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Vers un air pur d’ici à 2040 ?

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Vers un air pur d’ici 2040 ?La ville de Séoul © DR

L’air que nous respirons est essentiel à notre santé et à notre bien-être, mais la pollution de l’air reste un défi mondial majeur. Selon un rapport récent de la Banque mondiale, l’air pur est une nécessité vitale, mais des millions de personnes continuent de souffrir des effets dévastateurs de la pollution de l’air. Ce rapport met en lumière les sources principales de la pollution de l’air, les politiques nécessaires pour la réduire et les bénéfices économiques et sanitaires d’un air plus propre.

La pollution de l’air est un problème mondial qui affecte la santé de millions de personnes et pèse lourdement sur les économies. Chaque année, environ 5,7 millions de décès sont attribués à la pollution de l’air extérieur, ce qui en fait l’un des principaux facteurs de mortalité prématurée dans le monde. Les particules fines, ou PM2.5, sont particulièrement dangereuses car elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons et le système circulatoire, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires, de maladies respiratoires et de cancers.

Le rapport de la Banque mondiale, intitulé « Accélérer l’accès à un air pur pour un monde vivable », explore les sources de la pollution de l’air, les politiques actuelles et les mesures nécessaires pour réduire l’exposition à ces particules nocives. Il met en avant l’importance d’une approche intégrée combinant des mesures de gestion de la qualité de l’air avec des politiques énergétiques et climatiques pour atteindre des objectifs de développement durable.

Les sources de la pollution de l’air

Les sources de la pollution de l’air varient selon les régions, mais les principales sources anthropiques incluent le chauffage résidentiel, l’industrie, les transports, l’agriculture et la gestion des déchets. Dans les régions arides, les sources naturelles comme les tempêtes de sable jouent également un rôle significatif. Par exemple, en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, les tempêtes de sable contribuent de manière importante à la pollution de l’air.

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En Europe et en Asie centrale, le chauffage résidentiel et les émissions industrielles sont des sources majeures de pollution, tandis qu’en Afrique, la cuisson domestique est la principale source. La combustion de combustibles solides dans les foyers est une source importante de PM2.5 dans de nombreux pays à revenu faible et intermédiaire.

Les politiques actuelles et leurs limites

Les politiques actuelles de gestion de la qualité de l’air ne sont pas suffisantes pour réduire efficacement l’exposition aux PM2.5. Selon le rapport, les politiques actuelles devraient réduire les émissions de PM2.5 de 6% d’ici à 2040. Cependant, en raison de la croissance économique et démographique, le nombre de personnes exposées à des niveaux dangereux de PM2.5 devrait augmenter de 21%.

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Les politiques actuelles sont particulièrement efficaces pour réduire les émissions de combustibles solides dans les foyers, notamment en Asie du Sud, en Afrique du Sud et dans les Balkans occidentaux. Cependant, la combustion de combustibles solides pour le chauffage et la cuisine restera un problème dans ces régions. Les sources industrielles seront particulièrement dominantes en Asie du Sud et en Chine, tandis que les contributions du secteur des transports seront les plus élevées en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est, en Asie du Sud et en Asie centrale.

L’approche intégrée : une solution prometteuse

Une approche intégrée combinant des mesures de gestion de la qualité de l’air avec des politiques énergétiques et climatiques pourrait réduire de moitié le nombre de personnes exposées à des concentrations de PM2.5 supérieures à 25 µg/m³ d’ici 2040. Cette approche pourrait également réduire les décès attribuables à la pollution de l’air de 35%, avec des bénéfices économiques substantiels.

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Les politiques intégrées pourraient également apporter des gains significatifs en matière de lutte contre le changement climatique, notamment en réduisant les émissions de carbone noir et de méthane. Ces réductions pourraient compenser l’effet de réchauffement des aérosols de refroidissement comme le dioxyde de soufre et les oxydes d’azote.

Les bénéfices économiques et sanitaires

Les bénéfices économiques de la réduction de la pollution de l’air sont considérables. Les coûts économiques de la pollution de l’air sont estimés entre 4,7% et 6,5% du PIB mondial. En réduisant l’exposition à la pollution de l’air, les pays pourraient réaliser des économies substantielles en termes de coûts de santé et de productivité.

Par exemple, à Delhi, la valeur des réductions de la pollution de l’air dépasse les coûts de 2 à 3,6 fois. Aux États-Unis, chaque dollar investi dans le contrôle de la pollution de l’air rapporte environ 30 dollars de bénéfices économiques nets.

Les défis et les recommandations

Pour atteindre les objectifs de réduction de la pollution de l’air, il est essentiel de renforcer les institutions, de tirer parti des informations disponibles et de catalyser les investissements. Les pays doivent placer la qualité de l’air au centre de leur agenda économique et de bien-être, avec un soutien politique de haut niveau et des plans stratégiques clairs.

Les systèmes de gestion de la qualité de l’air doivent être basés sur des données scientifiques solides et des systèmes de surveillance robustes.

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Les gouvernements doivent également créer un environnement propice à l’investissement privé dans les technologies de réduction de la pollution de l’air.

La pollution de l’air est un défi mondial qui nécessite une action urgente. En adoptant une approche intégrée et en investissant dans des technologies propres, les pays peuvent réduire significativement l’exposition à la pollution de l’air, améliorant ainsi la santé publique et stimulant la croissance économique. Les bénéfices économiques et sanitaires de la réduction de la pollution de l’air sont clairs, et les politiques intégrées offrent une voie prometteuse pour un avenir plus sain et plus durable.

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