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Pénurie d’eau : les ultimes mesures

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Face à la grave sécheresse que traverse le Maroc, l’heure est à la réduction de la consommation d’eau. Aujourd’hui, plusieurs mesures ont été prises dans ce sens dont la réduction du débit d’eau potable dans les villes. Un rationnement nécessaire au vu du taux de remplissage des barrages qui est à un niveau bas très alarmant.

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Après les différentes régies autonomes de distribution d’eau dans les différentes provinces, c’est au tour de la Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec), délégataire de la métropole, d’annoncer une réduction du débit d’eau potable pour faire face à la pénurie. Dans le cadre de son plan d’action présenté aux autorités en mars dernier, Lydec franchit un nouveau palier dans ses opérations d’optimisation de la pression d’eau sur le réseau 24h/24. «Ces opérations permettent d’économiser la ressource en diminuant les pertes d’eau sur l’ensemble du réseau y compris chez les clients, tout en maintenant l’approvisionnement en continu», souligne Lydec. Casablanca étant la plus grande agglomération du Royaume, il est clair que ce procédé permettra d’économiser des millions de litres d’eau potable.

Lire aussi : Casablanca : une série de mesures prises pour rationaliser l’usage de l’eau

Situation critique

Ces mesures interviennent en réponse à l’état d’alerte que vit le Royaume. Les chiffres du déficit en eau enregistré au niveau des différents bassins hydrauliques sont alarmants. Ce 8 septembre 2022, l’ensemble des barrages du Royaume totalisent un peu plus de quatre milliards de mètres cubes (m3) d’eaux stockées soit un taux de remplissage global de 25,5% contre un taux de 39,8% une année auparavant. Al Massira, deuxième grand barrage du Royaume, est à sec (un remplissage de 3,9%). Rabat et Casablanca s’appuient désormais sur le barrage Sidi Mohammed Ben Abdellah pour répondre aux besoins en eau potable des populations. Ce barrage a connu une chute drastique de son taux de remplissage qui est passé de 54,1% il y a un an à 27,7% aujourd’hui. Quant au monde rural, ses habitants scrutent le ciel et espèrent des pluies précoces pour atténuer la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois.

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Sensibilisation continue

Les différents organismes chargés de gérer directement ou indirectement cette ressource vitale, et à leur tête le ministère de l’Équipement et de l’Eau, multiplient les appels pour limiter le gaspillage. En plus des campagnes médiatiques, des SMS sont envoyés quotidiennement aux usagers et clients pour les sensibiliser à l’importance de réduire la consommation d’eau. « Ne laissez pas l’eau couler inutilement pendant la douche, le lavage des mains, le rasage ou encore le lavage de la vaisselle », peut-on lire sur un message envoyé par Amendis, délégataire d’eau à Tanger. Autre exemple, celui de la Régie autonome intercommunale de distribution d’eau, d’électricité et de gestion d’assainissement liquide des provinces d’El Jadida et de Sidi Bennour (RADEEJ). Cette dernière publie régulièrement des communiqués de presse appelant la population à faire preuve de compréhension de la situation et de solidarité mutuelle pour dépasser cette crise. La RADEEJ diffuse également sur ses pages sur les réseaux sociaux des annonces appelant l’ensemble à rationaliser la consommation de l’eau et à la préserver du gaspillage, tout en fournissant des conseils et recommandations appelant à une consommation idoine de cette source vitale.

Lire aussi : Stress hydrique : comment optimiser l’utilisation de l’eau ?

Mesures drastiques

En application des dispositions de la circulaire du ministère de l’Intérieur du 19 juillet 2022 portant sur la gestion des ressources en eau, plusieurs villes du Royaume ont interdit l’arrosage des espaces verts et des golfs à partir des eaux conventionnelles, le lavage des voies et places publiques et des véhicules par de l’eau potable, ainsi que le remplissage des piscines publiques et privées qui ne doit se faire qu’une fois par an.

Lire aussi : Stress hydrique : la fermeture des stations de lavage suscite des réactions

Par ailleurs, le gouvernement a revu le planning de réalisation de nouveaux barrages et stations de dessalement. Ainsi, 16 grands barrages et 20 stations de dessalement de l’eau sont à réaliser dans des délais très courts. «L’ensemble des villes touristiques s’orientent vers ce procédé à l’instar de la ville de Casablanca qui a vu cette année le lancement de son projet en la matière. Il sera procédé au dessalement de l’eau, dans cette ville, à l’horizon 2026-2027, ainsi qu’à Safi (2025) et à Nador», a fait savoir le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, dans une interview accordée en janvier dernier à la MAP.

Il est clair que la sécheresse est devenue un élément structurel au Maroc. Les épisodes secs devraient augmenter progressivement, jusqu’en 2050, sous l’effet d’une baisse de la pluviométrie (-11%) et d’une augmentation des températures (+1,3°C). La préservation de l’eau est donc un acte citoyen et de solidarité envers nos concitoyens, mais aussi envers les générations futures.

Lire aussi : Crise hydrique : le Maroc a soif

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