Tourisme : la détresse des transporteurs touristiques
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Contrairement à l’année précédente, la saison estivale decette année s’annonce fructueuse pour les professionnels du tourisme. En effet, le Maroc a lancé cette semaine sa fameuse opération de transit Marhaba pour accueillir lesMarocains de la diaspora et a autorisé sous condition l’arrivée des touristes étrangers au pays. Cependant, cette reprise ne fait pas l’unanimité. Certains domaines touristiques risquent d’être laissés pour compte en raison des répercussions économiques de la pandémie de la Covid-19 sur leur activité. C’est le cas des opérateurs du transport touristique qui ne savent plus à quel saint se vouer. Réunis ce mercredi 16 juin au sein de la Fédération nationale du transport touristique (FNTT), ces derniers ont exprimé leur scepticisme quant à une relance immédiate de leur activité. Pour les optimistes d’entre eux, leur secteur reprendra ses forces dans 12 mois, tandis que les pessimistes penchent plus vers une reprise dans 24 mois, soit en 2023.
Il faut dire quela fermeture des frontières ralentit toujours l’activité du secteur qui dépend des arrivées des touristes étrangers. Le marché international représente75% de l’activité de la filière.
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Des chiffres alarmants
Intitulée « CAP 2025 : analyse, diagnostic orientations et plan d’action à moyen terme », une étudea été réalisée pour le compte de la FNTT par Mohamed Setti, directeur général du cabinet Artegis Conseil, et par El Mehdi El Fakir, consultant et expert financier. Il ressort de ce rapport que les professionnels du transport touristique auront du mal à «résorber» les effets de la période de non-activité, surtout qu’ils ont épuisé leurs trésoreries en recourant à l’endettement pour combler leur besoin de fonctionnement (Damane Oxygène et Damane Relance).D’ailleurs, compte tenu du fait que 50% de leurs investissements sont à crédit, l’encours de leur dette a été estimé à 1,8 milliard de DH, dont 50% en leasing, 20% par crédit bancaire et 30% par crédit direct. De plus, le secteur connait une chuted’au moins 30% de la valeur patrimoniale et des bilans et structures financières de ses opérateurs.
En outre, s’ajoute la facture bien salée de la reprise de l’activité et qui comprendla réhabilitation de la flotte (rodage, maintenance…), la formation et l’encadrement des ressources humaines. Des ressources humaines que les entreprises concernées devront à nouveau recruter, vu qu’ils ont perdu presque la majorité de leurs effectifs lors de la période d’attentisme du confinement.
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Les recommandations et revendications de la FNTT
Pour surmonter cette crise et pouvoir accompagner au mieux l’opération Marhaba et l’accueil des touristes étrangers, les responsables du transport touristique du Royaume préconisent la réalisation d’un diagnostic et d’une radioscopie de la situation pour engager des solutions de reprise. Ils recommandent aussi le report des échéances de paiement pour suspendre les procédures de recouvrement à leur encontre, de sorte à leur permettre d’envisager une reprise dans «des conditions normales» et de profiter de la prochaine saison estivale touristique.
Les professionnels de ce secteur exhortent également à l’adoption d’une approche plus dynamique pour soutenir leur activité et ses entreprises. OthmanCherif Alami, président de la FNTT, souligne dans ce sens : «on demande au ministère des Finances de très rapidement réunir le Comité de veille économique afin de trouver une solution pour notre secteur en donnant les autorisations nécessaires aux sociétés de financement et de leasing pour reporter tous les soldes de nos crédits sur les cinq prochaines années». Précisant qu’en raison de la crise sanitaire actuelle les transporteurs touristiques ne pourront exploiter que la moitié de leur parc, voire moins,le président estime que «si le gouvernement met en place une subvention spéciale pour nos entreprises avec un fonds d’investissement national, nous pourrons rectifier le tir».
Enfin, la FNTT propose de rééchelonner les dettes à caractère social liées aux cotisations de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), et ce pouralléger les finances des opérateurs et préserver les acquis du personnel et des familles des affiliés en matière de couverture sociale.
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