La réforme législative de la profession de commissaire de justice selon la loi n° 46.21
Elle marque ainsi la fin d’une étape juridique précédente ayant duré plus de deux décennies, durant lesquelles la profession était régie par les dispositions de la loi n° 81.03. Bien que cette dernière ait constitué, à son époque, une référence réglementaire importante, les mutations de la justice moderne et les contraintes professionnelles et sociétales qui en ont découlé ont rendu nécessaire une refonte de l’architecture juridique de la profession, en vue de sa rationalisation et de son adaptation aux principes de bonne gouvernance et de qualité de la performance judiciaire.
Ce nouveau texte a été promulgué par le dahir chérifien n° 1.25.49 en date du 6 juin 2025, et publié au Bulletin officiel n° 7412 du 12 juin 2025. Il entrera en vigueur à compter du 12 septembre 2025, soit trois mois après sa publication, conformément à l’article 170. Durant cette période transitoire, les dispositions de l’ancienne loi demeureront applicables, sauf en cas de contradiction avec les nouvelles dispositions, illustrant ainsi le principe de sécurité juridique et la stabilité des situations professionnelles.
Renforcement des conditions d’accès à la profession
L’une des principales nouveautés de ce cadre législatif réside dans la révision des conditions d’accès à la profession de commissaire de justice. Désormais, seuls les titulaires d’une licence en droit ou en charia, ou d’un diplôme équivalent, peuvent se porter candidats, traduisant ainsi la volonté du législateur de réserver l’exercice de la profession à une catégorie spécialisée disposant d’une formation juridique académique minimale. En outre, l’exigence d’intégrité pénale est renforcée, en excluant toute personne ayant fait l’objet d’une condamnation pour des infractions financières ou de faux, même en cas de réhabilitation, témoignant ainsi d’un choix strict en faveur de la moralisation de la profession et du renforcement de la confiance publique. De même, toute personne ayant fait l’objet d’une décision disciplinaire de révocation ou de radiation est exclue de l’accès à la profession, en cohérence avec les exigences d’intégrité morale et professionnelle.
Réforme du système de formation et de stage
Sur le plan de la qualification professionnelle, la nouvelle loi instaure une approche différente de celle précédemment en vigueur. Elle impose un stage d’un an, dont la moitié s’effectue dans un établissement de formation agréé et l’autre moitié au sein d’un office de commissaire de justice. L’obtention du titre définitif est conditionnée par la réussite à un examen de fin de stage, consacrant ainsi le passage d’un modèle d’intégration directe à un processus progressif de qualification, combinant savoir théorique et pratique de terrain, gage d’efficacité professionnelle future.
Par ailleurs, le régime des exemptions au concours a été revu. Si certaines catégories, telles que les greffiers et les secrétaires assermentés, continuent à bénéficier de cette exemption, elles sont désormais tenues de suivre le stage et de réussir l’examen final, contrairement à ce que prévoyait l’ancien dispositif. Ce changement reflète une logique fondée sur l’équité et l’égal accès à la formation.
Encadrement rigoureux des incompatibilités et des formes de participation professionnelle
En matière d’incompatibilités, le législateur vise à garantir l’indépendance du commissaire de justice et son plein engagement dans l’exercice de ses fonctions, en élargissant la liste des activités incompatibles avec la profession. Outre les fonctions publiques et les activités commerciales, les missions d’expertise judiciaire, la gestion administrative des sociétés privées, ainsi que tout emploi salarié non expressément autorisé sont désormais proscrits. Cette limitation encadrée des activités parallèles vise à préserver la profession de tout conflit d’intérêts et à assurer la dignité et l’indépendance du commissaire.
Concernant la participation, la nouvelle loi fixe à quatre le nombre maximum de commissaires pouvant s’associer dans une même structure, et prévoit un cadre contractuel réglementé définissant les droits, obligations et mécanismes de dissolution de la société, marquant une avancée significative par rapport à l’ancien système, qui se limitait à reconnaître le principe de participation sans en encadrer les modalités.
Revalorisation du statut des secrétaires assermentés et élargissement de la responsabilité du commissaire
L’une des réformes majeures introduites par ce texte concerne l’élévation du niveau de qualification des secrétaires assermentés. La détention du baccalauréat n’est plus suffisante ; une licence devient désormais obligatoire. Ce changement traduit l’ambition du législateur de rehausser le niveau professionnel au sein même de l’office. En parallèle, le commissaire de justice est tenu pour responsable des fautes commises par ses secrétaires, consacrant ainsi le principe de contrôle interne et l’exigence de qualité du travail quotidien.
Renforcement des prérogatives de l’instance nationale et modernisation du régime disciplinaire
Sur le plan disciplinaire, la loi s’attache à clarifier la relation entre les conseils régionaux et l’instance nationale, en précisant les échelons des sanctions : avertissement, blâme, suspension temporaire, et révocation. Ce système reflète une vision fondée sur le principe de gradation des sanctions et sur le respect des garanties d’un procès disciplinaire équitable.
Les pouvoirs de l’instance nationale sont également élargis. Elle est désormais compétente pour élaborer un code de déontologie, initier des projets sociaux au bénéfice des professionnels, assurer le suivi de leur obligation d’assurance professionnelle, et organiser les élections de ses responsables selon des standards renforcés de transparence et d’institutionnalisation.
En conclusion, à la lumière de cette analyse, la loi n° 46.21 marque une nouvelle étape dans le processus de réforme de la profession de commissaire de justice au Maroc. Elle adopte une approche fondée sur la revalorisation de la profession, en la rendant plus professionnelle, plus indépendante et plus performante dans son environnement judiciaire et social.
Le législateur dépasse ainsi la simple logique réglementaire pour instaurer un véritable processus de professionnalisation et de structuration institutionnelle, permettant à cette profession d’accompagner les mutations profondes de la justice marocaine et de renforcer son rôle de partenaire stratégique dans la consolidation de la sécurité juridique.
Cela dit, le succès de ce nouveau cadre législatif dépendra de sa mise en œuvre effective sur le terrain, soutenue par une volonté politique et professionnelle claire, dépassant le texte pour s’ancrer dans la pratique, en gardant toujours à l’esprit que la justice n’est pas seulement un pouvoir, mais un pilier de la confiance sociale et une responsabilité partagée.
Dans ce contexte, des voix importantes appellent à rompre avec le modèle « Gagnant-Perdant » qui a régi les relations internationales pendant des décennies, et à adopter un modèle alternatif basé sur le principe « Gagnant-Gagnant ». Dans son récent discours, qui n’a pas dépassé huit minutes, le président chinois a souligné que le système international actuel traverse une crise réelle due à la logique de conflit et de domination, appelant à construire un nouvel ordre mondial basé sur des intérêts mutuels et…
Par Dr Abdellah Boussouf, Historien et secrétaire général du CCMECette réunion fait suite à la première commission préparatoire qui s’est tenue en avril dernier, dans le cadre des préparatifs à l’entrée en vigueur de ce traité historique, adopté en juin 2023, visant à protéger la biodiversité marine dans les zones situées hors de la juridiction nationale. Ces zones couvrent environ la moitié de la surface des océans mondiaux et sont soumises à des pressions croissantes dues à la surpêche, à la pollution et au changement climatique. L’entrée en vigueur…
Par Mohammed Tafraouti, Activiste environnemental, spécialiste des questions oasiennes et du développement durablePourtant, une vidéo du Premier ministre français, François Bayrou, est apparue dans mon fil d’actualité. Son message était sans détour : « La vie de la Nation est en jeu ». L’ironie m’a frappé de plein fouet. Les mots du journal, censés décrire le Maroc, n’étaient-ils pas, en réalité, le reflet le plus fidèle de la France elle-même ? La fragilité financière : la France en faillite ? Pendant que les plumes financées s’inquiètent de la prétendue « fragilité d’un…
Par Abdellah NAFIL, PhD, Acteur associatif, Ex-Président de Tariq Ibnou Ziyad Initiative (TIZI) et Vice Président de l’association Morroco Energy LeadersCette paix, qui met officiellement fin à plus de trente ans de conflit autour du Haut-Karabakh, est bien plus qu’un arbitrage régional : c’est une projection stratégique directe dans l’un des carrefours les plus sensibles de l’Eurasie. Un gain stratégique pour Bakou… et pour Washington L’élément central de l’accord est la création du corridor « TRIPP », un axe de 43 kilomètres en territoire arménien reliant l’Azerbaïdjan à son enclave du Nakhitchevan. Pour Bakou, c’est l’assurance d’un accès terrestre continu…
Par Abdellah Ghali, Spécialiste en géopolitique et en questions internationalesTreize ans plus tard, Donald Trump, figure polarisante par excellence, pourrait bien, à son tour, bousculer l’ordre établi, non pas par sa rhétorique, mais par une série d’initiatives diplomatiques qui, mises bout à bout, composent un tableau surprenant. Une check liste de paix inattendue En quelques mois, Trump a accumulé une série de coups diplomatiques que peu d’observateurs avaient anticipées et que seuls les Présidents américains en période de guerre en pu concurrencer. Caucase : un accord historique entre l’Azerbaïdjan…
Par Abdellah Ghali, Analyste en géopolitiqueOui, on peut retourner à l’université à 50, 60 ou même 70 ans. Et réussir brillamment. Quand l’âge devient force, et non obstacle Aujourd’hui encore, dans les amphithéâtres marocains, de plus en plus de personnes âgées reprennent le chemin des études. Et leur présence n’est pas marginale : elle est significative, inspirante, et profondément respectable. Parmi ces adultes en reprise d’études, on distingue deux profils particulièrement forts : Ceux qui veulent progresser dans leur milieu professionnel : ces femmes et…
Par Safa Makati, Professeur chercheur, responsable pédagogique de la filière comptabilité finance et contrôle à l'ISGALe paradoxe est cruel. L’État hébreu a longtemps capitalisé sur une réalité historique : la Shoah, le massacre de la délégation israélienne aux Jeux olympiques de Munich en 1972, et le récit national du « seul contre tous », de David contre Goliath. Cette posture victimaire, d’abord instrument de survie, est devenue un levier d’influence régionale. Mais ce levier s’essoufflait déjà, lentement, mais sûrement, à mesure que les nouvelles générations occidentales, déconnectées du récit fondateur du conflit israélo-arabe, n’en retenaient que les…
Par Abdellah Ghali, Spécialiste en géopolitique et en questions internationalesMais à force d’acheter la paix sociale sans réformer, d’importer des récits identitaires sans racines, et de mimer des structures sans colonne vertébrale, l’Algérie semble courir vers une impasse existentielle. Et cette fois, ce n’est pas une provocation : la question de l’effondrement est sur la table. Un géant au pied d’argile Avec ses 2,38 millions de km², l’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et du monde arabe, et l’un des plus vastes au monde. Pourtant, cette taille est…
Par Abdellah Ghali, Expert en relations internationales et géopolitique, formé à Sciences Po Paris, diplômé de HEC et certifié par la Harvard Kennedy School.Cependant, cette pratique pose une question délicate : où s’arrête l’inspiration et où commence l’appropriation illégitime d’une histoire personnelle ? L’affaire entourant Kamel Daoud et son roman Houris illustre les tensions qui surgissent lorsque fiction et réalité s’entrelacent. Lauréat du prix Goncourt 2024, Daoud se voit reproché d’avoir utilisé, sans consentement, le récit d’une survivante de la guerre civile algérienne, ancienne patiente de son épouse psychiatre. Si l’écrivain réfute ces accusations en invoquant la fiction comme territoire libre, cette controverse…
Par Intissar Haddiya, Médecin et auteure marocaineDans les grandes agglomérations, les tendances sont tout aussi disparates. À Casablanca, l’IPAI a reculé de 1%, avec des baisses de 0,5% pour les biens résidentiels, de 2,7% pour les terrains, et de 2,2% pour les actifs professionnels. La ville a également enregistré une contraction significative de 30,1% des transactions, notamment pour les terrains (-41,7%) et les locaux professionnels (-33,3%). À Rabat, les prix ont diminué de 0,6% globalement, avec une baisse notable de 7,5% des actifs professionnels, mais les…
Par Karim Mabrour, Fondateur et CEO de MKM ImmobilierLe rôle du Maroc s’étend bien au-delà de la simple défense de son intégrité territoriale face aux revendications désuètes du Polisario, il incarne une riposte systématique aux menaces qui gangrènent la stabilité de l’Europe, du Sahel et du Maghreb. La position géostratégique du Maroc, à la croisée de l’Atlantique, de la Méditerranée et du Sahel, confère au pays une fonction essentielle dans l’architecture sécuritaire mondiale. Les services de renseignement marocains, notamment la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGST)…
Par Faiçal Marjani, Acteur associatifLa célébration de l’année hégirienne incarne le socle islamique fondamental de l’identité marocaine, tandis que la commémoration de l’année grégorienne illustre l’ouverture du Royaume au monde moderne et son interaction avec la culture occidentale. La célébration de l’année amazighe, quant à elle, honore des racines ancestrales profondes liées à l’identité amazighe, un pilier fondamental du tissu social marocain. Bien que ces festivités témoignent d’une reconnaissance certaine de la diversité culturelle marocaine, elles révèlent néanmoins des lacunes criantes si elles n’incluent…
Par Faiçal Marjani, Acteur associatifUne ambition qui dépasse les frontières Au-delà de l’exposition et des conférences, le Green Impact Expo & Summit porte une vision : celle de créer une communauté marocaine de la mobilité durable, où chaque acteur, qu’il soit industriel, institutionnel, académique ou citoyen peut contribuer à construire les solutions de demain. Cet événement incarne une dynamique unique, où la collaboration transcende les simples enjeux commerciaux pour embrasser une responsabilité collective envers l’avenir de notre planète. Dans un contexte où les politiques…
Par Omar Amarouch, Chargé des partenariats et de la commercialisation du Green Impact Expo & Summit,Dans ces environnements urbains, les rythmes de vie, les infrastructures et les dynamiques sociales ne sont plus en phase, créant une fragmentation de l’expérience urbaine. L’urbanisation rapide, souvent motivée par des impératifs économiques plutôt que par une vision cohérente de la ville, conduit à un désaccord entre les différents éléments qui composent la cité. Les transports fonctionnent à une cadence différente de celle des besoins résidentiels, les espaces de travail ne s’intègrent pas harmonieusement aux zones de loisirs, et les…
Par Mohammed Hakim Belkadi, Consultant architecte des écosystèmes urbains prédictifs et des milieux interconnectés expert judiciaireCe régime, dont les pratiques empiètent systématiquement sur la souveraineté des nations voisines, s’appuie en interne sur une propagande mensongère visant à alimenter la haine, à détourner ses citoyens de leurs véritables aspirations, et à les priver de leur droit légitime au développement, à la justice sociale, et à la prospérité. Son objectif est évident : manipuler l’opinion publique pour la maintenir captive de projets idéologiques en décalage complet avec les besoins et les droits réels de ses citoyens. Après…
Par Faiçal Marjani, Acteur associatifUne réflexion scientifique pour une mobilité durable La programmation scientifique du Green Impact Expo & Summit repose sur une approche transversale qui intègre les dimensions économiques, sociales et environnementales de la mobilité. L’objectif est clair : élaborer des solutions innovantes adaptées aux territoires et aux besoins des populations, tout en répondant aux impératifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le Maroc, acteur clé de cette dynamique, s’est fixé un objectif ambitieux de réduction de 45% de…
Par Mehdi Amarouch, Directeur du programme Green Impact Expo & Summit