Accueil / Société

Santé : retour sur la grève des médecins internes et résidents

Temps de lecture

La Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) a annoncé une grève de 48 heures à partir de ce jeudi 7 novembre. Ces derniers dénoncent l’inertie des ministères de la Santé et de l’Enseignement supérieur face à leurs revendications «légitimes». Détails.

La Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) monte au créneau. Ils ont décidé de déclencher une grève les 7 et 8 novembre. Ces derniers dénoncent le silence persistant du ministère de l’Enseignement supérieur, malgré des démarches répétées depuis février 2024. Ce manque de réponse alimente la frustration des professionnels de santé qui, après plusieurs mois de tentatives de dialogue, se voient contraints de multiplier les grèves pour défendre leurs droits.

Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Ali Farsi, coordinateur général de la CNIR, a exprimé l’indignation des médecins internes face à l’absence de réaction du ministère. Bien que des discussions aient été amorcées avec le ministère de la Santé, les courriers envoyés à celui de l’Enseignement supérieur sont restés sans réponse, renforçant le sentiment de délaissement. Cette «inertie est perçue comme un signe de mépris», selon la CNIR, qui affirme qu’une partie de leurs demandes, telles que leur implication dans les réformes législatives et l’amélioration de leurs conditions de travail, est légitime.

Lire aussi : Santé : les professionnels en grève les 7 et 8 novembre

Pour la CNIR, le ministère de l’Enseignement supérieur est particulièrement ciblé en raison de son rôle crucial dans la gestion du troisième cycle des études médicales. Les médecins internes et résidents réclament une réforme pour améliorer la formation et la rémunération des résidents non contractuels. Actuellement, ces derniers perçoivent des salaires bien en deçà de la rémunération des autres professionnels de santé, et leur participation aux textes d’application de la loi 08.22 sur les groupements sanitaires territoriaux reste ignorée.

La CNIR exige une revalorisation de leur rémunération

En effet, la CNIR a fait de la rémunération des médecins, une de ses principales revendications. Un médecin interne en fin de formation perçoit environ 3.500 dirhams par mois, soit une rémunération inférieure à celle du salaire minimum, et bien en dessous des standards du secteur. Pour les résidents non contractuels, la situation est la même, avec des rémunérations qui ne dépassent pas les 3.500 dirhams par mois, soit l’équivalent de 5 dirhams de l’heure, alors qu’ils assurent un service clé dans les urgences et les hôpitaux.

De plus, ils peuvent enchaîner des gardes de 56 heures consécutives sans aucune indemnité. Pendant ce temps, leurs collègues résidents reçoivent 200 DH par période de garde. Alors que ces médecins sont souvent en première ligne dans les services d’urgence. Ils estiment que leurs efforts et leur sacrifice ne sont pas correctement valorisés. C’est pourquoi la CNIR demande que les résidents non contractuels soient rémunérés à hauteur de 12.000 dirhams, ce qui alignerait leur situation avec celle de leurs collègues contractuels. Elle plaide également pour une augmentation des indemnités des médecins internes à 10.000 dirhams.

Lire aussiDroit de grève: les discussions prévues début de la semaine prochaine

La CNIR plaide également pour une réforme en profondeur du système de formation des médecins. Selon elle, le stage pratique et l’évaluation académique des étudiants en médecine doivent être renforcés. La commission appelle à la mise en place d’un cahier des charges pédagogique unifié pour les formations de médecine, pharmacie et médecine dentaire, afin de garantir une formation plus cohérente et de meilleure qualité.

Par ailleurs, la CNIR réclame la réduction de la durée du service obligatoire dans les hôpitaux universitaires de huit à deux ans. Ils jugent cette période trop longue et contraignante, d’autant que les conditions de travail dans ces établissements sont particulièrement difficiles.

Les médecins s’opposent également au transfert automatique des résidents contractuels vers les groupements sanitaires territoriaux, arguant que cela pourrait entraîner une dégradation de leurs conditions de travail, en l’absence de réelles garanties sur leurs droits et rémunérations.

Les revendications de la CNIR s’articulent autour de la nécessité de reconnaître le rôle fondamental des internes et résidents dans le système de santé, tout en améliorant leurs conditions de travail, leur rémunération et la qualité de leur formation. La CNIR appelle les autorités à prendre des mesures concrètes et urgentes pour garantir un avenir plus équitable et plus digne pour ces professionnels de santé .

Dernier articles
Les articles les plus lu

Le Maroc vote pour le moratoire sur la peine de mort

Société - Le Maroc s’apprête à voter en faveur du moratoire sur la peine de mort, une résolution portée à l’Assemblée générale des Nations Unies.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Colmar: vibrant hommage aux Goumiers marocains qui se sont sacrifiés pour la liberté de la France

Société - Un vibrant hommage a été rendu aux Goumiers marocains lors d’une cérémonie tenue à Fréland, près de Colmar, pour commémorer le 80e anniversaire de la libération de cette commune de l’occupation nazie.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

Vannerie marocaine : tradition, innovation et succès international

Société - La vannerie marocaine, fruit d’un savoir-faire transmis de génération en génération, connaît aujourd’hui un essor sans précédent.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Inwi lance sa grande opération nationale de don de sang

Société - L’opérateur téléphonique Inwi a annoncé le lancement de son opération de don de sang à l’échelle nationale.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

En janvier, le prix de certains paquets de cigarettes augmentera de 1 à 2 DH

Société - Certains paquets de cigarettes verront leur prix augmenter de 1 à 2 dirhams à partir du 1er janvier 2025.

Mbaye Gueye - 9 décembre 2024

RAM : de Casablanca à Toronto en vol direct

Société - La RAM a lancé, dimanche, un nouveau vol direct reliant Casablanca à Toronto, consolidant ainsi son réseau aérien vers le continent américain.

Ilyasse Rhamir - 9 décembre 2024

Lutte contre la cyberviolence : le Maroc en première ligne

Société - La cyberviolence, dissimulée et dévastatrice, est devenue un enjeu majeur pour les autorités marocaines.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024

Urgence écologique : sauvetage de la forêt de Bouskoura

Société - L’ANEF a lancé un programme d’urgence pour 2025-2026 visant à préserver la forêt urbaine de Bouskoura, un espace vital pour la métropole de Casablanca.

Ilyasse Rhamir - 6 décembre 2024
Voir plus

Notes de route du Sahara

Société - Très impressionnante, l'histoire de sa vie fait d'elle un personnage romanesque. A son premier voyage dans le Sahara, Isabelle Eberhardt, reporter, voyageuse et aventurière, tombe amoureuse de cette terre et de ses gens.

Rédaction LeBrief - 4 avril 2024

L’INDH : 18 ans après, quel bilan ?

Société - Lancé en 2005 par le roi Mohammed VI, l’Initiative nationale pour le développement humain souffle aujourd’hui ses 18 bougies.

Hajar Toufik - 18 mai 2023

Le racisme expliqué à ma fille

Société - Un enfant est curieux. Il pose beaucoup de questions et il attend des réponses précises et convaincantes. C’est en m’accompagnant à une manifestation contre un projet de loi sur l’immigration que ma fille m’a interrogé sur le racisme.

Rédaction LeBrief - 22 mars 2024

Nouvelles du Maroc

Société - À l'extrême ouest du Maghreb, tête de pont vers les Amériques, point de passage vers l'Europe par le détroit de Gibraltar, le Maroc est un carrefour d'influences unique au monde où se mélangent modernité et traditions.

Rédaction LeBrief - 1 avril 2024

Baignade : entre amusement et drames

Société - Cet été est marqué par une forte chaleur dans toutes les régions du Maroc. Les plages deviennent le seul refuge des Marocains et des touristes pour se rafraîchir. Cependant, les activités aquatiques peuvent des fois se transformer en drame.

Khadija Shaqi - 16 août 2022

Confidences à Allah

Société - Confidences à Allah est un monologue fiévreux, enragé et plein d’humour d’une jeune fille du Maghreb qui tente d’échapper à l’enfermement.

Rédaction LeBrief - 29 mars 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire