Image d'illustration. DR
Depuis près de dix ans, le Maroc a amorcé une transition majeure en matière de politique migratoire. Avec la mise en place de la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA) en 2013, le Royaume est passé d’un statut de pays de transit à celui de destination durable pour des milliers de migrants subsahariens. Ces politiques audacieuses, combinant régularisation administrative et initiatives d’insertion socio-économique, témoignent d’une vision proactive. Toutefois, l’expérience marocaine reste ponctuée de nombreux défis, notamment pour les groupes les plus vulnérables comme les femmes et les mineurs, révèle le rapport de Politiques publiques, développement durable et inclusion sociale.
La SNIA, conçue pour répondre aux dynamiques migratoires complexes, vise à satisfaire la demande croissante en matière de protection et de régulation. Cette stratégie repose sur trois piliers : l’asile, l’immigration et la lutte contre la traite des êtres humains. Parmi ses mesures phares figurent les campagnes de régularisation menées en 2014 et 2016, qui ont permis à plus de 50.000 migrants d’obtenir des titres de séjour, a indiqué le document.
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Ces initiatives se sont accompagnées d’efforts significatifs pour faciliter l’accès à l’éducation, aux soins de santé et au marché du travail. En collaboration avec des partenaires internationaux comme l’Union européenne (UE) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les autorités marocaines ont investi dans des programmes de formation professionnelle et d’accompagnement entrepreneurial. Ainsi, ces projets ont permis l’insertion d’un certain nombre de migrants dans les secteurs de l’agriculture et de l’artisanat. Ce qui témoigne de la volonté du Maroc de faire de l’intégration une réalité.
Les femmes et les mineurs : au cœur des enjeux
Selon le rapport, cette stratégie vise des groupes cibles, notamment les femmes subsahariennes qui se trouvent souvent en première ligne. Nombre d’entre elles arrivent au Maroc après des périples dangereux marqués par des abus et des violences. Une fois sur place, elles doivent surmonter des obstacles importants comme la discrimination, les difficultés à accéder à des emplois formels et l’absence de réseaux de soutien.
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Ainsi, des initiatives ciblées ont vu le jour. Des formations dans des métiers tels que la couture, la coiffure ou encore l’élevage ont été mises en place dans des centres relevant de l’entraide nationale et de l’OFPPT. Ces programmes permettent non seulement d’améliorer l’employabilité des migrantes, mais également de renforcer leur autonomie financière. Cependant, la garde des enfants, le coût du transport ou encore le logement précaire demeurent des freins majeurs à leur pleine intégration.
Quant aux mineurs, ils représentent un autre segment crucial des populations migrantes. Selon les statistiques, près de 500 mineurs subsahariens ont été régularisés lors des campagnes de 2014 et 2016. Bien que leur accès à l’éducation publique ait été facilité par des circulaires ministérielles, ces jeunes restent vulnérables, notamment face à la traite des êtres humains et au travail informel. L’absence de dispositifs psycho-sociaux adaptés aggrave leur marginalisation.
L’économie informelle : refuge ou impasse ?
Pour de nombreux migrants, l’économie informelle est une voie de survie immédiate. Dans des villes comme Casablanca ou Tanger, les activités informelles telles que le ménage, le commerce ambulant ou la coiffure offrent des opportunités de revenus, mais à quel prix, se sont interrogés les auteurs du rapport. Cette précarité expose les migrants à des abus, des salaires irréguliers et une absence totale de protection sociale.
En parallèle, des régions comme le nord-est présentent une réalité différente. À Oujda ou à Nador, la mendicité et le travail à la journée sont les principales sources de revenus pour les migrants subsahariens. Cette dépendance à des activités marginales rend difficile toute perspective d’intégration durable.
Un modèle perfectible
Si la SNIA représente un modèle inspirant dans la région, elle n’en est pas moins perfectible. Les associations de défense des droits des migrants pointent des lacunes structurelles dans la mise en œuvre des programmes. Parmi les recommandations les plus fréquemment formulées figurent : une meilleure coordination interinstitutionnelle. Ainsi, les multiples acteurs impliqués dans la gestion migratoire ministères, collectivités locales, ONG doivent travailler en synergie pour éviter les doublons et combler les lacunes.
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Les associations appellent au renforcement des moyens financiers comme les budgets alloués aux programmes d’intégration qui restent insuffisants face aux besoins croissants. Ils estiment également qu’une sensibilisation accrue des employeurs est nécessaire pour déconstruire les préjugés et promouvoir l’intégration des migrants dans le secteur formel.
Malgré ces défis, l’intégration des migrants subsahariens offre au Maroc une occasion unique de renforcer sa position en tant que leader régional. La stratégie adoptée s’aligne sur les ambitions du pays en matière de coopération sud-sud et d’ancrage africain. En offrant des perspectives économiques et sociales aux migrants, le Maroc peut également répondre à ses propres besoins, notamment dans des secteurs en tension comme l’agriculture et la construction.
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