Bourse (illustration) © DR
Le vent de panique qui soufflait déjà sur les marchés financiers s’est transformé en véritable tempête ce lundi. L’intransigeance du président américain sur les droits de douane et la riposte immédiate de la Chine ont déclenché une dégringolade historique des principales bourses mondiales. Une situation que les analystes n’hésitent pas à qualifier d’«historique», tant la violence du mouvement a surpris par son ampleur et sa rapidité.
Bourses : chute libre en Europe et en Asie
Dès les premiers échanges en Europe, les indicateurs se sont effondrés. La Bourse de Francfort a dévissé de 5,75%, après avoir brièvement plongé de plus de 10%, basculant ainsi en territoire négatif sur l’ensemble de l’année. À Paris, le CAC 40 chutait de 5,68%, Londres de 5,21%, Milan de 6,37%, Amsterdam de 6,5% et Zurich de 6,51%. En Belgique, l’indice BEL 20 perdait plus de 5,5% peu après l’ouverture, à 3.857 points.
L’Asie, de son côté, a encaissé de plein fouet la réponse chinoise à l’offensive douanière américaine. La Bourse de Hong Kong a connu sa pire séance depuis la crise asiatique de 1997, avec une chute de 12,65%. Shanghai a reculé de 7,34%, Shenzhen de 9,66%, Tokyo a terminé en baisse de près de 8%, et Taïwan a enregistré une perte record de 9,7%, du jamais vu depuis sa création en 1967.
Tensions commerciales en ligne de mire
L’origine de cette panique est claire : la confrontation commerciale entre les deux premières puissances mondiales s’intensifie. Vendredi, la Chine a répliqué aux droits de douane américains en annonçant ses propres mesures protectionnistes. Le ton de Pékin est sans ambiguïté : «Les États-Unis pratiquent l’hégémonie au nom de la réciprocité (…), un cas typique d’unilatéralisme, de protectionnisme et d’intimidation économique», a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Les investisseurs redoutent désormais une escalade sans retour, aux conséquences potentiellement désastreuses pour la croissance mondiale.
Fuite des actifs risqués, ruée vers les valeurs refuges
Dans ce climat d’incertitude extrême, les investisseurs abandonnent massivement les actifs jugés risqués. Le pétrole dévisse : le Brent perd 4,48% à 62,64 dollars et le WTI chute de 4,59% à 59,14 dollars, repassant sous la barre des 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021. Même le bitcoin, pourtant souvent perçu comme une alternative, ne résiste pas : la cryptomonnaie chute de 10,44% à 74.983 dollars, touchant un plus bas depuis novembre.
En revanche, les valeurs refuges sont recherchées. Le marché de la dette, qui assure un minimum de rendement, attire de plus en plus les investisseurs en quête de sécurité. L’or reste également une valeur de repli, bien que son prix ait légèrement reculé ce matin à 88.290 euros le lingot.
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