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Pluies abondantes : entre bienfaits et dégâts

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Après deux années de sécheresse, le Maroc a été bien arrosé en ce début d’année 2021. De fortes averses orageuses ont été enregistrées dans plusieurs régions du Royaume provoquant ainsi un quasi-blocage du trafic routier. Heureusement, ces précipitations réservent également de bonnes nouvelles. La campagne agricole 2020-2021 qui a démarré mi-octobre dernier est très bien partie, le taux de remplissage des barrages va sans doute également augmenter.

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De la pluie, encore de la pluie, toujours de la pluie. Depuis le week-end dernier, le Maroc connaît de fortes précipitations ininterrompues sur l’ensemble de son territoire. Ces intempéries exceptionnelles devraient se prolonger jusqu’au mardi 12 janvier 2021.

Lire aussi : Fortes chutes de pluie et de neige prévues pour cette fin de semaine

Ciel gris, froid et chutes de neige, cette semaine a également été marquée par des dégâts importants sur les infrastructures routièresau Maroc. Si toutes les grandes villes du Royaume ont connu des désagréments à cause des pluies abondantes, c’est la ville de Casablanca qui a en a le plus souffert. Des tunnels de la métropole ont été submergésd’eau. Le trafic routier ainsi que les lignes du Tramway ont été fortement perturbés.

«En raison du niveau d’eau trop élevé à la station Mekka, les rames ne peuvent circuler entre Lissafa et la station des Nations Unies. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée par ces intempéries et nous vous remercions par avance pour votre compréhension», peut-on lire sur une publication de Casa-Tramway sur Facebook ce vendredi 8 janvier 2021.

Lire aussi : Casablanca : les infrastructures mises à nu par les averses

Saturation du réseau d’assainissement

La saturation du réseau d’assainissement est l’une des raisons de ce blocage. La Lydec explique que «Les débordements constatés sont essentiellement dus à la saturation des réseaux sur des points sensibles ne permettant pas d’absorber des pluies de forte intensité et des zones non encore équipées en réseaux d’assainissement pluvial». L’entreprise délégataire ajoute que les fortes pluies enregistrées les 6 et 7 janvier ont atteint 70 mm en cumul sur certaines zones, ce qui représente une pluie de période de retour de cinquante ans (durée moyenne au cours de laquelle un événement d’une même intensité se produit).

Face à la gravité de la situation, la Lydec a dû renforcer ses équipes sur le terrain. 358 agents comprenant des cadres et des opérateurs d’intervention spécialisés dans l’assainissement ont été déployés pour les différentes interventions.

Par ailleurs, le Conseil de la ville de Casablanca tient ce vendredi une réunion pour vérifier l’apport des mesures préventives mises en place par la Lydec. Par ailleurs, l’évaluation de l’arsenal d’intervention de Lydec sera soumise à des experts indépendants.

Le journal Aujourd’hui le Maroc a lancé un coup de gueule dans son éditorial de ce vendredi 8 janvier contre les élus de la métropole: «Les Casablancais n’acceptent plus que les mêmes explications soient à chaque fois répétées par les élus. Les habitants demandent des solutions. Car les élus servent à cela. Leur rôle est de trouver des solutions au bon moment et surtout faire en sorte que les mêmes problèmes ne se reproduisent plus», souligne Hicham Mouhlal, rédacteur en chef du quotidien. Ce dernier ajoute que le temps est désormais «à l’action et non plus aux communiqués et aux réunions».

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Des bienfaits pourl’agriculture et les barrages

Rachid Benali, vice-président de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (Comader) n’a pas caché sa joie quant à ces premières précipitations qu’a connues le Royaume.

«Cette pluie aura beaucoup d’effets positifs sur l’agriculture notamment les céréales et les légumineuses semées en novembre et décembre dernier», souligne le responsable de la Comader. Contacté par nos soins, ce dernier indique que cette pluie aura des bienfaits sur l’arboriculture, les barrages, les nappes phréatiques et l’élevage, mais que cela doit durer dans le temps, au moins jusqu’au mois d’avril. «C’est bien parti. On espère maintenant que ces pluies se poursuivront durant les prochains mois», dit-il.

Pour rappel, le Maroc sort de deux ans de sécheresse. Le volume des réserves en eau dans les barrages a atteint en 2020 environ 7,5 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage total d’environ 45%. Le pourcentage de remplissage d’eau est en baisse continue depuis plus de 4 ans.

Au vu du début de cette année 2021, tout prête à croire que le pays renouera avec unebonne année agricole, une nouvelle qui ne saurait mieux tomber au vu du contexte actuel.

Ci-dessous, les hauteurs de pluie relevées en millimètres de 6hle jeudi 7 janvier à 6h le vendredi 8 janvier 2021, établies par la Direction générale de la météorologie:

  • Mohammedia : 107 mm ;
  • Casablanca-Anfa : 100 mm ;
  • Rabat-Salé : 68 mm ;
  • Rabat-Ville : 47 mm ;
  • Tit Mellil : 41 mm ;
  • Sidi Slimane : 39 mm ;
  • Tanger et Benslimane : 36 mm ;
  • Tétouan : 34 mm ;
  • El Jadida : 30 mm ;
  • Chefchaouen : 29 mm ;
  • Safi : 27 mm ;
  • Larache : 26 mm ;
  • Kénitra et Nouaceur : 24 mm ;
  • Agadir-Inzegane : 23 mm ;
  • Taroudant : 22 mm ;
  • Ifrane et Essaouira-Aéroport : 16 mm ;
  • Taza : 14 mm ;
  • Sidi Ifni et Ouarzazate : 10 mm ;
  • Nador et Fès : 9 mm ;
  • Al Hoceima : 8 mm ;
  • Essaouira-Port : 7 mm ;
  • Settat : 6 mm ;
  • Meknès : 5 mm ;
  • Khouribga et Agadir-Massira : 4 mm ;
  • Marrakech, Errachidia, Laâyoune et Tiznit : 3 mm ;
  • Béni Mellal, Tan Tan et Taourirt : 2 mm ;
  • Bouarfa et Guelmim : moins d’1 mm.

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