Dar Bouazza : l’avenir incertain des écoles de surf

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Le 17 mars dernier a été qualifié de mercredi noir par les propriétaires des 17 écoles de surf, kiosques etcafés de la plage de Dar Bouazza. Ce jour-là, à 5h du matin, des bulldozers dépêchés par les autorités locales ont rasé ces sites augranddésarroiet détresse de leurs gérants. Cette démarche, qui a pris de courtles résidents de cette commune, a été expliquée par l’absence d’autorisations nécessaires pour l’exploitation du domaine public. Selon plusieurs sources médiatiques, dont H24Info, les propriétaires de ces établissements ne disposaient que «d’autorisation temporaire accordée verbalement par les responsables de Dar Bouazza», qui ne sont pas habilités à octroyer des autorisations d’occupation du domaine public maritime. En effet, cette responsabilité incombe uniquement au ministère de l’Équipement. Ainsi d’un point de vue juridique, l’exploitation de la plage de « Darb »par lesdites écoles de surf, kiosques etcafés, bien qu’elle ait été toléréepar la commune, était parfaitement illégale. Pire encore, certains de ces propriétaires avaient même «pris leurs aises» et s’étaient «progressivement étalés sur un espace public protégé».
En outre, nos confrères soulignent que «la multiplication d’actes licencieux qui se passaient dès que la nuit tombait sur cette zone côtière» a également motivé cette décision drastique. Ils avancent que la plage de Dar Bouazza, bien que calme et sécurisée en journée, devenait à la tombée de la nuit «un véritable coupe-gorge avec de la prostitution et des fêtes alcoolisées», à l’origine de plusieurs troubles et de préoccupations croissantesdes habitants de cette commune.
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La réaction des propriétaires des écoles de surfs
Dans une interview accordée à Maroc Hebdo, Adil El Harrif, le premier à avoir installé en 2007 son école de surf à Dar Bouazza et plusieurs fois champion du Maroc de surf, a reconnu que la situation au niveau de la plage de cette commune devenait incontrôlable. «Plusieurs cafés et installations non autorisés ont envahi la plage ces dernières années, créant une véritable anarchie. Les autorités ont laissé faire», a-t-il déploré. Cependant, il estime que bien que certains exerçaient dans l’illégalité, la plupart des gérants de ces écoles disposent de toutes les autorisations nécessaires. Et de préciser : «Je suis affilié, comme plusieurs de ces écoles, à la Fédération royale marocaine de surf & bodyboard. Nous formons des jeunes et nous transmettons notre savoir-faire et passion pour ce sport. De plus, chaque école fait travailler au moins quatre ou cinq moniteurs issus de la région». El Harrif soutient aussi que lui, comme ses confrères, a beaucoup investi dans ces écoles, tout en offrant des opportunités de travail à plusieurs jeunes de la région. Pour lui, la solution radicale des autorités locales, bien que nécessaires pour l’essor et la sécurité de cette commune, ne devrait pas inclure les écoles de surfs. «Ils auraient pu nettoyer la plage et effectuer des contrôles réguliers», a-t-il suggéré.
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Le réaménagement de la corniche de Dar Bouazza
Intervenant quelques jours avant l’adoption par le Conseil de gouvernement de la nouvelle version du projet de loi n°03.19 relatif aux occupations temporaires du domaine public, la démolition des écoles de surf, kiosques etcafés de la plage de Dar Bouazza serait inscrite dans un chantier plus global visant à réaménager les corniches de Dar Bouazza, Aïn Diab, Aïn Sebaâ et de Mohammedia. Ce projet d’envergure, dont la convention avait été signée le 26 septembre 2014, a déjà été finalisé dans certaines communes, mais est toujours en cours au niveau de plusieurs autres régions. Le chantier en question prévoit la réalisation d’espacesludiques et de loisirs, notamment des écoles de surf. Reconnue comme étant un spot international de surf, la plage de Dar Bouazza pourrait ainsi retrouver très prochainement ses écoles de surfs, mais ces dernières seront dirigées par de vrais professionnelset des exploitants sérieux.
Enfin, tout en soulignant que «plusieurs champions de niveau national et international ont surfé leur première vague à Dar Bouazza», Adil El Harrif a expliqué que lui, comme plusieurs autres propriétaires de ces centres d’apprentissage, sont en négociations avec le Caïd et les autorités locales pour trouver des solutions et des alternatives. Et de conclure : «Nous avons, au fil des années, bâti une véritable communauté de passionnés de ce sport. Nous sommes devenus un lieu incontournable pour nombre de jeunes et de familles de toutes les classes sociales… Au lieu de détruire et démolir, il fallait nous renforcer et soutenir nos établissements, qui sont des pépinières de futurs champions».
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