Hassan Iquouissem : quel sort lui est réservé ?
L'imam Hassan Iquioussen © DR
A
A
A
A
Visé par un mandat d’arrêt européen délivré par la justice française depuis le 1?? septembre dernier, l’imam marocain, Hassan Iquioussen, a été interpellé vendredi 30 septembre. Sa fuite en Belgique était l’hypothèse privilégiée et elle a été confirmée, après son arrestation près de Mons, une ville située à 20 km de la frontière française, grâce notamment à une coopération judiciaire entre la justice belge et la justice française. Il a été ensuite placé en détention à Tournai après qu’un juge d’instruction saisi par le parquet de Mons lui a signifié le mandat d’arrêt.
Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est forcément réjouit de cette interpellation. «Je me réjouis que M. Iquioussen ait été interpellé par les services belges, que je remercie très sincèrement. Se soustraire à une décision d’expulsion du territoire national est un délit que le Code pénal condamne», a-t-il souligné.
Gérald Darmanin se "réjouit" de l'interpellation de l'imam Hassan Iquioussen en Belgique pic.twitter.com/xKt35QTj5F
— BFMTV (@BFMTV) October 1, 2022
Lire aussi : Fin de cavale, l’imam Hassan Iquioussen arrêté en Belgique
Il ne souhaite pas revenir en France
Juste après l’arrestation de Hassan Iquioussen, la France demande son rapatriement pour pouvoir l’expulser, mais la procédure judiciaire est loin d’être simple et s’annonce longue.
En effet, l’imam compte sur la justice belge pour ne pas céder aux pressions de la France. La Belgique devrait d’ailleurs statuer dans les prochains jours sur l’exécution du mandat d’arrêt européen. Il y a un délai de dix jours pour que Hassan Iquioussen soit transféré. Mais s’il conteste cette décision, un juge d’instruction doit examiner le dossier, ce qui pourrait prendre plusieurs jours.
Une fois que ce sera fait, c’est la procédure administrative qui prendra le relais, en le plaçant dans un centre de rétention pour une durée de 90 jours maximum, jusqu’à son expulsion effective vers le Maroc.
Pendant ce délai, l’imam pourrait être jugé pour s’être soustrait à la justice française. Pour cette seule faute, il pourrait écoper jusqu’à trois de prison. Mais l’imam assure qu’il est parti à l’étranger, car on lui a demandé de quitter le territoire français.
Pour sa part, son avocate conteste la validité du mandat d’arrêt le visant, estimant qu’il se fonde « sur une infraction » qui n’est, selon elle, « pas constituée ». Pour bien s’expliquer, elle a affirmé que le départ de son client a eu lieu avant que le Conseil d’État ne valide l’arrêté d’expulsion, à un moment où cette décision était donc suspendue.
Arrestation d'Hassan Iquioussen: comment l'imam a été retrouvé par la justice? pic.twitter.com/bVzRqAuaBJ
— BFMTV (@BFMTV) October 1, 2022
Lire aussi : Les dessous de l’affaire Hassan Iquioussen, l’imam que la France veut expulser vers le Maroc
Un laissez-passer du Maroc nécessaire
Le renvoi de Hassan Iquioussen vers le Maroc reste incertain. Le Royaume avait, rappelons-le, donné son feu vert le 1?? août dernier et délivré le laissez-passer consulaire nécessaire, avant de faire marche arrière le 31 du même mois.
Problème : un manque de concertations avec Rabat sur cette affaire, ce que le gouvernement français semble aujourd’hui bien comprendre. Jeudi dernier, Gérald Darmanin a indiqué qu’il a échangé avec les autorités marocaines, en précisant qu’il a fourni toutes les informations sur l’intéressé.
Pour pouvoir donc opérer l’expulsion d’Iquioussen, la France est dans l’obligation de changer d’abord sa façon de faire vis-à-vis du Maroc, puis de négocier de façon transparente en justifiant ses arguments. Mais en ces temps de grave crise causée par le refus de visas français à de nombreux Marocains, l’assentiment demeure incertain.
Enfin, près d’une centaine de personnes pourrait subir le même sort que Hassan Iquioussen. Le ministre français de l’Intérieur serait sur le point de dresser une longue liste de noms de religieux à exclure. Imams et présidents d’associations de religion musulmane semblent tous perçus comme de Persona non grata en France.
Politique - L’opération de sélection et d’incorporation des jeunes appelés au sein du 40e contingent du service militaire débute le 1er septembre.
Ilyasse Rhamir - 26 août 2025Monde - Jean-Luc Mélenchon appelle à la destitution d’Emmanuel Macron si François Bayrou échoue au vote de confiance du 8 septembre.
Ilyasse Rhamir - 26 août 2025L'engagement de Trump pour l'industrie navale des États-Unis se renforce lors de sa rencontre à Séoul. Découvrez les enjeux.
Mouna Aghlal - 26 août 2025Monde - Une personne sur quatre dans le monde n’a toujours pas accès à une eau potable sûre, alerte l’ONU, malgré des progrès limités depuis 2015.
Hajar Toufik - 26 août 2025Monde - L'Australie a ordonné l’expulsion de l’ambassadeur d’Iran et suspendu son ambassade à Téhéran, après avoir accusé la République islamique d’avoir orchestré des attaques antisémites à Sydney et Melbourne fin 2024.
Ilyasse Rhamir - 26 août 2025Monde - Deux policiers ont trouvé la mort et un autre a été gravement blessé lors d’une fusillade dans l’État de Victoria, en Australie.
Ilyasse Rhamir - 26 août 2025Dossier - Le Maroc peut maintenant demander plus : sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission de l'ONU, inscrire le Polisario comme organisation terroriste…
Sabrina El Faiz - 25 janvier 2025Monde - Les frappes israéliennes ont endommagé certaines infrastructures, mais elles n’ont pas neutralisé le programme nucléaire iranien.
Sabrina El Faiz - 14 juin 2025Monde - La France, le 27 novembre, qui a souligné pour la première fois l’immunité de Benjamin Netanyahu, en raison du statut d’Israël, non partie au Statut de Rome
Farah Nadifi - 28 novembre 2024Le roi Mohammed VI a adressé, mardi, un discours au peuple marocain à l’occasion du 26e anniversaire de son accession au Trône. Voici le texte…
Rédaction LeBrief - 29 juillet 2025Dossier - À l’instar d’un pur-sang arabe, le Parlement avance toujours, rectifiant ses virages au besoin. Immersion dans un univers parallèle.
Sabrina El Faiz - 28 décembre 2024Politique - L’ONU tire la sonnette d’alarme : le Sahara reste en tension, Guterres appelle les parties à un changement de cap pour éviter l’escalade.
Hajar Toufik - 25 août 2025