Accueil / Économie / Plan d’urgence pour le tourisme: incompréhension après l’exclusion des agences de voyages

Plan d’urgence pour le tourisme: incompréhension après l’exclusion des agences de voyages

Temps de lecture

Exclues du plan d’urgence dévoilé la semaine dernière par le ministère du Tourisme, les agences de voyages ne décolèrent pas. Ces dernières appellent à la mise en place de nouvelles mesures pour sauver leur profession. Le point avec Omar Belhachmi, président de l’Union nationale des agences de voyages (UNAV) et Khalid Benazzouz, président de l’Association des agences de voyages de la région Casablanca-Settat (ARAVS).

Mardi 18 janvier, le gouvernement a approuvé un plan d’urgence d’un montant de deux milliards de DH pour le soutien du secteur touristique. Étalé surcinq principales mesures,le programme n’a pas inclus les agences de voyages. Contacté par LeBrief, Khalid Benazzouz, président de l’Association des agences de voyages de la région Casablanca-Settat (ARAVS), ne cache pas sa déception quant à cette décision. «Nous avons été choqués. On ne comprend pas ce choix, d’autant plus que le montant qui aurait pu être dédié aux agences de voyages aurait été beaucoup moins conséquent que ceux des hôteliers», souligne-t-il.

Lire aussi :Prolongation de la fermeture des frontières : un calvaire sans fin pour le tourisme

Notre intervenant indique que son association demande des explications quant à ce choix du département de tutelle. «Nous avons envoyé des courriers au ministère. On demande à avoir une audience avec la ministre pour comprendre ce qui se passe», déclare Khalid Benazzouz, ajoutant que la priorité est aujourd’hui de faire une restructuration des crédits bancaires des entreprises, mais aussi des employés. «Malheureusement, ils ont oublié les employés qui ont également contracté des crédits pour acheter des biens et qui se retrouvent aujourd’hui avec une indemnité de 2.000 DH. Comment voulez-vous que les gens payent leur traite avec 2.000 DH, s’interroge le président de l’ARAVS.

Même son de cloche du côté de l’Union nationale des agences de voyages (UNAV). Cette dernière a dénoncé «la marginalisation du secteur des agences de voyages par son ministère de tutelle». L’UNAV a appelé à une révision de cette décision inéquitable tout en soulignant que le secteur n’a bénéficié que de deux volets du programme d’accompagnement gouvernemental : les indemnités forfaitaires de 2.000 DH allouées aux salariéset, le report du paiement des cotisations dues à la CNSS pour une durée de six mois.

Ouverture des frontières et prise en charge de la taxe professionnelle

Contacté par LeBrief, Omar Belhachmi, président de l’UNAV, considère que la premièrechose à faire pour sauver les agences de voyages est d’ouvrir les frontières, et prendre en charge la taxe professionnelle. «Pour le premier point, je sais qu’une réunion devrait se tenir demain pour trancher sur cette question de réouverture des frontières que l’on espère positive. Concernant le second point, nous ne pouvons plus payer la taxe professionnelle. Nous l’avons payé l’année dernière sans travailler, mais cette année on n’a plus d’argent pour payer cette taxe», dit-il.

Omar Belhachmi appelle également à ce qu’un coup de main leur soit donné dans le volet du remboursement des dettes. «L’État a mis en place Damane Oxygène, tout le monde s’y est engagé. Il y a eu ensuite Damane Relance qui a intéressé pas mal d’agences pensant que l’ouverture se fera en 2,3 voir maximum six mois. Il se trouve qu’aujourd’hui, on est à deux ans de fermeture, ce n’est donc plus une relance, c’est un crédit de crise que l’on a pris», avance Belhachmi.

Ce dernier attire également l’attention sur les maux des Destinations Management Company (DMC), notant que «les DMC partent à l’étranger chercher des clients pour la destination Maroc, mais aujourd’hui, on n’a plus d’argent pour aller faire ni foires, ni salons, ni de porte à porte».

Lire aussi :Tourisme : un long chemin à parcourir avant la renaissance

Notre intervenant indique que même après l’ouverture des frontières, le problème restera le même : «Une représentation dans le salon de Las Vegas coûte entre 10.000 et 15.000 dollars. Pour les moins chers, il faut compter 6.000 dollars, entre achats de billets d’avion, hôtels et stands sur place», précise Omar Belhachmi, qui appelle à ce que l’ONMT donne gratuitement des stands aux DMC pour les prochaines foires.

Rappelons que Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme, avait également appelé à ce que les agences de voyages soient intégrées dans ce plan d’urgence. Ce dernier avait qualifié cette exclusion d’injuste. Le département de Fatim Zahra Ammor va-t-il donc corriger le tir et ajouter les agences de voyages aux bénéficiaires de son récent plan d’urgence ? Affaire à suivre.

Dernier articles
Les articles les plus lu

L’ONMT s’allie à Norwegian pour relier Tanger à Copenhague

Économie - L’ONMT a signé un partenariat avec la compagnie aérienne Norwegian pour lancer une liaison aérienne directe.

Rédaction LeBrief - 6 décembre 2024

AIF 2024 : signature de trois accords entre le Maroc et la BAD

Économie -Le gouvernement marocain a procédé à la signature de trois accords de financement avec la Banque africaine de développement (BAD).

Mbaye Gueye - 5 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

70 millions de dollars pour moderniser la protection sociale

Économie - La Banque mondiale a validé un nouveau projet d’un montant de 70 millions de dollars afin de consolider les progrès réalisés dans la réforme de la protection sociale.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

Adoption de la 1ère partie du PLF 2025 par la Chambre des conseillers

Économie - La Chambre des conseillers a adopté, à la majorité, la 1ère partie du PLF 2025 lors d'une séance plénière tenue le 5 décembre 2024, en présence de Fouzi Lekjaa.

Rédaction LeBrief - 5 décembre 2024

Les oasis : une richesse fragile à préserver

Économie - Les oasis abritent un patrimoine culturel et naturel inestimable maiss subissent une pression croissante, en raison de la baisse des ressources en eau.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Maroc – BERD : vers une économie verte et inclusive

Économie, Politique - Aziz Akhannouch s’est entretenu à Rabat avec Odile Renaud-Basso, présidente de la BERD, ce jeudi 5 décembre.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024
Voir plus

Tourisme marocain : entre traditions et nouvelles ambitions

Économie - Entre la montée en puissance du tourisme interne et l’importance accrue du tourisme culturel, le Royaume repense son approche pour s’adapter à la demande croissante.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Pirater ou réguler : le défi BeIN Sport au Maroc

Économie, Entreprise - Face à la prolifération des serveurs IPTV illégaux, qui permettent aux utilisateurs d’accéder à ses contenus sans payer, BeIN Sport s’interroge sur les moyens de protéger ses droits.

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

She Impulse : l’AFEM révolutionne l’entrepreneuriat féminin au Maroc

Économie - L’AFEM a dévoilé, mardi 3 décembre 2024, sa nouvelle feuille de route stratégique baptisée « She Impulse : Créateur de valeurs ».

Ilyasse Rhamir - 5 décembre 2024

Budget 2025, réforme sociale : les annonces de Younes Sekkouri

Économie - Avec une enveloppe budgétaire globale de 14 milliards de dirhams, le ministère ambitionne de relever plusieurs défis, notamment dans les domaines de l’emploi et du soutien économique.

Rédaction LeBrief - 30 novembre 2024

Bank Al-Maghrib prépare le lancement du marché secondaire des créances en souffrance

Économie - Bank Al-Maghrib (BAM) s'apprête à révolutionner le secteur bancaire marocain en mettant en place un marché secondaire des créances en souffrance.

Farah Nadifi - 29 novembre 2024

Dessalement : le Maroc et les USA unissent leurs forces pour l’avenir de l’eau

Économie - Un atelier organisé par l’ONEE en partenariat avec l’Ambassade des États-Unis met en lumière les dernières avancées technologiques dans le domaine du dessalement.

Ilyasse Rhamir - 3 décembre 2024

Importations de céréales : les chiffres de 2024

Économie - Entre janvier et novembre 2023 et la même période en 2024, les importations totales de produits ont augmenté de 9 %.

Mbaye Gueye - 2 décembre 2024

Coupe du Monde 2030 : la feuille de route

Économie, Sport - Le Maroc, l’Espagne et le Portugal préparent une Coupe du Monde qui marquera l’histoire. Ce projet tripartite dépasse le cadre sportif pour devenir un levier stratégique.

Farah Nadifi - 5 décembre 2024

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée Champs requis marqués avec *

Poster commentaire