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Quel bilan pour la visite de la patronne du FMI ?

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À la tête du Fonds monétaire international (FMI) depuis octobre 2019 après le départ de la Christine Lagarde, Kristalina Georgieva a passé un court séjour au Maroc, quatre mois avant la tenue des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM), prévues à Marrakech où des milliers de participants sont attendus. C’était l’occasion pour la Bulgare de faire le point sur les préparatifs avec les hauts responsables marocains qu’elle a rencontrés. Coopération FMI-Maroc, monnaies numériques et visites de plusieurs sites étaient également à l’ordre du jour.

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Ce n’est pas la première fois que Kristalina Georgieva se rend au Maroc. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) avait déjà effectué un premier séjour en 2020. C’était pour discuter des préparatifs des assemblées annuelles de la banque mondiale (BM) et du FMI, qui devaient avoir lieu en octobre 2021 à Marrakech, avant leur report à 2023 en raison de la pandémie de la Covid-19.

Ce second déplacement entre dans le même cadre. La Bulgare est arrivée samedi dernier, elle qui s’est dite fière d’y retourner. Elle a entamé son séjour devant les remparts de Chellah à Rabat, où elle a tourné une vidéo dans laquelle elle a appelé la communauté financière internationale à se retrouver à Marrakech pour les réunions annuelles des deux institutions internationales. «Je ne peux penser à un meilleur endroit. Le Maroc est un pays qui relie l’Afrique au Moyen-Orient et l’Europe, un carrefour. Un endroit où les idées fleurissent. Un pays doté d’une culture riche, de grandes traditions, d’une économie forte et dynamique, mais avant tout un pays béni de gens merveilleux. C’est l’endroit idéal pour nos assemblées annuelles», a-t-elle affirmé.

Lire aussiPréparatifs des assemblées annuelles FMI-BM : Kristalina Georgieva est au Maroc

Des visites pour démarrer le séjour

En emboîtant le pas au Royaume, Kristalina Georgieva a été accueillie par le ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances, chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ. Son séjour de trois jours a démarré par des visites. Elle s’est d’abord rendue à la méga-centrale solaire Noor Ouarzazate, l’un des plus grands parcs solaires au monde qui contribue à la transition énergétique de l’Afrique, où elle a été accompagnée par la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui et Tarik Hamane, directeur général de l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN). La Bulgare de 69 ans s’est montrée émerveillée par la taille et la qualité de l’investissement, mettant en exergue l’engagement du Maroc en matière d’environnement et de développement durable.

En restant dans la province, la DG de l’institution de Washington a découvert le site Aït Ben Haddou, le sublime et traditionnel village berbère classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle a ensuite pris la direction de Marrakech, où elle a rendu visite à la sélection marocaine des moins de 23 ans, en concentration avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations de la catégorie, qui se tiendra à Rabat et à Tanger. Des discussions, une séance de photos et même une partie de football étaient au programme.

La coopération, clé du succès des MNBC

Une table ronde de haut niveau sur les monnaies numériques de banque centrale (MNBC) était également au programme de la visite de Kristalina Georgieva. Organisé par Bank Al-Maghrib (BAM) et le FMI, ce rendez-vous s’est tenu sous le thème «Rôle du secteur public dans la monnaie et les paiements – Une nouvelle vision». Il fait d’ailleurs partie des activités programmées dans la perspective des assemblées annuelles du FMI et de la Banque Mondiale.

C’était, en effet, l’occasion de mettre en avant les défis et les opportunités de la mise en place de ce type de monnaies pour le développement économique à l’échelle internationale. À cette occasion, Kristalina Georgieva a mis en avant le rôle des MNBC dans l’amélioration de l’inclusion financière, qui pourrait permettre, selon elle, l’accès à plus de personnes aux services financiers et à moindre coût.

La DG du FMI a toutefois relevé que les MNBC soulèvent des enjeux majeurs, notamment en matière de sécurité et de réglementation. Elles pourraient, dit-elle, entraîner des défis juridiques, des risques pour la stabilité financière, des cyber-risques et des risques pour la confidentialité des données et l’intégrité financière, ainsi que des risques opérationnels pour la banque centrale, si elles sont mal conçues.

Lire aussi : Monnaie numérique : les banques centrales africaines en première ligne

Pour sa part, Abdellatif Jouahri, wali de BAM, a fait remarquer que «la complexité et les défis liés à la MNBC mettent en exergue le besoin de poursuivre et d’approfondir le débat». Selon lui, il faudrait explorer les avantages et les opportunités qu’offrent les innovations technologiques et les mobiliser au service de leurs missions, tout en appréhendant les risques dont elles sont porteuses.

Kristalina Georgieva et Abdellatif Jouahri, ainsi que tous les participants, étaient d’ailleurs unanimes quant à l’importance que revêt la coopération internationale dans ce domaine, considérée comme la clé du succès des MNBC. Selon eux, l’adhésion de toutes les parties prenantes va aider à la construction d’un changement énorme et au développement des normes communes en la matière.

Préparatifs des assemblées : Aziz Akhannouch et Nadia Fettah Alaoui rassurent

Au troisième jour de sa visite, Kristalina Georgieva a été reçu par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, avec qui elle a discuté de l’état d’avancement des préparatifs des assemblées d’automne. Sur ce point, le chef de l’exécutif a assuré que tout se déroule de la meilleure des manières et avec diligence.

Les entretiens entre les deux parties ont également porté sur les perspectives de coopération entre le Maroc et le FMI, qui s’avèrent prometteuses et leur concentration sur les priorités de développement engagées par le Royaume.

À cet égard, le chef de l’exécutif a dressé les grandes orientations de l’action gouvernementale, qui s’articule principalement autour de la relance économique, la généralisation de la protection sociale, la réforme fiscale, la réforme du secteur public, ainsi que la réforme du secteur financier. Ces actions, jugées ciblées et circonscrites dans le temps, ont été saluées par la DG du FMI qui a, encore une fois, souligné que «le Maroc est un modèle en matière de gestion de la crise post-covid et de construction sociétale et de développement».

Enfin, la dernière réunion de travail s’est tenue avec la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui a fait savoir que les prochaines assemblées annuelles du FMI et de la BM seront l’occasion de mettre en lumière les grandes réalisations du Maroc dans les différents domaines de développement.

Il est à rappeler que l’édition de Marrakech est la première dans le monde arabe. Elle marque le retour des assemblées en Afrique après celles tenues il y a 50 ans au Kenya.

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