PJD : «une victoire pour la démocratie au sein du parti», Mustapha El Khalfi
Abdelilah Benkirane, secrétaire générale du PJD © LeBrief
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Dans un discours chargé d’émotion, Abdelilah Benkirane a insisté sur le fait que «même si le PJD a subi une lourde défaite électorale en 2021, les valeurs musulmanes et les références religieuses ne meurent pas Pour lui, peu importe la force ou la faiblesse du parti, son existence est garantie par la profondeur de ses convictions». Ce message, adressé aux militants et sympathisants, vise à galvaniser les troupes en ces temps difficiles pour le parti.
Un regard critique sur la gouvernance actuelle, une opposition assumée
Lors de son discours, Abdelilah Benkirane a abordé la situation politique actuelle, marquée par l’arrivée d’un nouveau gouvernement qu’il observe avec scepticisme. «J’ai pensé qu’il valait mieux voir ce qu’allait faire ce gouvernement», a-t-il confié. Toutefois, les critiques n’ont pas tardé. Le secrétaire général du PJD reproche au chef du gouvernement de mêler intérêts personnels et exercice du pouvoir, évoquant notamment le fait de défendre sa propre entreprise devant le Parlement. Dans ce contexte, il cite l’affaire du bétail, et ajoute que l’inflation nécessite des explications claires à la population pour éviter la méfiance généralisée. Face à ce qu’il considère comme des manquements, Abdelilah Benkirane affirme qu’il est devenu difficile pour le PJD de ne pas se positionner comme une force d’opposition ferme.
Autre sujet de préoccupation : les nominations au sein du gouvernement. Selon Abdelilah Benkirane, «des amis» ont été favorisés au détriment de la compétence. Comparant cette situation à la période où son parti était aux affaires, il rappelle que le PJD n’avait nommé qu’une vingtaine de personnes, et encore, après vérifications, «une dizaine ou une douzaine» seulement. Pour lui, cette dérive illustre l’échec politique du gouvernement actuel, qu’il accuse de privilégier l’argent et les intérêts particuliers plutôt que le bien commun. «Ce gouvernement valorise davantage l’argent que la politique en elle-même», a-t-il déploré.
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Dans son intervention, le secrétaire général du PJD n’a pas manqué d’alerter sur les projets de réforme du Code de la famille. Selon lui, ces modifications, bien que présentées sous l’angle de la modernisation, constituent une menace pour la stabilité des foyers marocains. Il s’inquiète des effets potentiels sur la cohésion sociale, pilier de la société marocaine. Sur le front éducatif, le secrétaire général du PJD n’a pas mâché ses mots non plus. Il a pointé du doigt la détérioration des résultats scolaires, qu’il attribue en grande partie à l’enseignement en langue française, jugée étrangère aux élèves. «Nos enfants étudient dans une langue qui n’est pas la leur, et c’est pour cela que les résultats se dégradent», a-t-il martelé, soulignant l’urgence d’une réforme profonde du système éducatif pour préserver l’identité linguistique et culturelle nationale.
Par ailleurs, la longue grève des étudiants en médecine a été évoquée pour dénoncer ce qu’il considère comme l’incapacité du gouvernement à gérer les négociations. Selon lui, ce bras de fer témoigne d’un manque flagrant de dialogue social et d’écoute des revendications de la jeunesse.
Malgré les vents contraires, le PJD affiche une volonté de rebondir. Abdelilah Benkirane a tenu à souligner que le congrès n’a bénéficié d’aucun financement public, en particulier du ministère de l’Intérieur. En deux jours, le parti a réussi à collecter plus de 1 M de DH, preuve, selon lui, de l’engagement et de la générosité de ses membres.
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Les ambitions d’un nouveau départ
Selon Mustapha El Khalfi, membre du secrétariat général du PJD, l’objectif désormais est clair : restaurer la crédibilité des institutions élues sur des bases démocratiques solides. Le parti s’engage également à corriger les fondements de l’État social marocain et à rendre les systèmes de protection sociale accessibles à tous. Il a insisté sur l’importance de bâtir une économie compétitive, créatrice de richesse et capable de lutter efficacement contre un chômage endémique, soulignant que le PJD entend tirer les leçons du passé pour mieux se projeter vers l’avenir.
Driss Azami Idrissi, président de la commission préparatoire du congrès, a quant à lui salué la forte mobilisation des militants, avec plus de 90% des adhérents présents. Cette participation massive illustre, selon lui, l’attachement indéfectible à la cause politique du parti : défendre la crédibilité du choix démocratique et préserver la dignité du citoyen marocain.
En conclusion, à travers ce 9e congrès, le PJD se prépare à une nouvelle phase de son histoire. Convaincu de la nécessité d’un engagement renforcé, le parti entend se positionner en acteur incontournable du paysage politique marocain. Avec en ligne de mire un objectif : que les prochaines échéances électorales se déroulent dans la justice, la transparence et le respect de la volonté populaire.
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