Le CSPJ rappelle ces magistrats à l’ordre

Mbaye Gueye
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Réforme judiciaire : le CSPJ livre son bilan pour 2024Conseil supérieur du pouvoir judiciaire © DR

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Dans son dernier rapport annuel, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) dresse un bilan détaillé des avancées réalisées en 2023 pour renforcer l’éthique au sein du système judiciaire. Entre promotions, sanctions et suivi des patrimoines, la volonté de transparence et de réformes structurelles est plus manifeste que jamais. Détails.

Le Maroc poursuit ses efforts pour réformer son système judiciaire, en mettant l’accent sur la transparence et la responsabilité comme leviers essentiels pour restaurer la confiance des citoyens dans la justice. Dans son rapport annuel 2023-2024, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a démontré une volonté affirmée d’instaurer une gouvernance plus intègre et d’assurer un suivi rigoureux des pratiques judiciaires. Ces efforts visent à éradiquer les comportements contraires à l’éthique et à garantir un système judiciaire équitable et juste.

L’une des mesures phares de cette stratégie de moralisation est le contrôle des patrimoines des magistrats. Le rapport du CSPJ a ainsi ordonné un suivi minutieux des biens de 15 juges et lancé une évaluation des biens de 36 autres. Ces démarches ont pour objectif de prévenir les conflits d’intérêts et de promouvoir une plus grande transparence dans le secteur judiciaire. En parallèle, le Conseil a réaffirmé l’importance de la déclaration de patrimoine obligatoire pour tous les magistrats, un outil essentiel pour garantir l’intégrité du système judiciaire.

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Selon le CSPJ, en 2023, 55 magistrats ont été traduits devant le conseil disciplinaire pour des manquements professionnels ou éthiques. Ces poursuites illustrent la détermination du CSPJ à appliquer des sanctions claires et appropriées pour toute infraction. Parmi les sanctions notables figurent la révocation de deux juges, la mise à la retraite d’office de sept autres et la suspension temporaire de 15 magistrats. Ces décisions visent à maintenir la crédibilité du système judiciaire et à préserver sa réputation aux yeux du public.

Le rapport met également en lumière l’attention particulière portée aux procédures disciplinaires, avec des rappels à l’ordre, des avertissements et des blâmes prononcés à l’encontre de nombreux juges. Ces sanctions visent à corriger les comportements inappropriés et à envoyer un message fort concernant le respect des normes éthiques et professionnelles. De plus, deux dossiers sont encore en attente de décision, ce qui témoigne de la rigueur du processus et de l’engagement du CSPJ à garantir un traitement équitable des affaires.

Le CSPJ invite les magistrats à déclarer leur situation financière en cas d’évolution

Le rapport du CSPJ souligne également les efforts continus pour assurer une surveillance accrue des patrimoines des juges. Dans cette optique, le CSPJ a ordonné l’examen minutieux des biens de plusieurs magistrats et intensifié le suivi des déclarations de patrimoine. Cela permet de prévenir toute situation de conflit d’intérêts et de garantir que les magistrats exercent leurs fonctions en toute impartialité. La déclaration de patrimoine devient ainsi un outil clé pour assurer la transparence et éviter les dérives.

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Dans le cadre de cette réforme, une attention particulière est portée à la formation et à l’encadrement des juges. Le Code de déontologie judiciaire a été largement diffusé auprès des juges en exercice et des attachés judiciaires, soulignant l’importance de respecter les normes éthiques et professionnelles. Des réunions consultatives et des sessions de formation sont régulièrement organisées pour renforcer la compréhension et l’application de ces principes.

Ces actions, coordonnées avec les efforts pour renforcer l’indépendance judiciaire, témoignent de l’ambition du Maroc de moderniser son système judiciaire. Elles illustrent également la volonté de créer un environnement propice à une justice plus transparente, responsable et fiable, essentiel à la consolidation de la démocratie et de l’État de droit.

250 magistrats recrutés en 2023

Par ailleurs, le document a révélé que 584 magistrats ont bénéficié de promotions et d’avancements professionnels en 2023. Parmi eux, 320 magistrats ont progressé d’échelons, tandis que 264 autres ont été promus à des grades supérieurs.

Parallèlement, le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire a précisé que 98 magistrats sont partis à la retraite. En revanche, 279 magistrats, proches de l’âge de la retraite, ont vu leur activité prolongée, leur permettant de poursuivre leurs fonctions.

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L’année 2023 a également été marquée par le recrutement de 250 nouveaux magistrats. Parmi ces derniers, 76 ont été affectés aux tribunaux de première instance et dans divers centres judiciaires. De plus, 37 lauréats de l’Institut supérieur de la magistrature (ISM) ont été nommés substituts du procureur du Roi dans les tribunaux de première instance, tandis que 42 autres ont été affectés aux tribunaux de commerce. Trente magistrats ont été désignés pour les tribunaux de famille, et 92 lauréats de la 45e promotion de l’ISM ont été affectés aux tribunaux administratifs de première instance.

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