PLF 2025 : évolution de la charge de la compensation

Mbaye Gueye
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PLF 2025 : évolution de la charge du soutien des prix et des produitsIllustration ©DR

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L’évolution de la charge du soutien des prix des produits subventionnés représente un enjeu majeur dans le cadre des politiques économiques visant à stabiliser les marchés et à protéger le pouvoir d’achat des citoyens. Le rapport de compensation, publié par le ministère de l’Économie et des Finances dans le cadre du projet de loi de Finances pour l’année budgétaire 2025, met en lumière plusieurs points essentiels concernant les dynamiques de subvention.

Les subventions jouent un rôle crucial pour compenser les fluctuations des prix des produits de base. Ces subventions visent à préserver le pouvoir d’achat des ménages marocains en réduisant l’impact des hausses des prix sur les produits de première nécessité. Cependant, cette approche a un coût pour l’État, qui se traduit par une charge budgétaire croissante, indique le rapport sur la compensation.

En 2023, la charge de compensation du gaz butane a atteint un niveau record de 21,8 milliards de dirhams (MMDH). Ce montant considérable est le résultat direct de plusieurs facteurs, dont la fluctuation des prix internationaux et la dépendance aux importations, particulièrement en provenance des États-Unis, qui assurent environ 76% des importations en début d’année 2024. Cette dépendance renforce l’exposition du Maroc aux variations des cours mondiaux du butane.

Selon le rapport, pour cette année en cours, la consommation nationale de gaz butane a continué de croître, avec des niveaux mensuels variant entre 19,00 et 21,90 millions de bonbonnes de 12 kg. Alors que les fluctuations des prix mondiaux du butane, oscillant entre 375 et 575 dollars/tonne, ce qui impacté l directement la charge de compensation. Les montants varient entre 909 et 1.584 millions de dirhams (MDH) suivant les mois.

La subvention du gaz butane reste un des moyens pour la stabilité des prix de ce produit essentiel à la vie quotidienne des ménages marocains. Toutefois, l’État envisage de mettre en place des réformes pour mieux cibler les subventions.

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Le sucre entre subventions et dépendance aux importations

Le sucre est un autre produit subventionné par le gouvernement. Il occupe une place centrale dans la consommation des ménages. La charge de compensation du sucre se divise en deux catégories : le sucre brut importé et le sucre raffiné. En 2023, la charge de compensation totale du sucre à la consommation a atteint 4,07 MMDH, marquant une tendance haussière par rapport aux années précédentes, rapporte le document.

Le Maroc dépend fortement des importations de sucre brut pour couvrir ses besoins internes. En 2023, les importations ont atteint environ 1.034 kilotonnes (KT), en augmentation continue depuis 2019, où les importations étaient d’environ 614 KT. Cette hausse des importations témoigne de la demande croissante de sucre sur le marché domestique.

À cela s’ajoute les fluctuations des prix mondiaux du sucre brut, qui ont poussé l’État à ajuster les montants de compensation afin de stabiliser le prix de vente local. Par exemple, les cours ont varié entre 486 dollars/T et 575 dollars/T au cours de l’année 2024, accentuant ainsi la pression sur les finances publiques. Les subventions mensuelles, quant à elles, ont évolué en fonction des cours, avec des pics notables au cours des mois de forte volatilité.

Le rapport explique qu’en plus du sucre brut, le gouvernement subventionne également le sucre raffiné. La consommation mensuelle a fluctué entre 101 et 118 KT au cours des mois de 2024, nécessitant une compensation proportionnelle pour maintenir les prix bas. La charge globale liée au sucre, tant pour les importations que pour la consommation locale, a entraîné une pression financière continue sur le budget de l’État.

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Les céréales, aliments de base

Pour ce qui est des céréales, ils occupent une place centrale dans l’alimentation des ménages marocains. Entre 2023 et 2024, la charge de compensation des céréales s’est maintenue à des niveaux élevés en raison de l’importance stratégique de ce produit.

Le Maroc a réussi à réaliser une production nationale de blé tendre estimée à 7,1 millions de quintaux (MQx) pour la campagne 2023/2024, en dépit du stress hydrique auquel le Royaume fait face depuis plusieurs années. Mais cette récolte n’est pas suffisante pour assurer les besoins de la population. C’est pourquoi le Maroc a dû importer des quantités significatives pour répondre à la demande interne. Les importations nationales de blé tendre ont varié entre 3,0 et 8,2 MQx entre janvier et août 2024. Les origines des importations sont diversifiées, avec la France, la Russie et l’Allemagne parmi les principaux fournisseurs, souligne le document.

Les prix des céréales importées ont connu une évolution fluctuante, influencée par les variations des cours mondiaux et les conditions météorologiques. Ces variations ont contraint le gouvernement à ajuster les subventions allouées pour stabiliser les prix domestiques du pain et des autres produits à base de farine.

Les charges de compensation pour le blé incluent plusieurs aspects, tels que les frais de transport, les primes de collecte, et les différentiels de prix. En 2023, la charge totale liée à la compensation du blé tendre et de la farine nationale de blé tendre (FNBT) s’élevait à environ 1.344 MDH, en légère hausse par rapport à l’année précédente. Ces subventions visent à maintenir un prix de vente stable pour les produits de première nécessité, particulièrement le pain, qui constitue un aliment de base pour une grande partie de la population.

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