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Stress hydrique : une légère amélioration, mais encore du retard à rattraper

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Lors de son passage au forum de la MAP mercredi, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a fait le point sur un bon nombre de sujets : stress hydrique, volume de pluviométrie et dessalement de l’eau. Les détails.

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Tenu sous le thème »Stress hydrique : les mesures prises et les perspectives d’avenir », le forum de la MAP a invité, mercredi 15 février, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Barak, qui, lors de sa présentation, a mis l’accent sur les moyens qui doivent être mis en œuvre afin de combler les besoins des Marocains en eau potable et booster le secteur agricole.

Lire aussi : Stress hydrique : le CNDH livre ses recommandations 

Les précipitations ont augmenté de près de 96%

C’est un secret de polichinelle : le Maroc connaît un sévère stress hydrique. Toutefois, les précipitations enregistrées dernièrement et celles annoncées pour les prochains jours ravivent l’espoir d’augmenter les retenus des barrages et ouvrent des perspectives pour la saison agricole.

Selon Nizar Baraka, le volume de pluviométrie s’est amélioré de 95,6% entre le 1?? septembre 2022 et le 13 février 2023, en comparaison avec la même période de l’année précédente, avec une moyenne nationale de 75,9 mm au lieu de 38,8 mm.

Durant la même période, les ressources hydriques se chiffrent à 2,15 milliards m3, soit une hausse de 192% par rapport aux retenues des barrages, alors que la superficie couverte par la neige a atteint, quant à elle, 5.720 km² contre 4.480 km², soit une hausse de 30%.

Cette amélioration s’est ainsi répercutée sur les retenues des barrages avec 5,14 milliards m3. Et malgré la forte sécheresse ayant marqué ladite période, le taux de remplissage a atteint 31,8% contre 33,4% (du 1?? septembre 2021 au 13 février 2022).

Lire aussi : Stress hydrique : les avantages et les inconvénients de la vague de froid

150 MMDH alloués au programme national 2020-2027

Le budget dédié au programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020-2027 est passé de 115 milliards DH (MMDH) à 150 MMDH après sa révision, comme l’avait d’ailleurs annoncé le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors de son grand oral sur la problématique de l’eau.

Une augmentation expliquée par les vagues successives de sécheresse durant la dernière décennie, ce qui a démontré la fragilité du système d’approvisionnement en eau en ces périodes de longue sécheresse. L’enveloppe dudit programme permettra en effet de lancer de nouvelles stations, notamment à Guelmim, Essaouira, Nador, Casablanca, Tiznit et Erfoud.

Des modifications ont été d’ailleurs apportées et ils concernent l’inclusion de deux grands barrages à Bouregreg et Tensift, l’inclusion de cinq barrages moyens à Benslimane, Tata, Tiznit, El Haouz et Taroudant, tout en fixant 200 projets supplémentaires qui seront étudiés et programmés durant la période 2025-2027.

Où en sont les principaux barrages ?

À ce jour, le taux de remplissage des barrages se situe à 31,9%, soit près du même niveau enregistré il y a un an (33,3%). Et si les dernières pluies ont alimenté les barrages dont les retenues se sont relativement renforcées, cela reste très faible. Le retard accumulé par le passé et l’impact du déficit des pluies est encore loin d’être rattrapé.

D’ailleurs, les barrages ne seront pas pleins, notamment les grands. On cite en exemple Al Massira, deuxième plus grand barrage du Royaume (2,657 milliards de mètres cubes) et qui alimente en eau potable Marrakech ainsi que la partie sud de Casablanca et qui irrigue aussi les zones agricoles des Doukkala. Lourdement grevé par la faible pluviométrie, il est considéré toujours à sec, enregistrant un taux de remplissage, à aujourd’hui, de 5% contre 6,7 il y a un an.

Quant au barrage de Bin El Ouidane, le troisième barrage du pays (1,2 milliard de mètres cubes de capacité), son taux de remplissage s’élève à 12%, ce jeudi 16 février, alors qu’il affichait 14,3% il y a un an.

Les niveaux des réservoirs d’eau ont également diminué dans le barrage Idriss 1er, près de Fès (26% contre 44,8%). Toutefois, on note une légère amélioration du plus grand barrage du pays, Al Wahda (58,3% contre 57%).

Lire aussi : Stress hydrique : le Maroc toujours assoiffé

Le dessalement de l’eau, une solution efficace

Pour Nizar Baraka, les faibles précipitations combinées à des ressources hydriques limitées ont rendu indispensable le recours au dessalement de l’eau de mer, pour répondre aux besoins en eau des régions côtières et leur permettre de développer leur agriculture.

La politique menée par son département permettra en effet de disposer de 1,3 milliard de mètres cubes d’eau potable à l’horizon 2030, ce qui permettra de garantir une autosuffisance en eau potable des zones côtières, dont l’approvisionnement dépend jusqu’ici des zones montagneuses.

Mieux encore, l’adoption de cette technique sera réorientée du littoral vers les villes de l’intérieur qui connaissent de faibles ressources hydriques en eau potable. Ce sera le cas notamment pour la station de dessalement de Safi, réalisée en partenariat avec le Groupe OCP, qui alimentera la ville de Marrakech en eau potable.

Par ailleurs, le ministre de l’Équipement et de l’eau s’est attardé sur la question de la préservation des ressources hydriques. L’usage irrationnel des ressources en eau représente clairement une grave menace, d’autant plus que le niveau des barrages et des nappes phréatiques inquiètent toujours. Sur ce point, Nizar Baraka déplore un manque de moyens, humains et financiers.

Enfin, Nizar Baraka a évoqué la problématique des cultures consommatrices d’eau, précisant qu’une commission conjointe a été créée et qui comprend, en plus de son département, les ministères de l’Agriculture et de l’Intérieur. La mission qui lui a été confiée consiste à revoir la stratégie Génération Green pour qu’elle prenne en considération le potentiel hydrique de chacune des régions marocaines.

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