Il a suffi de quelques secondes et plusieurs coups de feu pour faire voler en éclats une visite diplomatique à Jénine. Mercredi 21 mai 2025, des soldats israéliens ont ouvert le feu sur un convoi de diplomates — arabes, européens, onusiens — en pleine mission d’observation sur les ravages de l’occupation. Parmi eux, l’ambassadeur du Maroc en Palestine. Tous s’en sont sortis indemnes. Politiquement, c’est une autre affaire.
Depuis, les communiqués pleuvent. Chacun y va de sa réprobation : violation des règles diplomatiques, atteinte à la sécurité des représentants étrangers, comportement inacceptable. La France, l’Italie, la Belgique et l’Espagne ont condamné ces tirs israéliens. L’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas, la Roumanie, l’Arabie Saoudite, l’Égypte et la Turquie ont fait de même. Le Portugal, l’Uruguay et le Canada ont convoqué les ambassadeurs d’Israël dans leurs pays respectifs. Le Mexique a demandé des « clarifications » à Israël. Tel-Aviv s’est fendu d’une justification bancale — zone interdite, tirs de sommation, incident regrettable. Et à Rabat ? Silence. Pas un mot…
Ce silence, lourd, intrigue. Il n’est pas celui d’une information en cours de vérification, ni d’un porte-parole momentanément indisponible. Il est organisé. Calculé, peut-être. Mais dans quel but ? Comme si Rabat hésitait à nommer l’évidence. Les faits sont là, filmés et relayés par les médias du monde entier : notre ambassadeur a été pris pour cible dans une opération militaire étrangère. Le représentant du Maroc à Ramallah, en Cisjordanie occupée, n’est pas un citoyen lambda. Il incarne la souveraineté de son pays. Il était en mission sur le terrain avec l’aval de sa hiérarchie de l’avenue Franklin Roosevelt à Rabat. En s’attaquant à lui, c’est au Maroc que l’armée israélienne s’en est prise.
Mis à part le PJD, les autres formations politiques se sont tues. Le parti de la lampe a fermement condamné cette « opération criminelle qui révèle une fois de plus la nature barbare de cet État qui ne respecte ni les lois internationales ni les normes diplomatiques ». Côté société civile, plusieurs ONG se sont indignées face à cette attaque. Le Groupe de travail national pour la Palestine a fustigé « l’attaque contre un convoi diplomatique international, incluant le représentant du Maroc ». Les réseaux sociaux se sont enflammés et les internautes marocains n’ont pas manqué de dénoncer cet acte provacateur, s’interrogeant sur le silence du ministère des Affaires étrangères.
On entend parfois dire, dans les couloirs de la diplomatie marocaine, qu’il faut éviter les postures émotionnelles, garder la tête froide, ne pas alimenter l’escalade. Fort bien. Mais quand la neutralité devient paralysie, alors il ne s’agit plus de diplomatie — mais de renoncement. Il ne s’agit pas ici de brûler des ponts. Mais simplement de dire que toucher à un diplomate, c’est franchir une ligne rouge.
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