Accueil / Économie

Le Maroc renforce son industrie face aux enjeux mondiaux

Temps de lecture

Le Roi Mohammed VI a chargé le gouvernement de procéder à la révision du Code de la famille en tenant compte des propositions faites par le Conseil Supérieur des Oulémas.Aziz Akhennouch, Chef du Gouvernement. DR

Lors de la séance mensuelle des questions orales à la Chambre des conseillers, le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a souligné l’importance d’adopter une stratégie de soutien à l’innovation et à la compétitivité pour soutenir l’essor du secteur industriel marocain, dans un contexte mondial en pleine évolution. En effet, le gouvernement met en place des actions ambitieuses pour garantir la souveraineté industrielle du pays, tout en facilitant la transition énergétique et numérique.

Le secteur industriel marocain, moteur de la croissance économique du pays, fait face à des défis importants en raison des mutations globales et des nouvelles exigences en matière d’innovation et de compétitivité. Dans ce contexte, le gouvernement marocain, sous la direction de son chef, Aziz Akhannouch, s’engage à accompagner ces évolutions à travers des mesures concrètes et stratégiques. Lors de la séance mensuelle des questions orales du 19 novembre 2024 à la Chambre des conseillers, Akhannouch a souligné que l’adaptation aux tendances mondiales est essentielle pour maintenir et renforcer la place du Maroc dans l’industrie mondiale. À cet égard, plusieurs initiatives sont mises en œuvre pour stimuler l’innovation, soutenir les infrastructures technologiques, et répondre aux enjeux de la transition énergétique et numérique. Cet article explore ces mesures et les objectifs associés.

Un soutien renforcé à l’innovation et à la compétitivité industrielle

L’innovation apparaît comme un levier essentiel pour garantir la compétitivité du secteur industriel marocain. Selon le chef du gouvernement, le Maroc doit accélérer son intégration dans l’économie mondiale en renforçant ses capacités en matière de recherche et développement (R&D). Ce renforcement passe par un partenariat stratégique entre le gouvernement et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), visant à soutenir l’innovation industrielle dans divers secteurs.

Lire aussi : Digital Morocco 2030 : nouveau partenariat pour l’accompagnement des startups

Le programme d’accompagnement de l’innovation prévoit le financement de projets à fort potentiel, notamment à travers un financement étatique conséquent. Ainsi, un premier lot de contrats portant sur 108 projets innovants a été signé, pour un montant total de 615 millions de dirhams (MDH), dont 264 millions financés par l’État. Ces projets touchent à des secteurs diversifiés tels que l’industrie technologique et la production industrielle à faible émission de carbone. Cette initiative reflète l’ambition du gouvernement de renforcer l’intégration locale et de développer la souveraineté industrielle, tout en répondant aux exigences des nouvelles technologies de production.

En parallèle, des investissements sont réalisés pour la mise en place et le développement des infrastructures technologiques nécessaires à l’innovation, telles que les centres techniques industriels et les pôles de compétitivité. Ce soutien aux infrastructures vise à préparer le terrain pour un environnement propice à l’industrialisation 4.0, où la robotisation, l’intelligence artificielle et l’Internet des objets (IoT) deviennent des piliers de la compétitivité des entreprises. L’objectif est d’accompagner les entreprises marocaines dans la modernisation de leur production, tout en favorisant l’émergence de start-ups et d’innovations locales qui pourront contribuer à la croissance du secteur.

La transition énergétique et numérique : des priorités stratégiques

Le secteur industriel marocain doit également faire face aux enjeux environnementaux mondiaux, notamment la pression croissante pour adopter des pratiques industrielles plus durables et responsables. Le gouvernement marocain a donc intégré la transition énergétique au cœur de sa stratégie industrielle. Cela inclut un soutien renforcé à la production décarbonée, une démarche jugée indispensable pour améliorer la compétitivité du secteur et répondre aux normes internationales de plus en plus strictes.

Dans ce cadre, plusieurs projets d’envergure ont été lancés, comme la construction d’une ligne électrique de très haute tension de 1.400 km, reliant le sud et le centre du Royaume, avec une capacité de 3 gigawatts. Ce projet stratégique a pour objectif de soutenir l’expansion de la production d’énergie verte et de fournir une électricité propre et compétitive aux industries marocaines. En outre, le gouvernement a maintenu la stabilité des prix de l’électricité, malgré la hausse des coûts de production, un choix qui a permis de protéger la compétitivité des entreprises industrielles marocaines face à la volatilité des marchés énergétiques mondiaux.

Lire aussi : Hydrogène vert : des projets pour 3 régions du sud

L’hydrogène vert, une source d’énergie renouvelable prometteuse, fait également partie des priorités du gouvernement. Le Maroc a lancé l’initiative «Offre Maroc», visant à développer une filière d’hydrogène vert et attirer les investisseurs internationaux dans ce secteur. À ce jour, l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) a reçu plus de 40 demandes d’investissements, témoignant de l’intérêt croissant pour les opportunités offertes par le pays dans ce domaine stratégique. Le gouvernement ambitionne ainsi de renforcer sa position en tant que leader dans le développement des énergies renouvelables à l’échelle mondiale.

En parallèle à la transition énergétique, le gouvernement marocain met également en place une politique ambitieuse de numérisation à travers la stratégie « Maroc Digital 2030 ». Cette initiative vise à digitaliser l’administration, faciliter l’accès aux services publics, mais aussi à promouvoir l’économie numérique et à créer des opportunités d’emplois. Pour accompagner cette transformation, un budget de 11 milliards de dirhams a été alloué entre 2024 et 2026 pour soutenir cette transition numérique. L’objectif est de créer 240.000 emplois directs d’ici 2030 et de contribuer à hauteur de 100 milliards de dirhams au produit intérieur brut du pays. En digitalisant ses infrastructures et en développant l’économie numérique, le Maroc entend favoriser l’attractivité de son environnement industriel, en offrant aux entreprises locales et internationales les outils nécessaires à leur croissance.

Le Maroc se positionne résolument comme un acteur de premier plan dans l’industrialisation de la région, en déployant une série de mesures stratégiques visant à renforcer la compétitivité de son secteur industriel. En soutenant l’innovation, en développant des infrastructures technologiques et en investissant dans la transition énergétique et numérique, le gouvernement cherche à préparer le pays aux défis de demain tout en répondant aux attentes mondiales en matière de durabilité et de performance. Ces efforts visent non seulement à renforcer l’industrie marocaine mais aussi à en faire un modèle pour la région, capable de jouer un rôle central dans l’économie mondiale du futur.

Dernier articles
Les articles les plus lu

OMPIC : généralisation de la plateforme de création d’entreprises par voie électronique sur tout le Royaume

Économie - L' OMPIC a annoncé la généralisation à l’échelle nationale de la plateforme électronique dédiée à la création d’entreprises.

Mbaye Gueye - 14 mars 2025

L’impact du gazoduc Maroc-Nigeria sur le secteur de l’énergie en Afrique

Économie - Claver Gatete a salué l’impact « énorme » du gazoduc Maroc-Nigeria sur le secteur énergétique africain, en particulier pour les pays qu’il traverse.

Rédaction LeBrief - 14 mars 2025

Le Maroc lance « AfriDou@ne » pour renforcer la coopération douanière en Afrique

Économie - Le Maroc a présenté son Programme de coopération douanière « AfriDou@ne » lors de la 57ᵉ session de la CEA, qui se déroule à Addis-Abeba du 12 au 18 mars 2025.

Ilyasse Rhamir - 14 mars 2025

Nomination de nouveaux directeurs pour les aéroports de Nador et Agadir

Économie - Deux nouveaux directeurs ont été nommés pour les aéroports de Nador El Araoui et Agadir Al Massira.

Hajar Toufik - 14 mars 2025

CIH Bank : la croissance est là, la vigilance aussi

Économie - CIH Bank cherche désormais à consolider son chemin, en capitalisant sur ses acquis, sans tomber dans les pièges de la surchauffe.

Sabrina El Faiz - 14 mars 2025

Industries manufacturières : l’indice de production en hausse de 5% au T4-2024

Économie - L’industrie manufacturière poursuit sa dynamique de croissance, avec une hausse de la production au quatrième trimestre 2024.

Hajar Toufik - 14 mars 2025
Voir plus

Hard-discount toujours plus bas, mais à quel prix ?

Dossier - Le hard-discount a-t-il trouvé LA recette miracle pour proposer LA bonne affaire ? Pas sûr… la lame peut être à double tranchant.

Sabrina El Faiz - 7 décembre 2024

ANCFCC : bon cru 2020

J.R.Y - 19 mars 2021

La Chambre des représentants adopte le PLF 2025 en deuxième lecture

Économie - La Chambre des représentants a approuvé, à la majorité, en deuxième lecture, le projet de loi de finances (PLF) n°60.24 pour l’année budgétaire 2025.

Mbaye Gueye - 6 décembre 2024

Régularisation volontaire de la situation fiscale : kesako ?

Économie - Quels risques y a-t-il à ne pas déclarer ses avoirs ? Sommes-nous des fraudeurs sans le savoir ? Mehdi El Fakir nous répond.

Sabrina El Faiz - 27 décembre 2024
Voir plus

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire