Aéroports 2030 : bien plus qu’une stratégie de moderinisation

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Aéroport 2030 : bien plus qu'une stratégie de modérinisationIllustration ONDA © DR

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Dans une démarche stratégique inédite, le gouvernement marocain et l’Office national des aéroports (ONDA) ont signé un protocole d’accord ambitieux d’un montant de 38 MM de DH, couvrant la période 2025-2030. Cet engagement, salué comme un tournant majeur dans le secteur du transport aérien, vise à moderniser et à étendre les infrastructures aéroportuaires du Royaume, tout en le positionnant comme un hub aérien régional et continental.

Une vision portée par la stratégie « Aéroport 2030 »

Présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, la cérémonie de signature a réuni plusieurs membres du gouvernement, ainsi que les principaux responsables de l’ONDA et de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État (ANGSPE). Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la vision royale « Aéroport 2030 », pensée pour anticiper la forte croissance du trafic aérien et répondre aux exigences d’un Maroc résolument tourné vers l’avenir.

Selon le ministre du Transport et de la Logistique, Abdessamad Kayouh, l’objectif est de faire passer la capacité d’accueil des aéroports marocains de 34 millions de passagers aujourd’hui à 80 millions d’ici à 2030. Pour ce faire, le pays entend construire un nouvel aéroport international à Casablanca répondant aux normes internationales, ainsi qu’étendre sept autres aéroports dans les villes sélectionnées pour accueillir des matchs de la Coupe du Monde.

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Le cœur de ce plan d’investissement, soit 25 MM de DH, sera consacré au développement de la capacité d’accueil des aéroports de Marrakech, Agadir, Tanger et Fès, et à la construction d’un nouveau terminal HUB et d’une nouvelle piste à l’aéroport Mohammed V de Casablanca. Le reste, soit 13 MM de DH, servira à la maintenance, à la modernisation des installations et à l’acquisition foncière.

L’un des aspects les plus remarquables de ce protocole réside dans son montage financier. Comme l’a expliqué Abdellatif Zaghnoun, directeur général de l’ANGSPE, l’accord prévoit un mécanisme de financement novateur basé sur la titrisation des redevances aéroportuaires. Ce dispositif, qui n’implique pas la garantie de l’État, permettra de générer 5 MM de DH injectés directement dans les fonds propres de l’ONDA, renforçant ainsi sa capacité à mobiliser des financements externes.

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Une ambition continentale et une ouverture sur le monde

Pour Adel El Fakir, directeur général de l’ONDA, cet accord ouvre la voie à une véritable transformation structurelle du réseau aéroportuaire marocain. Il s’agit, selon lui, de bâtir des infrastructures « ultramodernes » pour accompagner l’essor économique du pays et asseoir la position du Maroc comme leader en Afrique dans le domaine du transport aérien.

« Le Maroc vit aujourd’hui au rythme d’une transformation en profondeur de son secteur aérien. Ce protocole d’accord fixe le cap pour les cinq prochaines années et ancre notre stratégie dans une dynamique d’innovation, de durabilité et de performance », a-t-il déclaré.

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La ministre du Tourisme, Fatim-Zahra Ammor, a rappelé que 70% des visiteurs accèdent au Maroc par voie aérienne. Ce protocole contribuera donc à améliorer considérablement l’expérience des touristes dès leur arrivée, dans un contexte où le Royaume prévoit d’accueillir 26 millions de touristes à l’horizon 2030. Elle a également souligné l’importance de ces infrastructures dans la perspective de l’organisation de la Coupe du Monde 2030, événement d’envergure pour lequel le Maroc souhaite offrir les meilleures conditions d’accueil.

Lire aussi: L’ONDA annonce un appel d’offre pour sa démarche « Aéroports 2030 »

Au-delà de son impact sur la connectivité, cet investissement massif vise à soutenir des secteurs clés comme le tourisme, à l’aube de la coupe du monde 2030 que coorganisera le Royaume. Il s’agit également de renforcer l’intégration territoriale et de promouvoir une croissance économique inclusive.

Comme l’a souligné le chef du gouvernement, ce partenariat incarne la volonté du Maroc de « se doter d’infrastructures modernes et performantes, au service de la croissance économique, de l’inclusion sociale et du rayonnement international du pays ».

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