Bilan de la majorité : un satisfecit qui soulève des questions

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Bilan de la majorité : un satisfecit qui soulève des questionsRéunion de la coalition gouvernementale © DR

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Bilan positif de la coalition gouvernementale avec une majorité plus solide et solidaire que jamais. Telles sont les principales conclusions de la réunion présidée, vendredi 29 juillet, par Aziz Akhannouch, président du Rassemblement national des indépendants (RNI), en présence de Abdellatif Ouahbi, secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), et de Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’istiqlal (PI). Comment peut-on alors interpréter ces conclusions, alors que le PAM et le PI n’ont pas soutenu le chef de l’exécutif après la campagne virale réclamant son départ ? Réponses de Hicham Berjaoui, professeur de droit public à l’Université Mohammed V de Rabat.

Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch, le secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, et le secrétaire général du Parti de l’Istiqlal (PI), Nizar Baraka, se sont réunis, vendredi 29 juillet.

À cette occasion, la majorité a présenté ses vœux et félicitations au Roi et au peuple marocain à l’occasion du 23e anniversaire de la fête du Trône. Elle s’est aussi félicitée pour la solidarité et l’harmonie dans le travail gouvernemental, et son approche participative, qui ont permis au gouvernement de faire face aux défis émergents et aux pressions sans précédent auxquelles le pays est confronté.

Aussi, la présidence de la majorité a salué l’intervention immédiate du gouvernement dans la mise en œuvre des directives royales, à travers un ensemble de mesures urgentes pour réduire les effets des incendies et soutenir la population touchée.

Lire aussi : Réformes : les nouveaux chantiers fondateurs

La même source a exprimé sa haute appréciation pour ce que le pays a accumulé dans le domaine de la consolidation du choix démocratique ancré dans la Constitution, en tant que choix irréversible de la nation.

En outre, la majorité a évoqué sa grande satisfaction concernant les réalisations, les chantiers et les réformes menées par le gouvernement dans divers domaines, malgré les défis internes et externes difficiles. À cela s’ajoute sa capacité à continuer à concrétiser son programme gouvernemental malgré les contraintes, en plus de continuer à réaliser le programme social, notamment l’activation de la protection sociale et le renforcement du secteur de la santé.

Enfin, la majorité s’est félicitée pour l’esprit de patriotisme et de sérieux, ainsi que de la grande responsabilité politique dont ont fait preuve tous les partis et groupes d’opposition, ainsi que les groupes de la majorité dans les deux Chambres du Parlement. Selon la même source, ceux-ci ont réussi, de par leurs différentes positions, à traiter les questions et préoccupations du peuple marocain au sein de l’institution législative.

Pour analyser davantage les principales conclusions de la réunion de la présidence de la majorité, la rédaction a contacté le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) qui a déclaré n’avoir aucun commentaire à faire sur ce sujet. LeBrief a aussi contacté le professeur de droit public à l’Université Mohammed V de Rabat, Hicham Berjaoui, qui nous a accordé cette entrevue.

LeBrief : La coalition gouvernementale affirme que le bilan du travail accompli après sa formation est positif, qu’en est-il réellement à votre avis??

Pr Berjaoui : Le programme gouvernemental a, pour épicentre, ce que ses artisans ont dénommé « l’État social ». Et la mise en œuvre de ce choix exige des politiques et des programmes publics destinés à l’amélioration du vécu quotidien des Marocains. Dans ce sillage, il est soutenable de dire que le gouvernement implémente des décisions d’importance, dont les plus saillantes se manifestent dans la généralisation de la couverture sociale, la révision des rémunérations de certains fonctionnaires et une cadence avancée de fluidification et de traitement des demandes d’investissement générateurs d’emplois. Mais, le résultat de ces mesures ne se caractérise pas par l’immédiateté, d’où l’intérêt de recourir aux instruments conjoncturels qui ont des répercussions directes sur la vie courante des Marocains.

LeBrief : La majorité affirme être plus solide et solidaire que jamais, comment peut-on interpréter ce constat alors que le PAM et le PI n’ont pas soutenu le chef du gouvernement après la campagne virale réclamant son départ ?

Pr Berjaoui : En tant qu’objet d’étude de la science politique, une coalition gouvernementale, quelles que soient ses composantes, ne constitue pas, ne serait-ce que machinalement, un tout homogène. Il est, donc, courant qu’il y ait des divergences sur des questions spécifiques, présentant une portée conjoncturelle. Néanmoins, le caractère amassé et restreint de l’actuelle coalition gouvernementale constitue un facteur de renforcement de son unité, notamment en ce qui concerne les projets structurels.

LeBrief : Selon vous, est-ce qu’on peut parler d’harmonie dans le travail gouvernemental et d’une approche participative ?

Pr Berjaoui : L’harmonie intra-gouvernementale est un phénomène sinusoïdal qui dépend de plusieurs facteurs qui ne sont pas complètement l’apanage de la coalition elle-même. Mais, jusqu’à présent, et comme je l’ai dit avant, le caractère amassé de la majorité peut lui offrir une opportunité renouvelable de continuité et de stabilité.

LeBrief : Qu’en est-il des relations entre la majorité et l’opposition ?

Pr Berjaoui : Le texte constitutionnel de 2011 s’inscrit dans le sillage du constitutionnalisme contemporain qui vise à maîtriser les excès susceptibles d’émaner des majorités arithmétiques, c’est pourquoi il confère à l’opposition des moyens de contrôle de l’action gouvernementale. L’opposition est, donc, appelée à utiliser les moyens que lui impartit la Constitution non pas pour faire une sorte de show déclaratoire, mais plutôt pour identifier les tares de l’action du gouvernement et lui suggérer des alternatives réalisables.

En tout cas, le fonctionnement optimal d’un système constitutionnel est tributaire non seulement d’une majorité soudée et capable de réaliser les engagements sur la base desquells elle a obtenu la confiance des électeurs, mais également d’une opposition forte.

Lire aussi : Alj : la généralisation de la protection sociale, une responsabilité partagée

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