La Commission nationale des médecins internes et résidents (CNIR) monte au créneau. Ils ont décidé de déclencher une grève les 7 et 8 novembre. Ces derniers dénoncent le silence persistant du ministère de l’Enseignement supérieur, malgré des démarches répétées depuis février 2024. Ce manque de réponse alimente la frustration des professionnels de santé qui, après plusieurs mois de tentatives de dialogue, se voient contraints de multiplier les grèves pour défendre leurs droits.
Lors d’une conférence de presse tenue à Rabat, Ali Farsi, coordinateur général de la CNIR, a exprimé l’indignation des médecins internes face à l’absence de réaction du ministère. Bien que des discussions aient été amorcées avec le ministère de la Santé, les courriers envoyés à celui de l’Enseignement supérieur sont restés sans réponse, renforçant le sentiment de délaissement. Cette «inertie est perçue comme un signe de mépris», selon la CNIR, qui affirme qu’une partie de leurs demandes, telles que leur implication dans les réformes législatives et l’amélioration de leurs conditions de travail, est légitime.
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Pour la CNIR, le ministère de l’Enseignement supérieur est particulièrement ciblé en raison de son rôle crucial dans la gestion du troisième cycle des études médicales. Les médecins internes et résidents réclament une réforme pour améliorer la formation et la rémunération des résidents non contractuels. Actuellement, ces derniers perçoivent des salaires bien en deçà de la rémunération des autres professionnels de santé, et leur participation aux textes d’application de la loi 08.22 sur les groupements sanitaires territoriaux reste ignorée.
La CNIR exige une revalorisation de leur rémunération
En effet, la CNIR a fait de la rémunération des médecins, une de ses principales revendications. Un médecin interne en fin de formation perçoit environ 3.500 dirhams par mois, soit une rémunération inférieure à celle du salaire minimum, et bien en dessous des standards du secteur. Pour les résidents non contractuels, la situation est la même, avec des rémunérations qui ne dépassent pas les 3.500 dirhams par mois, soit l’équivalent de 5 dirhams de l’heure, alors qu’ils assurent un service clé dans les urgences et les hôpitaux.
De plus, ils peuvent enchaîner des gardes de 56 heures consécutives sans aucune indemnité. Pendant ce temps, leurs collègues résidents reçoivent 200 DH par période de garde. Alors que ces médecins sont souvent en première ligne dans les services d’urgence. Ils estiment que leurs efforts et leur sacrifice ne sont pas correctement valorisés. C’est pourquoi la CNIR demande que les résidents non contractuels soient rémunérés à hauteur de 12.000 dirhams, ce qui alignerait leur situation avec celle de leurs collègues contractuels. Elle plaide également pour une augmentation des indemnités des médecins internes à 10.000 dirhams.
Lire aussi : Droit de grève: les discussions prévues début de la semaine prochaine
La CNIR plaide également pour une réforme en profondeur du système de formation des médecins. Selon elle, le stage pratique et l’évaluation académique des étudiants en médecine doivent être renforcés. La commission appelle à la mise en place d’un cahier des charges pédagogique unifié pour les formations de médecine, pharmacie et médecine dentaire, afin de garantir une formation plus cohérente et de meilleure qualité.
Par ailleurs, la CNIR réclame la réduction de la durée du service obligatoire dans les hôpitaux universitaires de huit à deux ans. Ils jugent cette période trop longue et contraignante, d’autant que les conditions de travail dans ces établissements sont particulièrement difficiles.
Les médecins s’opposent également au transfert automatique des résidents contractuels vers les groupements sanitaires territoriaux, arguant que cela pourrait entraîner une dégradation de leurs conditions de travail, en l’absence de réelles garanties sur leurs droits et rémunérations.
Les revendications de la CNIR s’articulent autour de la nécessité de reconnaître le rôle fondamental des internes et résidents dans le système de santé, tout en améliorant leurs conditions de travail, leur rémunération et la qualité de leur formation. La CNIR appelle les autorités à prendre des mesures concrètes et urgentes pour garantir un avenir plus équitable et plus digne pour ces professionnels de santé .
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