Situation des droits de l’Homme au Maroc : ce qu’il faut retenir du rapport du CNDH
Amina Bouayach, présidente du CNDH © DR
A
A
A
A
Il s’agit d’un rapport d’environ 300 pages et dont les principaux points ont été présentés vendredi par la présidence du Conseil, Amina Bouayach. Selon elle, la pandémie de la Covid-19 peut être une opportunité pour construire un État social en mesure de répondre aux attentes et aux besoins des citoyens. Lors de son point de presse, elle a surtout insisté sur une relance économique solide et une politique économique équilibrée.
La situation thématique des droits de l’Homme, l’adaptation des législations, le renforcement des compétences et des médias dans le domaine des droits de l’Homme, l’observation des élections, les relations de coopération à l’échelle nationale et internationale, les nouveautés d’ordre administratif et de planification, sont les principaux axes autour desquels s’articule ce rapport.
Lire aussi : Modèle de développement : les recommandations du CNDH
Une hausse des plaintes
Le CNDH a enregistré une augmentation de plus de 20% du nombre de plaintes de citoyens qu’elle a reçues en 2021 par rapport à 2020. Celles-ci sont passées de 2.536 à 3.018. On note une dominance de plaintes liées aux droits civils et politiques (55,64%), alors que celles concernant les droits économiques, sociaux, culturels et environnementaux s’élèvent à 44,36%. Cette augmentation est un indicateur « très important » du rôle positif que le Conseil joue en matière de défense des droits des citoyens, estime l’institution.
Dans le détail, le CNDH signale que les plaintes liées aux lieux de privation de liberté et au cours de la justice sont respectivement de 32,5% et 19,72%. Les plaintes inhérentes à l’atteinte à l’intégrité physique représentent 2,68%, tandis que celles liées aux abus de pouvoir s’élèvent à 2,82% et celles concernant l’atteinte aux droits à la santé et à la protection sociale sont de 2,62%. Le reste représente 39,66%.
Ledit rapport ajoute que 65 plaintes portaient sur des allégations de mauvais traitements. 55 plaintes concernaient des établissements pénitentiaires, neuf accusaient des éléments de sécurité et une plainte était déposée contre deux personnes dans un centre relevant de la Gendarmerie royale. S’agissant des allégations de torture, on note 16 plaintes.
Autre chiffre mis en avant par la publication : 42 mesures disciplinaires ont été prises par la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) à l’encontre d’employés de la police ayant fait l’objet de plaintes pour traitements violents ou abus lors des arrestations et des interrogatoires.
Au sujet des sit-in de protestation, le rapport signale avoir enregistré en 2021 quelque 13.441 mouvements de protestation, un chiffre en hausse par rapport à 2020 qui en a compté 8.844.
Lire aussi : Effectivité des droits de l’Homme : les recommandations du CNDH
Les recommandations du CNDH
Face aux différents constats relevés du rapport, le CNDH a émis une série de recommandations. Pour le Conseil, il est urgent de prendre conscience de l’ampleur et de la profondeur des transformations en cours. Il plaide pour l’adoption d’une approche basée sur les droits humains dans la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement, en tenant compte des objectifs de développement durable et des principes de participation, de reddition des comptes, de non-discrimination, d’autonomisation et de légitimité.
Sur le volet politiques publiques, programmes et pratiques, le CNDH appelle le gouvernement à mettre à jour le Plan d’action national en matière de démocratie et de droits de l’Homme (PANDDH). Il recommande également l’amélioration de la qualité de l’enseignement public et la promotion de l’égalité des chances entre les sexes et entre les zones rurales et urbaines.
Enfin, le CNDH appelle aussi le pouvoir judiciaire à faire preuve de diligence pour consolider l’application des normes internationales des droits de l’Homme ratifiées par le Maroc. Il insiste sur l’accélération de l’adoption du projet de loi visant à modifier et compléter l’ensemble du droit pénal, conformément aux recommandations du Conseil contenues dans son mémorandum publié en 2019, tout en réclamant la nécessité d’instaurer un texte de loi par rapport à l’usage de la force lors des manifestations, dans le but d’assurer « un contrôle du parquet général ».
Société - Après des journées marquées par des violences, la mobilisation de la « GenZ 212 » s’est déroulée globalement dans le calme, malgré quelques incidents isolés à Casablanca.
Hajar Toufik - 2 octobre 2025Société - Aucun ordre de fermeture des commerces ou d’évacuation des lieux de travail n’a été donné à Casablanca, démentant les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux.
Rédaction LeBrief - 2 octobre 2025Société - Trois morts et plusieurs blessés après l’assaut du centre de la gendarmerie de Leqliaâ, le parquet ouvre une enquête pour identifier les responsables.
Hajar Toufik - 2 octobre 2025Société - Le ministère de l’Intérieur alerte sur des actes criminels commis lors de manifestations, attribués à une minorité de fauteurs de troubles, dont une majorité de mineurs.
Hajar Toufik - 2 octobre 2025Société - Le procès de Said Naciri, ancien président du Wydad, est de nouveau fixé au 9 octobre. Détails sur les accusations en cours.
Mouna Aghlal - 2 octobre 2025Société - Les récentes manifestations au Maroc ont été marquées par des actes de violence impliquant des mineurs, révélant de fortes tensions sociopolitiques.
Mouna Aghlal - 2 octobre 2025Dossier - Des piétons qui traversent d’un trottoir à l’autre, des voitures qui zigzaguent… À croire que les Casablancais vivent dans un jeu vidéo, sans bouton pause.
Sabrina El Faiz - 12 avril 2025Société - Au Maroc, on peut rater son permis de conduire, son bac… Mais rater son mariage ? Inenvisageable !
Sabrina El Faiz - 23 août 2025Dossier - Au Maroc, pour définir le terme classe moyenne, nous parlons de revenus. Cela ne veut pourtant plus rien dire.
Sabrina El Faiz - 5 juillet 2025Dossier - Un faux témoignage peut envoyer un innocent en prison ou blanchir un coupable. Un faux diplôme casse la méritocratie. Un faux certificat peut éviter une sentence.
Sabrina El Faiz - 24 mai 2025Dossier - Les voisins ont bien changé. Les balcons étaient les réseaux sociaux d’antan. On y partageait les breaking news du quartier et les hommes étaient aussi bien surveillés que les enfants !
Sabrina El Faiz - 12 juillet 2025Société - Les mails de Casablanca traversent une période de transformation, entre défis liés à l’entretien, évolution des attentes et adaptation à un nouveau contexte économique.
Hajar Toufik - 8 août 2025