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Fatwa : un guide sur diverses questions controversées

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Marrakech a accueilli, du 8 au 10 juillet, les travaux du colloque sur « les règles de la Fatwa dans le contexte africain ». Lors de cette rencontre de trois jours, organisée par la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, les conférenciers ont souligné l’importance cruciale de la Fatwa pour guider les gens sur diverses questions controversées. Dans un message adressé aux participants au colloque, le Roi a appelé les Oulémas à avoir une présence bénéfique dans la vie des gens en les initiant aux vertus de la modération et du juste milieu.

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Les travaux du colloque sur « les règles de la Fatwa dans le contexte africain », organisé par la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains, se sont tenus, du 8 au 10 juillet à Marrakech.

Ce colloque international a connu la participation de plus de 350 Oulémas, hommes et femmes, issus de 72 pays d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Sud et représentant les institutions chargées de la Fatwa et les Conseils islamiques supérieurs dans ces pays. Il a également vu la participation des présidents et membres des sections de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains dans le continent et d’un parterre d’Oulémas et d’Alimates du Maroc.

Un riche programme a ponctué les travaux de ce colloque. Il a notamment traité de l’authentification conceptuelle et de l’ancrage scientifique de la Fatwa, des normes et principes scientifiques de la Fatwa et de la réalité de la Fatwa dans le contexte africain.

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Appel à confier les Fatwas à des institutions

La séance inaugurale de ce colloque international a été marquée par un message adressé aux participants par le roi Mohammed VI, dont lecture a été donnée par le ministre des Habous et des Affaires islamiques, Ahmed Toufiq.

Dans son message, le Souverain a indiqué que les Oulémas sont depuis toujours investis d’une noble mission qui gagne aujourd’hui en sensibilité et en complexité. Il a noté que «le devoir des érudits est d’autant plus impérieux que ces déviants prêtent à la plupart de leurs réflexions sur la religion le tour fallacieux de Fatwas, alertés que celles-ci relèvent de la chose sacrée dans l’entendement commun».

«Les Oulémas sont tenus d’avoir une présence bénéfique dans la vie des gens en les initiant aux vertus de la modération et du juste milieu et en s’opposant aux obscurantistes et aux extrémistes de tous bords qui s’évertuent à abuser les âmes candides», a souligné le Roi.

En outre, il a précisé que le Maroc, compte tenu de cet état de choses, et soucieux de protéger la religion, a procédé à l’institutionnalisation de la pratique de la Fatwa, devenue ainsi une compétence collégiale exercée par le Conseil supérieur des Oulémas. Et, de rappeler que c’est à cette institution que les demandes de Fatwa sont adressées pour statuer sur les questions de la vie courante nécessitant un avis religieux.

C’est aux Oulémas, en revanche, qu’il incombe individuellement d’initier la communauté au reste des dispositions de la religion qui ne relèvent pas de la Fatwa, a poursuivi le Roi dans son message. «Voilà pourquoi chaque pays africain se doit d’attribuer l’exercice de la Fatwa à une institution collégiale composée d’Oulémas dignes de foi, modérés et attachés aux principes intangibles et à la doctrine religieuse de leur pays», a-t-il assuré.

Par ailleurs, le Souverain a mis en exergue l’importance pour les Oulémas d’Afrique de s’engager dans des collaborations et des concertations périodiques afin de s’informer des nouvelles variantes de demande et de formulation de Fatwas. Selon lui, il appartient aux Oulémas africains chargés d’émettre des Fatwas de développer plus de compétences et d’engager des échanges, notamment autour de la jurisprudence de la réalité (fiqh al waqi’).

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Connaissance approfondie de la société

Pour sa part, le secrétaire général du Conseil supérieur des Oulémas, Mohamed Yessef, a indiqué que la Fatwa doit procéder à une connaissance approfondie de la société.

Lors du colloque, Yessef a souligné que la Fatwa occupe une place prépondérante au sein de la société, étant porteuse d’ «orientations, directives et réformes». Il a qualifié le Mufti de «thérapeute de l’esprit, de l’âme et de la pensée», relevant que l’impact de la Fatwa ne se limite pas à la problématique à laquelle elle répond, mais elle reste une référence pérenne de fiqh (jurisprudence) pour la postérité.

À cet égard, le responsable a souligné que l’institutionnalisation de la pratique de la Fatwa représente le socle de la singularité du modèle marocain en la matière. Ainsi, le Conseil supérieur des Oulémas, que préside le Roi, est l’organe exclusif chargé d’émettre des Fatwas sur les questions d’actualité.

Le Maroc a opéré une organisation du champ religieux qui a conféré audit Conseil la compétence exclusive d’émettre des Fatwas, à travers une commission scientifique œuvrant de manière collégiale pour statuer sur les questions qui lui sont soumises, ce qui la distingue des «avis» de jurisprudence émanant d’Oulémas à titre individuel, a-t-il expliqué.

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Une feuille de route en faveur d’une Fatwa bien encadrée

La déclaration de la Fondation Mohammed VI des Oulémas africains sanctionnant les travaux du colloque a mis en avant «le consensus parmi les éminents Oulémas et muftis présents pour considérer le contenu du message royal comme une feuille de route pour orienter nos futurs efforts en faveur d’une Fatwa bien encadrée».

Aussi, la déclaration exprime la volonté de mener des initiatives pour veiller à ce que le sens de la modération, l’esprit de conciliation et la propension de l’Ijtihad soient les catalyseurs de toute réforme visant à consolider les bases du développement en Afrique. Elle met, en outre, l’accent sur l’importance d’un cadre institutionnel de communication entre les Oulémas et les muftis pour accompagner les nouveaux défis liés à l’évolution de la vie sociale et civilisationnelle.

Les participants appellent, dans cette déclaration, à faire la distinction entre la Fatwa, institutionnalisée par un cadre collégial chargé de statuer sur les questions de la vie courante, et ce que font les Oulémas en tant qu’individus apportant des conseils et expliquant les prescriptions formelles. «Il convient de procéder ainsi dans chacun des pays africains, en attribuant l’exercice de la Fatwa à une institution collégiale composée d’Oulémas dignes de foi, modérés et attachés aux principes intangibles et à la doctrine de leur pays», ont-ils noté.

La Fondation Mohammed VI des Oulémas africains a, par ailleurs, annoncé la création d’un site web intitulé « Conseil des muftis africains ». Il vise à faciliter les échanges entre les experts du domaine, en vue d’éclairer et de sensibiliser sur les questions religieuses, outre la publication et la traduction des travaux du colloque dans les différentes langues officielles de la Fondation, dans les plus brefs délais et sur divers supports électroniques.

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En définitive, la Fatwa joue un rôle significatif dans la promotion d’une compréhension éclairée de l’islam, en encourageant le dialogue interreligieux, la tolérance et le respect mutuel. Elle contribue également à la stabilité sociale en fournissant des orientations claires et équilibrées sur des questions délicates.

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