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Guinée équatoriale : accueil d’un double sommet des chefs d’État de l’Union africaine

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Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, a abrité vendredi et samedi derniers, deux sommets extraordinaires de l’Union africaine (UA). Ils ont porté sur les questions humanitaires, le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernements en Afrique. Ces deux événements ont connu la participation du chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita. Une occasion pour débattre des grands défis que doit relever le continent et des solutions adéquates qu’il doit adopter pour y faire face. Détails.

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Des chefs d’État et hauts responsables ont pris part, vendredi 27 mai à Malabo, capitale de la Guinée équatoriale, au sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) portant sur les questions humanitaires dans le continent.

La même ville a accueilli le jour d’après, samedi 28 mai, un autre sommet extraordinaire, concernant cette fois la lutte contre le terrorisme et les changements anticonstitutionnels de gouvernements en Afrique.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a représenté le roi Mohammed VI aux travaux de ces deux sommets.

Notons que ces conclaves interviennent alors que le continent fait face à de nombreuses problématiques. Il s’agit principalement de défis sécuritaire, sanitaire, d’insécurité alimentaire, des changements climatiques en plus des conflits armés internes et communautaires. L’Afrique connait également des difficultés humanitaires croissantes exacerbées par l’impact socio-économique de la pandémie de la Covid-19 et du conflit russo-ukrainien.

Lire aussi : Afrique subsaharienne : une croissance sous tension

Situation humanitaire déplorable en Afrique

En marge des deux sommets extraordinaires de l’UA, Nasser Bourita a tiré la sonnette d’alarme au sujet de la situation humanitaire en Afrique. Selon lui, «nous sommes face à une urgence».

Il a précisé que plus de 36 millions d’Africains sont des déplacés internes, des réfugiés et des demandeurs d’asile, soit un déplacé forcé sur trois dans le monde.

Aussi, sur les 60 millions de déplacés internes recensés dans le monde en 2021, 80% se trouvent en Afrique subsaharienne. «L’Afrique comptera quelque 86 millions de déplacés climatiques d’ici 2050», a relevé Bourita.

Il a aussi indiqué que 282 millions de personnes sont sous-alimentées en Afrique, soulignant qu’au Sahel, «ils sont 18 millions à risquer la faim au cours des prochains mois, dont 7,7 millions d’enfants de moins de 5 ans».

Quant aux facteurs sous-jacents aux crises humanitaires, ils sont, selon le ministre, d’ordres politique et sécuritaire ou environnemental. Tous ces facteurs coexistent au Sahel, a-t-il déploré.

Lire aussi : Économies africaines : la lourde facture des crises successives et du changement climatique

Responsabilité juridique des pays d’accueil

Lors du sommet sur les questions humanitaires, les participants ont mis en relief la responsabilité juridique des pays d’accueil dans le processus d’enregistrement des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays. L’objectif est d’éviter toute exploitation des réfugiés.

Les participants ont également exhorté à appuyer l’opérationnalisation des initiatives africaines d’adaptation. Il s’agit particulièrement de l’adaptation de l’agriculture africaine et les trois commissions climat créées en marge de la COP22 à Marrakech. Celles-ci ont pour mission de mener une politique continentale de développement durable afin d’anticiper  les risques de catastrophes et développer des systèmes d’alerte précoce.

Pour faire face aux nombreux défis dont pâtit l’Afrique, le plaidoyer et la sensibilisation au mécanisme africain d’évaluation ont permis de recueillir près de 140 millions de dollars sur un besoin de 14 milliards de dollars. Ce budget servira à prendre en charge les déplacés et les réfugiés. Il permettra aussi de prévenir les situations de crises humanitaires. Ce financement est un grand pas en avant pour une gestion de crises plus efficace.

Terrorisme : un défi majeur à relever pour le continent africain

L’Afrique demeure vulnérable à la radicalisation. En effet, les actes terroristes ont fait beaucoup de victimes et de dégâts matériels.

Daech était «le groupe terroriste le plus meurtrier du monde en 2021. L’Afrique, quant à elle, est devenue sa principale cible, subissant 41% de toutes les attaques de Daech dans le monde», avait indiqué Nasser Bourita, en marge de la réunion ministérielle de la Coalition mondiale contre Daech, tenue le 11 mai.

À cette occasion, le ministre avait noté  que par rapport à la période pré-pandémique, la violence a augmenté sur le continent de 40 à 60% en nombre de décès et d’attaques.

Il avait relevé aussi qu’en 2021, l’Afrique subsaharienne a enregistré 48% des décès dus au terrorisme dans le monde, soit 3.461 victimes. Un constat qui porte le nombre de morts à 30.000 au cours des 15 dernières années.

De plus, le chef de la diplomatie marocaine avait précisé que la région du Sahel abrite des groupes terroristes qui se développent rapidement et qui font de plus en plus de victimes dans le monde. «La région du Sahel compte 35% des morts dus au terrorisme dans le monde en 2021, contre seulement 1% en 2007», avait-il avancé.

«L’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont les régions les plus touchées du continent, avec plus de 1,4 million de déplacés à l’intérieur des pays en raison des affrontements meurtriers que connait cette région», avait expliqué Nasser Bouria.

Une situation affligeante qui a poussé les participants au sommet extraordinaire sur  la lutte contre le terrorisme à insister sur l’impératif de renforcer l’action collective. L’objectif de cette consolidation des efforts est de relever les défis du terrorisme, de l’extrémisme violent et des changements anticonstitutionnels de gouvernement dans le continent.

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