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Politique migratoire : consolidation de la coopération maroco-espagnole

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Le Maroc et l’Espagne affichent, depuis la signature en 1991 du Traité d’Amitié, de bon voisinage et de coopération, un engagement indéfectible pour leur partenariat stratégique, fort et diversifié, dans plusieurs domaines d’intérêt commun.

Le volet politique occupe une importance particulière entre Rabat et Madrid. Les deux pays sont des alliés stratégiques dans une zone et un contexte géopolitique très sensibles, exigeant concertation et dialogue permanent, notamment au sujet de la migration.

Les relations maroco-espagnoles liées à ce sujet sont assez anciennes en raison de l’existence d’une importante communauté d’origine marocaine en Espagne. Le pays ibérique comptait près de 811.530 Marocains, à fin décembre 2020, soit 2% de plus qu’un an auparavant, selon des chiffres du ministère espagnol de l’Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations.

Se situant tous les deux dans l’espace méditerranéen, le Maroc et l’Espagne ont des soucis partagés en termes de gestion de la migration. Les deux pays subissent ainsi des flux migratoires importants, notamment en provenance de l’Afrique subsaharienne, qui provoquent des problèmes sécuritaires liés au contrôle des frontières.

Lire aussi : Espagne : 24 migrants disparus et un mort au large des Canaries

Sur ces cinq dernières années, plus de 350.000 tentatives de migration irrégulières ont été avortées, plus de 1.300 réseaux de trafic démantelés et plus de 90.000 migrants secourus en mer, selon des chiffres officiels.

Au cours de l’année 2021, pas moins de 63.121 tentatives d’immigration irrégulières ont été avortées, 256 réseaux criminels de trafic illicite démantelés et 14.236 migrants secourus en mer. De plus, 3.500 étrangers en situation irrégulière au Maroc ont pu regagner volontairement leurs pays d’origine, le retour de 2.300 parmi eux a été fait en partenariat avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Confiance et responsabilité partagées

Lors de la réunion du Groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol, tenue vendredi à Rabat sous la coprésidence de Khalid Zerouali, wali directeur de la migration et de la surveillance des frontières au ministère de l’Intérieur, et de Jesus Perea Cortijo, secrétaire d’État des migrations, les deux parties se sont félicitées de «la reprise de leurs réunions migratoires qui ont toujours consacré la confiance et la responsabilité partagées», selon un communiqué conjoint.

Face aux défis partagés induits par l’action des réseaux de trafic des migrants et l’environnement régional instable, les deux parties ont décidé de renforcer leurs mécanismes de coordination et d’échange d’informations. Pour ce faire, ils ont convenu de revoir les modalités de travail commun au niveau des Centres de coopération policière, des officiers de liaison et des patrouilles mixtes, selon le communiqué conjoint rendu public à l’occasion de la réunion du groupe migratoire mixte.

Satisfait des résultats tangibles obtenus grâce à la coopération avec le Maroc, le voisin du Nord a toujours salué le rôle central et efficace que joue le Royaume à l’échelle régionale, ainsi que ses efforts coordonnés et soutenus. Ces efforts qui font du Maroc un acteur majeur et incontournable dans la lutte contre les réseaux s’activant dans l’immigration clandestine et le trafic d’êtres humains.

Pour rappel, cette réunion intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route élaborée lors de la visite au Royaume, en avril 2022, du président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez.

Lire aussi : Groupe migratoire mixte permanent maroco-espagnol : ce qu’il faut retenir de la 20e réunion

L’opération de transit « Marhaba » est de retour

Le Maroc et l’Espagne gèrent d’une manière efficace, l’opération de transit « Marhaba » à travers le détroit de Gibraltar. Cette opération permet à un flux de plus de cinq millions de Marocains résidant à l’étranger de transiter dans les deux sens et dans les meilleures conditions. Cette opération, devenue un modèle au niveau mondial, symbolise le niveau de coopération et de partenariat développé entre les deux pays et la parfaite coordination entre tous les intervenants.

Pour rappel, l’opération « Marhaba » est prévue cet été après deux ans d’interruption en raison de la crise sanitaire induite par la propagation de la Covid-19.

Dans un communiqué, la sous-secrétaire d’État espagnole à l’Intérieur, Isabel Goicochea, a qualifié d’«excellent exemple international de bonne coordination entre pays voisins» la réactivation de cette opération de transit.

En prévision du lancement de l’opération Marhaba 2022, un total de 32 navires a été mobilisé sur l’ensemble des lignes maritimes reliant les ports marocains aux ports espagnols, français et italiens, a indiqué samedi le ministère du Transport et de la Logistique. Ces navires permettent d’assurer 47 voyages quotidiens, avec une capacité d’environ 40.000 passagers et 11.000 voitures, soit une augmentation de 4% par rapport à 2019.

La reprise de la coopération bilatérale s’inscrit dans le cadre de la relance des relations entre Rabat et Madrid suspendues depuis le printemps 2021. Début avril, les deux capitales ont scellé leur réconciliation après que Madrid s’est aligné sur la position de Rabat sur la question du Sahara.

Lire aussi : Marhaba 2022, « un exemple de la bonne coordination » entre le Maroc et l’Espagne

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