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La fonction de santé : l’importance de la réforme du secteur

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L’élaboration d’une loi portant sur la fonction de santé est l’un des principaux piliers de la réforme du système sanitaire national. Ces propos ont été affirmés par le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb. Adoptant une approche participative, la tutelle invite tous les acteurs à livrer leurs propositions concernant ce chantier. En revanche, les professionnels semblent confus du manque de visibilité sur ce projet de loi, tant attendu. Le point avec Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé.

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Le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a affirmé, il y a une quinzaine de jours, qu’une loi portant sur la réforme de la fonction de santé est en cours d’élaboration. En réponse à une question orale à la Chambre des conseillers sur « l’accélération de la mise en œuvre du statut des professionnels de santé, exerçant dans le secteur public », le ministre s’est attardé sur l’amélioration de l’attractivité du secteur. Il a souligné que sa démarche «passe par la reconnaissance de la spécificité du secteur de la santé et de la protection sociale». En outre, son objectif est de pallier le manque chronique en ressources humaines et d’assurer une offre de santé de qualité répartie demanière juste et équitable.

Pour comprendre l’importance de cette réforme et les conditions de son élaboration, la rédaction LeBrief a contacté Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques de santé. Il nous a expliqué que «la réforme du système de santé passe par la reconsidération des conditions de travail de tous les professionnels de santé». «Actuellement, on sait que malheureusement les médecins marocains émigrent à l’étranger, au moment où le pays a besoin de toutes ses ressources humaines, et même de plus de professionnels de santé. Malheureusement ceux qui sont formés chez nous partent à l’étranger», déplore notre intervenant.

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Le statut général de la fonction publique

Le ministre a indiqué que les professionnels de santé ont été rajoutés aux catégories non soumises au statut général de la fonction publique en vertu de la loi n° 39.21, complétant le dahir n° 1.58.008 du 4 Chaabân 1377 (24 février 1958). Tayeb Hamdi souligne que «le premier pas a été fait lorsque les professionnels de santé ont été ajoutés à la liste des fonctions qui ne seront plus cadrées par le statut général de la fonction publique. Effectivement, ce statut ne permet pas la flexibilité nécessaire pour traiter les dossiers de professionnels, avec toutes les spécificités qu’ont ces concernés». Aussi, le ministre a affirmé que son département aadoptéune approche participative intégrée avec tous les acteurs pour connaître leurs propositions et s’accorder sur les points à retenir dans le projet en cours d’élaboration. L’objectif est de répondre aux attentes et aspirations des différentes catégories exerçant dans ce secteur.Cependant, selon Tayeb Hamdi, le point le plus important de cette réforme est la valorisation des ressources humaines. «C’est une réforme nécessaire pour accompagner le chantier royal de la refonte du système de santé, concernant la généralisation de la couverture médicale. Mais, il est à préciser que nous ne pouvons pas avoir cette généralisation de la couverture médicale, sans ressources humaines», avance l’expert.

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Les principaux objectifs de la réforme

Les réunions techniques entre le ministère et les syndicats ont également porté sur des points importants considérés comme des axes principaux de la loi sur la fonction de santé. Il s’agit, en particulier, de la motivation et l’indemnisation des fonctionnaires du ministère, les risques professionnels etles indemnités permanentes et non permanentes, qui entrent dans le calcul du salaire. «Actuellement, il y a une loi relative à la fonction de santé, dont l’objectif est d’encourager et de motiver en augmentant les salaires, les indemnités et les primes de risques pour les professionnels de santé», explique l’intervenant. Et de noter : «ceci est important pour essayer de stopper ou de réduire cette émigration vers l’étranger. Il faut rappeler qu’entre 600 à 800 médecins marocains quittent le Royaume chaque année».

Concernant les médecins qui partent à l’étranger ou vers le secteur privé, le gouvernement a proposé certaines mesures pour arrêter ou diminuer cette action. Parmi celles-ci, l’attractivité du secteur public, qui doit être revue et mise en exergue. Pour Tayeb Hamdi, il est impératif «d’améliorer l’attractivité du service public et de ramener les gens qui cherchent les soins vers le public, notamment les gens qui ont une assurance. À noter qu’actuellement, 94% des dépenses de l’assurance maladie obligatoire vont vers le privé. Donc, si on ramène les gens vers le public, ce serait un moyen de financement pour ce secteur».

Par ailleurs, l’expert précise que «cette réforme va également améliorer la gouvernance du secteur de la santé. En moyenne, la productivité des spécialistes, dans le secteur public, est très basse par rapport au secteur privé. Malheureusement, cela relève de la démotivation des professionnels. Donc, l’amélioration de cette situation est liée à l’amélioration de la gouvernance, ce qui implique la rentabilité du secteur public».

Et enfin, le spécialiste de santé souligne que les professionnels de santé ne vont rester que si «les salaires et les conditions de travail et de formation sont améliorés».

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