Imad Toumi, président directeur général de Managem, lors de la présentation des résultats annuels de l'entreprise, le 27 mars 2025 à Casablanca © LeBrief / Ayoub Jouadi
C’est dans un contexte géopolitique tendu que le Groupe Managem a dû poursuivre son chemin en 2024. Le groupe minier a dû jongler entre circonstances et problématiques de terrain. Malgré tout, il affiche des résultats solides, portés par l’or et le cuivre, même si la chute du cobalt est venue quelque peu ternir le tableau.
Lors de la présentation des résultats annuels, Imad Toumi, président directeur général de Managem a présenté une croissance du chiffre d’affaires à 8,8 milliards de dirhams, en hausse de 18% par rapport à l’année précédente. Une croissance largement soutenue par l’envolée des cours des métaux refuge, de l’or à hauteur de 19% et de l’argent (+14%).
L’or a particulièrement bien tiré son épingle du jeu, grâce aux mines situées au Soudan et en Guinée. La demande mondiale, dopée par les incertitudes économiques et l’inflation, a joué en faveur de Managem, renforçant son positionnement sur ce segment.
De son côté, le cuivre a bénéficié d’un marché énergique, notamment grâce à son rôle dans l’électrification et les nouvelles technologies. La production a progressé de 12%, atteignant 34.000 tonnes.
Cobalt, de pilier à poids mort
Managem s’est historiquement construit autour du cobalt, notamment en Afrique. C’est un fait. Ce métal, longtemps considéré comme indispensable aux batteries et aux véhicules électriques, a pourtant connu une chute brutale cette année. En cause ? Une offre largement excédentaire, une demande qui ralentit et un marché chinois en pleine mutation.
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Le prix du cobalt a plongé, impactant directement la rentabilité du groupe. L’on savait le cobalt cyclique, mais cette année a été particulièrement difficile. Résultat : une forte baisse du cours du cobalt, s’établissant à moins 33%, ayant conduit le Groupe à baisser sa production pour préserver la ressource. Managem a donc dû revoir ses priorités et adapter sa stratégie pour limiter les pertes sur cette branche. Une chute historique, concédera le PDG.
Mais tout n’est pas noir. Cette crise a aussi mis en lumière la force du modèle économique du groupe. Grâce à sa diversification et à sa présence sur plusieurs métaux, Managem a réussi à absorber le choc.
L’Afrique en tête de liste
Globalement, le chiffre d’affaires de Managem est essentiellement porté par la production africaine, à hauteur de 60%, et 40% au Maroc. Avec une production en forte hausse sur le continent, le groupe confirme sa présence historique dans la région.
Le Soudan, la Guinée et la République Démocratique du Congo sont aujourd’hui au cœur du dispositif de Managem, avec des projets qui montent en puissance et des investissements conséquents. L’objectif est clair : consolider la présence du groupe sur les métaux précieux et industriels, tout en optimisant les coûts d’exploitation pour rester compétitif. Managem parie d’ailleurs davantage sur l’or en Afrique de l’Ouest, avec l’acquisition du projet aurifère Karita, un actif disposant de près de 2 MOz de ressources en Guinée.
Cet ancrage africain permet aussi à Managem de sécuriser son approvisionnement et de se positionner comme un acteur de taille du secteur minier sur le continent.
D’ici 2030, Managem veut monter en puissance et s’imposer comme un leader africain de l’exploitation minière, avec des ambitions assumées sur plusieurs fronts.
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D’abord, le groupe prévoit une montée en cadence de sa production d’or et de cuivre. Avec, notamment, l’avancement de la construction des projets Tizert (cuivre au Maroc) et Boto (or au Sénégal), tous deux entrés en phase finale de réalisation. L’objectif est d’atteindre 12 tonnes d’or annuelles d’ici six ans, soit pratiquement le double de la production actuelle. Le cuivre, lui, devrait dépasser les 50.000 tonnes par an, grâce à l’optimisation des sites existants et au lancement de nouveaux projets.
Managem mise aussi sur une diversification. En plus de l’or et du cuivre, le groupe veut accélérer sur d’autres métaux, comme le nickel et le lithium, principaux acteurs de la transition énergétique. Ces métaux sont particulièrement recherchés pour les batteries électriques et le stockage d’énergie, un marché en pleine explosion.
L’innovation sera également au cœur de la stratégie 2030. Managem prévoit d’investir massivement dans l’amélioration des procédés d’extraction et la modernisation de ses infrastructures. Cela passe par l’intégration de nouvelles technologies, l’automatisation et une gestion plus efficace des ressources. Le but ? Réduire les coûts, améliorer l’efficacité et limiter l’impact environnemental des opérations minières.
Enfin, le groupe entend renforcer ses partenariats à l’international. Que ce soit avec des géants du secteur ou des gouvernements africains, ces alliances seront là pour sécuriser les débouchés et garantir un approvisionnement stable.
Vidéo © LeBrief / Ayoub Jouadi
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