Le dernier rapport du sit…
inflation croissance HCP

SogéCapital Bourse : le Maroc et sa stratégie gagnante contre l’inflation

Le rapport de SogéCapital Bourse met en avant la capacité exceptionnelle du Maroc à naviguer à travers les turbulences inflationnistes qui o…
inflation croissance HCP

Intelaka : « Dans les régions éloignées, les dossiers sont davantage rejetés », Youssef Ennaciri

Sur le papier, c’est du rêve ! Une chance pour les petites entreprises, un nouveau souffle. Cependant, dans la réalité, lors du lancement, l…
inflation croissance HCP

PwC Global CEO Survey : aperçu de la seconde édition marocaine

Face à une époque de turbulences économiques, géopolitiques et sociétales, les dirigeants maintiennent une confiance mesurée dans l'avenir d…
inflation croissance HCP

Bank Al-Maghrib: taux directeur à 3% pour une croissance maîtrisée

Les projections du Conseil indiquent que la croissance économique, ayant frôlé les 3% en 2023, devrait marquer un pas à 2,1% en 2024. Celle-…
inflation croissance HCP

Emploi : le HCP dresse l’état de la population active en 2023

La population en âge de travailler a franchi le seuil des 27,88 millions. Un peu plus de 12 millions d'actifs sont sur le marché du travail.…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire