Gazoduc Medgaz : l’Algérie fait du chantage à l’Espagne

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Gazoduc Nigeria-Maroc : le projet avance à grands pas

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Nouveau coup bas du régime algérien. Après avoir arrêté l’activité du gazoduc Maghreb-Europe (GME), il fait désormais pression sur l’Espagne pour ne pas approvisionner le Maroc en gaz. Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a toutefois rassuré que malgré l’arrêt du GME, l’offre a pu satisfaire la demande d’énergie grâce à la capacité nationale établie. Des solutions alternatives vont être déployées prochainement.

Après avoir décidé de ne pas renouveler le contrat du gazoduc Maghreb-Europe (GME), l’Algérie fait actuellement pression sur l’Espagne pour que ses entreprises ne revendent pasdu gaz au Maroc. Selon le journal espagnol El Mundo, le gouvernement algérien a imposé ses conditions pourl’expansion du Medgaz, le seul gazoduc qui lie actuellement le pays à l’Espagne via Almeria. Le régime algérien a exigé des entreprises ibériques de production, de distribution et de commercialisation d’électricité et de gaz,dont Iberdrola, Endesa et Naturgy, de ne pas revendre le gaz algérien à Rabat.

«Le gouvernement espagnol est ainsi face à un nouveau front qui augmentera sa dépendance vis-à-vis du pouvoir algérien», déplore le quotidien espagnol. La même source précise aussi que l’exacerbation de la crise entre l’Algérie et le Maroc, ainsi quela forte dépendance de l’Espagne au gaz dans cette phase de la transition énergétique, «ont ouvert un nouveau front au gouvernement de coalition de Pedro Sánchez déjà très affaibli».

Lire aussi :Gazoduc Maghreb-Europe : les réactions se poursuivent

De plus, plusieurs autres voix européennes se sont levées dernièrement pour exprimer leur mécontentement suite à l’arrêt des activités du GME. Pour l’eurodéputé allemand Lars Patrick Berg, le fait que l’Algérie ait ordonné la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe vers l’Espagne est très préoccupant, «compte tenu de l’arrivée de l’hiver et des prix élevés de l’énergie», notant que «malheureusement, l’Algérie s’avère être un partenaire peu fiable !». Le maire de Liveri, municipalité italienne jumelée avec Dakhla, Raffaele Coppola, a de son côtéavancé qu’«en cette période de crise du marché du gaz naturel, la décision de l’Algérie d’annuler l’accord du gazoduc Maghreb-Europe est contraire aux intérêts de la communauté et de nos principaux alliés en Afrique comme le Maroc».

Lire aussi :Suspension du gazoduc Maghreb-Europe : la réaction des députés européens

Benali rassure

Par ailleurs, ce lundi 8 novembre, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a été interpellée au sujet de la stratégie énergétique nationale lors de son intervention à la Chambre des représentants. Elle a expliqué que «le Royaume dispose de deux sources pour approvisionner le marché national en gaz naturel. La première est liée à la production nationale alors que la seconde concernait le gaz naturel fourni par le GME, et qui était utilisé exclusivement dans la production d’électricité dans la centrale de Tahadart, près de Tanger, et la centrale d’Ain Beni Mathar dans la province de l’Est».

Lire aussi :Suspension du gazoduc Maghreb-Europe : la réaction des députés européens

Selon la ministre, malgré l’arrêt des activités de ces deux stations, «l’offre a pu satisfaire la demande d’énergie (…)en se focalisant sur la capacité nationale établie, en plus de la diminution de la demande d’électricité en raison de la pandémie». Elle a précisé aussi que «l’approvisionnement du marché national en gaz butane, qui sert notamment à des usages domestiques et agricoles, n’a rien à voir avec le GME».

Lire aussi :L’Algérie livrera son gaz à l’Espagne sans passer par le Maroc

En outre, la ministre a indiqué que plusieurs programmes ont été mis en placepour améliorerla production, la transmission et la distribution d’électricité avec une généralisation au secteur rural. Elle a évoqué dans ce sens que son département est en train de finaliser des projets inscrits dans le cadre du plan pluriannuel des équipements électriques à l’horizon 2030, visant àrevaloriser les ressources et les énergies locales. Ainsi, de 2021 à 2025, des besoins électriques supplémentaires seront développés grâceaux énergies renouvelables éoliennes et solaires, et ce«avec la programmation et le développement d’une capacité supplémentaire qui dépasse 4 mégawatts, soit 90% de la capacité supplémentaire, et d’une seule centrale thermique au gaz naturel», souligne la responsable.

Lire aussi :Maroc-Algérie : une accalmie n’est pas d’actualité

S’agissant de la période de 2026 à 2030, Benali explique le Royaume compte adopter un plan vert basé sur 100% de ressources renouvelables. L’objectif de ce chantier estd’atteindre une capacité supplémentaire d’environ 5200 mégawatts, «ainsi que la programmation de projets flexibles pour la production de l’électricité»pour faire face«à la nature fluctuante des ressources renouvelable, notamment la station de pompage et les systèmes stockage d’énergie par batterie».

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