Réforme des retraites : le temps presse pour l’exécutif
Des retraités en pleine discussion © DR
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À un an de la fin de son mandat, le gouvernement Akhannouch semble vouloir donner un nouvel élan à la réforme tant attendue du système des retraites. Jeudi 17 juillet à Rabat, le chef du gouvernement a présidé une réunion de la Commission nationale chargée du suivi du dossier, dans un contexte où les équilibres financiers des régimes existants s’érodent et les divergences persistent entre les partenaires sociaux.
Un dossier sensible au cœur du dialogue social
La réunion de jeudi intervient dans la continuité des travaux de la Haute commission du dialogue social, dont la dernière session, tenue en avril, avait conclu à la nécessité d’accélérer les concertations sur ce chantier complexe. Autour de la table : les représentants du gouvernement, des centrales syndicales, des organisations patronales et des caisses de retraite (CIMR, CMR, CNSS, RCAR). Objectif affiché : définir un mécanisme de travail consensuel et une approche partagée pour l’élaboration d’un cadre de réforme durable.
Dans son allocution d’ouverture, Aziz Akhannouch a salué les acquis des précédents rounds du dialogue social, notamment en matière d’amélioration des revenus et de renforcement du pouvoir d’achat. Il a rappelé la «volonté ferme» de son gouvernement de mener ce chantier dans une logique participative, fondée sur la confiance, l’équité et la recherche d’un équilibre entre les droits des actifs et la viabilité financière des caisses.
De son côté, la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a présenté un diagnostic de la situation actuelle des régimes, mettant en lumière les déséquilibres structurels qui menacent à court et moyen terme leur pérennité. Elle a également détaillé la méthode de travail proposée pour converger vers une vision unifiée, fondée sur la préservation des droits sociaux, la compétitivité économique et la soutenabilité budgétaire.
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Une réforme aux multiples points de friction
Malgré les annonces de bonne volonté, plusieurs points de discorde subsistent et freinent un accord global. D’un côté, les syndicats s’opposent à toute mesure qui alourdirait la charge des travailleurs, notamment un éventuel relèvement de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans et l’augmentation du taux de cotisation. De l’autre, les experts alertent sur l’urgence de rééquilibrer des régimes comme celui de la CMR (Caisse marocaine des retraites), dont les déficits se creusent chaque année.
Le gouvernement, pour sa part, semble favorable à un scénario de réforme paramétrique à court terme, jouant sur l’âge de départ, la durée de cotisation et le mode de calcul des pensions, avant d’ouvrir la voie à une réforme systémique plus ambitieuse. Celle-ci viserait à harmoniser les régimes public et privé dans un système unifié, à points ou à comptes notionnels, sur le modèle de certains pays européens.
Mais cette réforme dite «structurelle», évoquée depuis des années, peine à se concrétiser. Si l’idée d’un régime de retraite unique fait consensus dans les grandes lignes, les modalités de transition, les mécanismes de solidarité et les impacts sur les droits acquis des affiliés suscitent encore des réserves.
À ce jour, aucune feuille de route claire n’a été adoptée, et les syndicats réclament davantage de garanties sur la préservation des droits sociaux. Ils insistent également sur la nécessité d’accompagner toute réforme d’un dialogue renforcé, d’études d’impact rigoureuses et d’un calendrier réaliste.
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Un enjeu politique majeur à l’approche de 2026
À un an des prochaines élections législatives, le sort de cette réforme pourrait devenir un marqueur fort du bilan du gouvernement Akhannouch. La pression est d’autant plus forte que les caisses de retraite approchent, pour certaines, du point de rupture. Le régime civil de la CMR affiche ainsi un déficit technique depuis 2014, tandis que la CNSS commence, elle aussi, à montrer des signes de fragilité à long terme.
Face à cette urgence, la Commission technique, composée des partenaires sociaux et institutionnels, devra remettre dans les semaines ou mois à venir une proposition concrète, censée constituer une base de négociation politique. Le gouvernement mise sur une «intelligence collective» pour dégager une issue consensuelle, mais les délais sont serrés, et les lignes de fracture restent profondes.
Par ailleurs, certains observateurs estiment que l’exécutif pourrait opter pour une approche par étapes, c’est-à-dire stabiliser les régimes déficitaires à court terme, puis ouvrir un chantier plus global au prochain mandat. D’autres appellent à une réforme courageuse dès maintenant, estimant qu’attendre reviendrait à faire porter aux générations futures le poids d’un système devenu insoutenable.
Quoi qu’il en soit, le sort de la réforme des retraites semble aujourd’hui suspendu à la capacité du gouvernement et des partenaires sociaux à dépasser les blocages traditionnels, à construire une vision commune et à mettre en œuvre, enfin, un chantier structurant que tous reconnaissent comme indispensable, mais que personne n’a encore réussi à faire aboutir. À suivre !
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