Mohamed Benyahya, directeur général de l'Agence marocaine de l'efficacité énergétique (AMEE).DR
Dans un contexte de transition énergétique mondiale, l’efficacité énergétique s’impose comme un enjeu stratégique pour réduire la consommation d’énergie, limiter les émissions de gaz à effet de serre et garantir un développement durable. Au-delà des énergies renouvelables, souvent mises en avant, l’amélioration de l’efficacité énergétique permettrait d’économiser jusqu’à 30% des émissions de CO₂, selon certaines études.
L’efficacité énergétique repose sur un principe simple : consommer moins d’énergie pour le même service rendu. Ce concept s’applique aussi bien aux ménages qu’aux industries, aux transports ou encore aux bâtiments. Contrairement à une idée reçue, il ne s’agit pas simplement de réduire la consommation, mais plutôt d’optimiser l’usage de l’énergie en évitant le gaspillage et en utilisant des technologies plus performantes, a déclaré Mohamed Benyahya, directeur général de l’Agence marocaine de l’efficacité énergétique (AMEE).
Les bénéfices sont multiples. Pour les ménages, une meilleure efficacité énergétique se traduit par des factures d’électricité moins élevées et un confort accru. Pour les entreprises, elle permet d’améliorer la compétitivité en réduisant les coûts opérationnels. Pour les États, elle représente une opportunité de renforcer l’indépendance énergétique et de diminuer l’empreinte carbone du pays.
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Mohamed Benyahya a souligné que le secteur des transports a longtemps dominé la consommation énergétique, mais aujourd’hui, il est fortement dépassé par celui des bâtiments, notamment résidentiels et tertiaires. Deux postes sont particulièrement énergivores. Il s’agit du réfrigérateur, qui est un grand consommateur d’électricité domestique et de la climatisation. Cette dernière, plus en plus utilisée avec le réchauffement climatique et l’urbanisation, contribue également à la hausse de la consommation énergétique des foyers.
Face à ces enjeux, plusieurs solutions existent. L’adoption de matériaux isolants performants, le développement de bâtiments basse consommation et l’intégration d’énergies renouvelables dans la conception des constructions permettent de réduire significativement la demande énergétique.
Cependant, l’application effective des réglementations reste un défi. En 2015, le Maroc avait adopté des normes d’efficacité énergétique pour les bâtiments. Mais ces réglementations sont basées sur des données climatiques datant de plus d’une décennie. Or, le climat a évolué. «Aujourd’hui, les saisons intermédiaires disparaissent, laissant place à une alternance entre périodes fraîches et épisodes de chaleur intense», a-t-il déploré.
Construction durable : entre innovations technologiques et défis réglementaires
Pour le représentant du ministre de l’Équipement, Nizar Baraka, l’utilisation de matériaux éco-responsables constitue une réponse efficace à ces enjeux. Ces matériaux permettent non seulement de réduire l’empreinte carbone des bâtiments, mais aussi d’améliorer leur performance énergétique et d’offrir un cadre de vie plus sain. Conscient de ces défis, le ministère de l’Équipement et de l’Eau, en collaboration avec ses partenaires institutionnels et économiques, met en œuvre plusieurs initiatives pour promouvoir des pratiques durables dans le secteur, a expliqué Lahcen Mazizi, directeur des Affaires techniques du ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Parmi ces initiatives figure l’accord signé en 2022 avec l’ONU. Il vise à renforcer l’efficacité énergétique et à intégrer des solutions de développement durable dans les bâtiments publics. De plus, le label national «Eco-Binayate» a été créé pour servir de référentiel en matière de performance énergétique et environnementale des infrastructures publiques.
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Cependant, la construction durable ne se limite pas au choix des matériaux. Elle repose sur une approche globale intégrant la gestion raisonnée des ressources en eau et en énergie, ainsi que la résilience face aux défis climatiques. Pour accompagner cette transition, des cycles de conférences et des séminaires sont organisés en partenariat avec des établissements académiques et des entreprises du secteur. Ces événements permettent de partager les meilleures pratiques et de mettre en lumière des solutions innovantes, a-t-il soutenu.
Selon Lahcen Mazizi, la collaboration entre le secteur public et privé est essentielle pour financer et développer des projets d’infrastructures durables. Des modèles de financement incitatifs sont encouragés afin d’attirer les investisseurs vers des projets à forte valeur environnementale.
Il a ajouté que la construction durable repose sur trois piliers fondamentaux : la durabilité des matériaux, la résilience face aux défis climatiques et la réduction de l’impact environnemental à toutes les étapes du cycle de vie des bâtiments. L’innovation technologique, l’adoption de normes écologiques strictes et la mobilisation collective sont les clés d’un avenir où chaque infrastructure sera un modèle de durabilité et de respect de l’environnement.
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