Deepfakes, dérives numériques et IA : la nouvelle frontière des violences faites aux femmes
La révolution numérique, portée par l’intelligence artificielle, redessine les rapports sociaux et transforme profondément la manière dont la violence s’exerce, s’organise et s’amplifie.
La campagne mondiale contre les violences faites aux femmes était historiquement centrée sur les violences physiques, psychologiques, économiques ou institutionnelles. Or, une nouvelle forme de violence, moins visible, mais tout aussi destructrice, prend aujourd’hui une place prépondérante, la violence numérique. Elle se manifeste dans des espaces que l’on croyait neutres ou sécurisés, des plateformes où les femmes s’expriment, travaillent, débattent ou militent. Si les technologies étaient censées rapprocher les individus, elles sont désormais détournées pour nuire, intimider, humilier et réduire des femmes au silence.
Les deepfakes illustrent parfaitement cette dérive. Ces vidéos truquées, rendues crédibles grâce à l’intelligence artificielle, ont déjà ciblé des milliers de femmes dans le monde. Aux États-Unis, une enquête de l’American Sunlight Project a recensé plus de 35.000 deepfakes visant principalement des femmes politiques. En Europe, plusieurs militantes féministes ont vu leur visage utilisé dans des contenus humiliants circulant massivement sur les réseaux sociaux. Derrière la technologie, ce sont des existences brisées, des réputations détruites, et une peur croissante d’être exposée à la vindicte numérique.
Cette violence numérique n’est pas un phénomène isolé. Elle s’inscrit dans une réalité plus large où l’intelligence artificielle, loin d’être neutre, reproduit les inégalités et des fois des violences économiques d’un monde qui l’a conçue. Les algorithmes apprennent à partir de données historiquement marquées par des stéréotypes de genre. Ainsi, lorsqu’un système analyse le marché du travail ou sélectionne des CV, il peut automatiquement privilégier les hommes pour des postes à responsabilité ou à forte valeur technique. Une étude menée par AlgorithmWatch montre qu’une offre d’emploi pour chauffeur de camion a été diffusée presque exclusivement à des hommes, tandis qu’une annonce pour un poste dans la petite enfance a été massivement présentée à des femmes. Sans intervention humaine, l’algorithme a simplement reproduit ce qu’il connaît : un marché du travail inégal.
Le rapport McKinsey de 2023 va plus loin en démontrant que les femmes sont 1,5 fois plus susceptibles que les hommes de perdre ou de changer de métier à cause de l’automatisation. Les secteurs les plus exposés, l’assistanat, le service à la clientèle, l’éducation de base sont des secteurs où les femmes sont majoritaires. L’intelligence artificielle pourrait donc accentuer leur précarité professionnelle, à moins que des mesures correctives ne soient mises en place.
Cette question résonne particulièrement au Maroc. Le pays a réalisé des avancées considérables dans la promotion des droits des femmes et l’égalité. Pourtant, la transition numérique ouvre la voie à de nouveaux défis. Le harcèlement en ligne, l’usurpation d’identité, la diffusion non consensuelle d’images, l’extorsion et les menaces touchent un nombre croissant de jeunes femmes, de militantes, de journalistes et d’étudiantes. Ces violences détruisent des carrières, entravent la liberté d’expression et la participation politique, et placent les femmes dans un climat d’insécurité permanente.
Mais l’intelligence artificielle n’est pas uniquement une menace utilisée à bon escient, elle peut devenir un instrument puissant de protection et d’émancipation. Elle permet de détecter automatiquement les discours haineux, de signaler rapidement les contenus violents, d’identifier les deepfakes, de cartographier les tendances de violence en ligne et de soutenir les plateformes d’écoute et d’accompagnement. Plusieurs organisations internationales, dont le Conseil de l’Europe et l’UNESCO, travaillent déjà à l’élaboration de cadres éthiques pour prévenir les dérives et promouvoir une IA plus juste, inclusive et sensible au genre.
Cependant, une réalité demeure incontournable : pour que la technologie serve l’égalité, les femmes doivent participer pleinement à sa conception. Aujourd’hui, elles ne représentent que 22% des professionnelles de l’IA, 12% des chercheuses dans ce domaine, et seulement 6% des développeuses. Ce déséquilibre structurel signifie que les algorithmes qui façonnent notre quotidien sont majoritairement pensés par une partie de la société qui ne reflète pas la diversité des expériences humaines.
Les 16 Jours d’activisme offrent ainsi une occasion précieuse pour élargir le débat. Il ne s’agit plus seulement de dénoncer les violences existantes, mais de comprendre comment elles évoluent, se transforment et s’adaptent aux outils numériques. Il faut interroger la responsabilité des plateformes, renforcer l’éducation numérique, former les jeunes filles, mobiliser les institutions, réguler les technologies et, surtout, inscrire la question du genre au cœur du développement technologique.
À l’heure où les algorithmes deviennent capables de produire des images, des voix ou des décisions, protéger les droits des femmes n’est plus seulement un enjeu social c’est un défi numérique, politique et éthique. La violence change de forme, mais elle persiste. Notre réponse doit changer elle aussi.
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