Concours des avocats : la grève de la faim ouvre la voie au dialogue
Des recalés au concours d'aptitude à la profession d'avocat manifestent en réaction aux propos du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, devant le siège du Parlement à Rabat, le 3 janvier 2023 © DR
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Le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, était à deux doigts de son objectif de 2.000 postes. Les résultats ont été publiés et le constat est sans appel. Sur les 2.081 candidats conviés à passer les épreuves orales du concours d’accès à la profession d’avocat, 1.999 ont été retenus alors que 82 ont été recalés.
La liste finale a été publiée dimanche, soit au lendemain de la fin de l’examen oral, qui s’est déroulé entre le 1er et le 4 mars au siège de l’Institut supérieur de la magistrature à Rabat. Sans surprise, on y retrouve des noms de personnalités connues dans les rangs des politiques et des avocats, dont le fils du ministre.
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Grève de la faim suspendue
Contrairement aux années précédentes, le concours des avocats a été très suivi et Abdellatif Ouahbi se retrouve depuis quelques mois au cœur d’une polémique qui ne cesse de prendre de l’ampleur, dans la rue et sur les réseaux sociaux.
Un petit rappel s’impose. L’affaire a éclaté après la publication de la liste des candidats admis à passer l’examen oral. Une liste qui a soulevé une vague d’accusations de favoritisme et de clientélisme contre le ministre.
Depuis, les recalés ont décidé de ne pas baisser les bras. Déterminés à poursuivre leur combat, ils ont mené plusieurs actions de protestation. La dernière en date, un nouveau sit-in organisé hier, dimanche 5 mars, devant le Parlement.
D’autres candidats malheureux ont, pour leur part, eu recours à une forme de protestation plus grave. N’ayant pas froid aux yeux, ils avaient entamé une grève de la faim, réclamant réparation de préjudice et annulation des résultats estimés «douteux» et «falsifiés». Au nombre de 15, ces grévistes ont vu leur état meurtri. Certains parmi eux ont même été évacués vers des hôpitaux pour des baisses de tension.
Cette situation a fait réagir de nombreux activistes. À leur tête, des juristes, des politiciens et des militants des droits de l’Homme. Une pétition a été d’ailleurs lancée, les appelant à suspendre leur grève de la faim pour protéger leur vie
Après plus d’une semaine, les grévistes de la faim, qui occupaient les locaux d’une association des droits humains à Temara, ont mis un terme à leur action. La bonne nouvelle a été annoncée vendredi, via un communiqué, par la délégation interministérielle aux droits de l’Homme (DIDH).
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Place au dialogue
C’est un rôle de médiateur qu’a joué la DIDH, qui a garanti l’ouverture d’un dialogue entre les représentants des candidats évincés et le ministère de tutelle.
Il fallait donc une grève de la faim pour que le département d’Abdellatif Ouahbi cède à la requête des candidats évincés et accepte finalement de les recevoir. Toutefois, aucune date fixe n’a été avancée, mais selon la DIDH, la première réunion devrait avoir lieu dans les deux semaines à venir.
Dans son communiqué, la DIDH s’est dite «satisfaite des efforts déployés par les représentants du ministère de la Justice pour mettre fin à la grève de la faim dans le respect et la préservation du droit à la vie». Elle souligne surtout la volonté du ministère de la Justice de recevoir une délégation des candidats grévistes pour communiquer avec eux dans les prochains jours.
Ce nouveau rebondissement est salué par les étudiants regroupés au sein d’une « coordination des candidats recalés », mais il n’est pas considéré comme un objectif en soi. Pour eux, il s’agit simplement d’un moyen pour pouvoir exposer les différentes revendications. À suivre !
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